Aujourd’hui, pour la première fois, des représentants des Etats membres de la sous-région et des institutions partenaires y compris les jeunes entrepreneurs dans le secteur agricole venant des pays de la sous-région ; les responsables des programmes ministériels ; les représentants de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) ainsi que les représentants de la FAO venus du bureau régional pour l’Afrique, du bureau sous-régional et des bureaux-pays se réunissent pour examiner les défis et opportunités sur les diverses stratégies et approches, ainsi que les outils existants pour promouvoir l’entreprenariat des jeunes dans les chaines de valeur agricoles et intégrer d’avantage l’emploi des jeunes dans les politiques et programmes de développement agricole et rural.
Durant trois jours, se tiendra l’atelier sous-régional de renforcement des capacités et d’échanges d’expériences sur l’entrepreneuriat et l’employabilité des jeunes dans les chaines de valeur agricoles en Afrique Centrale.
Cet atelier réunit 45 participants parmi lesquels se trouvent également les représentants du Bureau International du Travail (BIT), partenaire de la FAO en matière de travail décent et d’employabilité des jeunes, mais aussi sont représentées à l’atelier les organisations – partenaires telles que le Fond International de Développement Agricole (FIDA), la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Mondiale, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ; le secteur privé.
Les travaux de l’atelier ont été ouverts par Biendi Maganga-Moussavou, Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de l’Alimentation, Chargé du Programme GRAINE, et avec des remarques liminaires de Hélder Muteia, Coordonnateur du Bureau Sous-régional pour l’Afrique centrale et Représentant de la FAO au Gabon et de Tabu Abdallah Manirakiza, Secrétaire Général Adjoint de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale.
Dans une approche participative, le contenu de la rencontre sera basé sur le travail et les expériences de la FAO dans le domaine de l’emploi des jeunes, et sur les initiatives d’autres organisations, en tenant compte du contexte sous-régional. Une analyse des besoins qui a été conduite au préalable permettra d’affiner et d’adapter, au mieux possible, le contenu de la formation aux attentes spécifiques des participants.
En effet, cet atelier entre dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration de Malabo de 2014 et de l’agenda 2030 des Objectifs de Développement Durable et 2063 de l’Union Africaine, qui ont priorisé la création des opportunités d’emplois pour les jeunes.
L’objectif global poursuivi par ces assises est de renforcer les capacités des Etats d’Afrique Centrale et de la Commission Economique Régionale sur la promotion de l’entrepreneuriat et de l’employabilité des jeunes dans les chaines de valeur agricoles.
De façon spécifique, l’atelier vise à : (i) améliorer la connaissance des concepts et la théorie du changement liée à l’emploi productif et au travail décent, en examinant les défis et obstacles ainsi que leurs causes; (ii) analyser les causes et influences multidimensionnelles qui créent des déficits du travail décent et des défis particuliers rencontrés par les jeunes des zones rurales en Afrique Centrale;(iii) fournir et examiner avec les participants divers approches, stratégies, outils existants pour intégrer l’emploi des jeunes dans les politiques et programmes de développement agricoles et ruraux, ainsi que les liens avec les divers secteurs ruraux, aussi bien dans la formulation que dans la mise en œuvre; (iv)présenter et promouvoir des échanges sur des exemples de bonnes pratiques, d’expériences et de solutions innovantes, relatifs à l’emploi décent pour les jeunes dans l’agriculture, à la fois de la sous-région ainsi que d’autres parties de l’Afrique (en s’appuyant autant que possible sur les champions et les personnes ressources) et analyser les perspectives de mise en contexte dans la sous- région et au sein des Etats membres.
Il faut rappeler que à l’instar du continent, l’Afrique centrale n’échappe pas à cette problématique où la population jeune de moins de 15 ans représente 45% de la population totale et le taux de chômage des jeunes (15-24 ans) est de 14,8%, voire plus dans certains pays comme le Gabon où il est de 35,2%.
Face à cette problématique, les chaînes de valeur des secteurs agro-sylvo-pastoral et halieutique offrent pourtant des opportunités encore inexploitées. Lesquelles opportunités ont juste besoin d’être mises à profit pour stimuler la créativité, l’énergie, l’innovation et l’esprit d’entreprise des jeunes. Elles peuvent également être créatrices d’emplois décents dans différents domaines tout au long de ces chaînes de valeur.
Dans son discours d’ouverture, Biendi Maganga-Moussavou, Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de l’Alimentation, Chargé du Programme GRAINE, a déclaré: «au Gabon, le Président de la République, Ali Bongo Ondimba qui a placé son septennat sous le sceau la jeunesse a instruit le Gouvernement du Premier Ministre Julien Nkoghe Bekale à initier des reformes inédites dans le domaine du Baccalauréat et de la bourse. Cette réforme vise à encourager les jeunes gabonais à se former pour animer les secteurs stratégiques du plan de relance de notre économie ». En effet, « cela revient à accélérer la diversification de notre économie plutôt que nous enfermé dans une approche de rentier. Notre jeunesse qui représente 70% de notre population est ainsi le facteur majeur du succès de notre stratégie économique » a-t-il conclu.
Helder Muteia, Coordonnateur du Bureau Sous-régional pour l’Afrique centrale et Représentant de la FAO au Gabon, a déclaré : « A travers ses activités d’assistance aux politiques et de plaidoyer, la FAO cherche à créer un environnement très porteur dans lequel les jeunes peuvent s’épanouir et saisir les opportunités d’emploi rural décent ».
Ainsi, à travers le Partenariat Public-Privé, les écoles pratiques d’agriculture et d’apprentissage à la vie, les plans nationaux d’investissement agricole et les études de marché du travail, la FAO promeut l’emploi décent des jeunes dans l’agriculture et œuvre de manière stratégique et au niveau mondial ». En effet, « le processus de renforcement des capacités dont cet atelier est un jalon important, contribue aux efforts de la FAO, de ses partenaires et des gouvernements de la sous-région, à faire émerger une classe d’entrepreneurs agricoles et de champions nationaux et sous régionaux » a-t-il ajouté.
Le Secrétaire Général Adjoint de la CEAAC a souligné la problématique de l’employabilité des jeunes qui est une préoccupation majeure dans l’ensemble des Etats membres de la CEEAC. Il a déclaré : « face à cette situation, il est question d’envisager des réponses globales d’où l’importance de cet atelier dont les recommandations fortes devront susciter des réflexions visant à créer des meilleures opportunités pour l’employabilité des jeunes en Afrique centrale ».
« Le secteur agricole est l’un des secteurs pourvoyeurs d’emplois et il est désormais question d’accélérer le processus de la transformation de cette Agriculture en Afrique conformément aux engagements des Chefs d’Etat et de Gouvernement pris lors du 23ème Sommet de l’Union Africaine tenue en juin 2014 à Malabo en Guinée Equatoriale » a-t-il rappelé.