Le RPG (Rassemblement Pour le Gabon) interpelle le Président de la République au sujet de la taxe d’habitation récemment instituée, la jugeant excessive et susceptible d’agir sur le climat social déjà tendu. Le RPG recommande le retrait de cette taxe et propose des alternatives pour financer les projets de développement, telles que la réduction du train de vie de l’État et la lutte contre les détournements budgétaires. Nous vous livrons in extenso la correspondance du président du parti Laurent Angue Mezui.
« Excellence Monsieur le Président de la République,
Chef de l’État, Chef du Gouvernement,
Le Rassemblement Pour le Gabon (RPG), par ma voix, vient respectueusement vous interpeller au sujet de la taxe d’habitation récemment instituée par le Gouvernement.
Monsieur le Président, une sagesse de chez nous enseigne que « c’est celui qui est assis près de la marmite qui en perçoit le mieux l’ébullition ».
Or, l’introduction de cette taxe vient attiser une marmite sociale déjà en ébullition, au risque d’enflammer un climat national fragilisé par les difficultés du quotidien.
Excellence, permettez-nous d’évoquer une image forte : lors de l’entrée triomphale de Jésus-Christ à Jérusalem, ceux-là mêmes qui l’avaient célébré furent, quelques jours plus tard, ceux qui le livrèrent.
Le 30 août 2025 a suscité un immense espoir. Cet élan ne doit ni se transformer en désenchantement, ni basculer dans la désillusion.
Vous avez vous-même rappelé que les 94 % de suffrages obtenus représentent les 94 % de préoccupations de votre peuple.
Nous vous invitons à ne pas y ajouter un fardeau supplémentaire.
Jean de La Fontaine nous avertit : « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. »
Excellence, beaucoup de nostalgiques du régime déchu attendent votre faux pas. Ils ne sont pas de cœur avec vous. Ils vous feront des propositions en apparence séduisantes, mais visant en réalité à vous éloigner du peuple, à affaiblir votre lien avec les Gabonais, et à éroder progressivement votre capital-confiance.
Le RPG, fidèle à sa posture de sentinelle républicaine, ne saurait rester silencieux devant ce qui s’apparente à une spoliation des ménages.
La taxe d’habitation ne rapporterait que 2,8 milliards de FCFA, une somme dérisoire face à certaines dérives que connaît encore notre administration où, paradoxalement, un seul individu peut percevoir un « bonus » de 2 milliards.
C’est pourquoi le RPG recommande avec insistance le retrait pur et simple de cette taxe.
Son maintien fragiliserait vos efforts de restauration de la dignité du peuple gabonais, déjà éprouvé et vivant pour beaucoup dans une précarité criarde.
Excellence, des sources de financement plus pertinentes existent :
– Réduction du train de vie de l’État ;
– Suppression des dépenses de prestige ;
– Rationalisation des missions, séminaires, et achats publics ;
– Lutte renforcée contre les détournements et gaspillages budgétaires.
Monsieur le Président, vous avez su éviter le piège tendu autour de la suppression de la subvention des produits pétroliers.
De la même manière, le RPG vous exhorte à désamorcer celui de la taxe d’habitation, dont l’application pourrait produire un effet boomerang, comparable à l’épisode dramatique vécu en Tunisie après l’immolation d’un jeune vendeur de tomates, suite à une action disproportionnée des forces de l’ordre.
C’est pourquoi nous en appelons à votre vigilance, car votre mandat avance sur un terrain encore miné d’embûches, où chaque décision peut renforcer ou fragiliser la cohésion nationale.
MISU BALA, BALA ! »
Le Président du RPG
Laurent ANGUE MEZUI

