Tu touches à un Ali Bongo ? Un deuxième débarque. Aujourd’hui, Patience Dabany de son vrai nom Marie-Joséphine Kama, la mère du Président de la République, a recommandée à Jean Boniface Assélé de laisser son fils tranquille. Il ne fallait pas toucher à son fils ! La mère de l’autre compte bien se battre à ses côtés pour laver l’affront qui lui a été fait. La rupture entre Patience Dabany et son frère Jean Boniface Assélé n’est qu’un épisode de plus dans l’histoire d’une famille en lambeaux.
Chez eux, au commencement est l’abandon et lorsqu’on a compris cela, l’histoire n’a plus qu’à se dérouler. La mémoire est parfois commode pour soutenir nos choix d’adultes. Tout finit par se payer. Dans ce qui leur arrive, la politique est le prétexte ou le théâtre ; elle n’est pas la raison première. L’affrontement entre Jean Boniface Assélé et sa sœur était inéluctable. Patience Dabany jubile d’abîmer son frère. Leur dernier tête-à-tête remonte à quelques mois.
C’est dans ce contexte éclectique que Patience Dabany a tenue à répondre aux propos de son frère Jean Boniface Assélé dans une télévision publique de la place : « Je suis venue faire une mise au point au sujet de ce que mon grand-frère Jean Boniface Assélé a dit. Je voudrais dire à tout le peuple gabonais, et à tout le monde, que je suis la mère biologique d’Ali Bongo Ondimba. Ali est peut-être orphelin de père, mais pas de mère, je suis là. Je voudrais dire à mon frère, je ne sais pas ce qu’il cherche. Pourquoi, il passerait à la radio en disant que mon fils est mort ? Mon fils n’est pas mort puisque c’est moi qui l’ai mise au monde. Il aime mon fils puisque moi-même ?
Je voudrais dire à toute la famille d’arrêter et de laisser mon fils tranquille. Si mon fils était mort quand son fils Patrick Assélé est mort, qui lui a donné de l’argent ? Les 50 millions de francs CFA qu’on lui a donné pour faire les funérailles, c’était la momie ? Ce n’était pas Ali Bongo ? Il n’a pas vu Ali Bongo au Conseil des ministres tout dernièrement ? Pourquoi il cherche Ali ? Est-ce qu’il est la femme d’Ali ? Ali a son foyer, lui a son foyer. Pourquoi il cherche toujours des problèmes ? Chaque fois, chaque fois c’est toujours lui. Si ce n’est pas moi, c’est mon fils.
Ma famille veut quoi ? Je voudrais dire au clan Tsayi et au clan Pani de parler à Assélé avec son chantage de l’argent. On en a marre ! Qu’il laisse mon fils tranquille ! Le chantage qu’il faisait à Omar Bongo parce que c’était son beau-frère, mais pas Ali. Ali est un enfant. Il n’a qu’à s’occupé de ses enfants. Ali ne demande pas d’oncles. Il n’a qu’à s’occuper de ses enfants et laissé mon fils tranquille. Assélé je te parle, laisse mon fils tranquille et tous les autres !
Depuis 2016, on ne fait que vilipender mon fils : Il n’a pas de mère, il est ceci, cela. Je suis là, sa mère biologique. Je pèse mes mots quand je parle. J’ai porté mon enfant. Les autres ont les enfants. Pourquoi le mien ? C’est le premier homme à avoir été malade ? Il guérit, il travaille.
Assélé veut quoi ? Qu’est-ce qu’il cherche ? S’il veut aller à l’opposition c’est son problème. A la majorité (Présidentielle), il fait quoi ? Quand on faisait la campagne du 3e arrondissement (de Libreville), il m’a vilipendé, il m’a insulté. Il pense que je ne parle pas parce que j’ai peur de lui. Je n’ai pas peur d’Assélé ! Qu’on ne parle plus de mon fils. Celui qui cherchera mon fils passera d’abord sur mon cadavre avant d’avoir mon fils. Assélé laisse mon fils tranquille. Tu as gaspillé la famille à cause de l’argent. Chez toi, il n’y a que l’argent qui compte. Et quand on ne t’en donne pas, tu fais du chantage. On connait déjà. On connait ta position. C’est toujours ça. Donc, occupe-toi de tes 1000 enfants. Le mien, je n’ai qu’un seul, mon fils et les autres biens sûrs. Si tu veux aller faire de la politique, prendre ce que tu veux faire, ceci, cela, ça va. Mais tu laisses mon enfant tranquille parce que ça ne marchera pas entre nous deux. Assez, assez, assez, enough that’s enough, ça suffit, arrête ! Tu n’es pas un enfant, un homme de 81 ans qui fait les choses comme ça. Donc, je suis venu te parlé, je n’ai jamais ouvert la bouche. Je parle à tout le monde, toute la famille, et le monde entier m’écoute. Laisser mon enfant tranquille. Il travaille, il se remet doucement. Tout le monde peut être malade. Toi, quand tu es malade, il vient te voir. Tes enfants, c’est lui qui paye, et le lendemain, tu lui souhaites la mort. Ce n’est pas parce que Patrick est mort que tout le monde doit mourir. Assélé arrête ! Sinon, tu me trouveras devant.
Excusez-moi, peuple gabonais, je me suis énervée, mais trop c’est trop ! Je voudrais que tout le monde m’écoute. Ali c’est mon enfant. Je l’ai appelé Alain Bernard quand il est né, il est devenu Ali parce qu’il est parti dans l’islam. Qu’on le laisse tranquille. Qu’on parle d’autre chose. Merci de votre attention. »
Assélé, en voulant faire un peu de ménage, a pris le risque de voir les cadavres sortir des placards. Patience Dabany et Jean Boniface Assélé sont devenus de la chair à canon pour la presse et les réseaux sociaux. Elle ne lâchera rien de cette obsession. Tant pis pour lui. Mais leur guerre révèle d’autres abysses qui nous concernent plus.
La perversion narcissique est un syndrome récent. Le pervers narcissique, pour résumer, manipule et emprisonne son entourage, exerce sur lui une violence constante, pour échapper aux contradictions et à la mort. Il est le centre du monde, la loi même, on ne le transgresse pas. Ceux qui l’aiment ne sont que le prolongement de sa gloire ; s’ils s’éloignent, ils méritent d’être détruits. Il attire et crée le besoin, sape et affaiblit, humilie faute d’aimer, enserre et fascine, se pose en victime si on le quitte, et finalement il détruit.
Ici, le numéro de duettiste repose sur un équilibre assez simple à comprendre : les deux personnalités nourrissent l’ogre médiatique qui réclame quotidiennement son flot d’images cocasses et de pitreries cathodiques en échange de quoi la presse flatte l’exhibitionnisme et la soif de revanche d’une famille qui est persuadé que ses gesticulations nous passionnent.
Toutefois, cette relation déjà assez scabreuse a atteint des sommets en matière d’indécence. Pourquoi ? Parce que pendant des heures, les réseaux sociaux ont fait des kilomètres sur un événement qui ne justifiait peut-être pas une pareille couverture.

