Le récent scandale impliquant la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) et l’entreprise turque Karpowership a mis en lumière des pratiques douteuses qui secouent actuellement l’opinion publique. Sous la direction de Joël Lehman Sandoungout, ancien patron de la SEEG, un contrat controversé signé avec Karpowership soulève des questions sur la gestion des finances publiques gabonaises. Ce contrat, qui aurait des répercussions désastreuses, reflète une gestion opaque qui risque de plonger la SEEG, ainsi que l’État gabonais, dans une crise financière.
Selon des sources fiables, Joël Lehman Sandoungout aurait accepté un voyage en Turquie avant même la signature du contrat, sous le prétexte d’inspecter un bateau destiné à fournir de l’électricité à Libreville. Ce déplacement, entièrement pris en charge, dissimulerait des manœuvres bien plus obscures. L’ancien dirigeant de la SEEG aurait été poussé à précipiter la conclusion de cet accord, obéissant à des instructions venant d’une autorité encore mystérieuse. Ces actions auraient été réalisées sans que le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, ne soit informé des détails du dossier.
Les révélations de Joël Lehman Sandoungout lors de son audition à la Direction Générale des Recherches (DGR) suscitent de nombreuses interrogations. Il aurait cité les ministres de l’Énergie Jeannot Kalima, de l’Économie Mays Mouissi et du Budget Charles Mba d’être coresponsables de cette situation. Toutefois, ses tentatives de se dédouaner semblent fragiles face à l’ampleur des montants engagés : le contrat avec Karpowership, d’un montant de 12 à 13 milliards de francs CFA par mois, sur cinq ans, équivaut au chiffre d’affaires annuel de la SEEG. Ces chiffres colossaux mettent en péril la stabilité financière de l’entreprise, dont les comptes étaient déjà fragiles.
Cette affaire rappelle de manière inquiétante les pratiques opaques d’une autre époque. Le contrat Karpowership, qui a été signé dans la précipitation, en pleine nuit, et célébré lors d’une soirée fastueuse, reflète une trahison des intérêts nationaux. Au lieu de défendre les finances de la SEEG et de protéger l’État gabonais, Joël Lehman Sandoungout a scellé un accord qui risque de précipiter l’entreprise dans une spirale infernale. Le fait d’avoir écarté la société Aggreko pour privilégier Karpowership, malgré des offres plus coûteuses, accentue le malaise.
Au-delà d’un simple scandale de gestion, cette affaire révèle un système où les jeux de pouvoir et les connivences ministérielles priment sur les intérêts de la nation. Alors que le Gabon s’efforce de restaurer la transparence sous le régime de la transition actuelle, ce scandale entache gravement la réputation de l’administration. Il est désormais impératif pour les autorités, et notamment pour le Président de la Transition, d’éclaircir cette affaire et de mettre en place des sanctions exemplaires pour prévenir de futures dérives. Le peuple gabonais attend des réponses claires et un retour à la probité dans la gestion publique.