Opération scorpion : où sont passés les courtisans de la toile ?

Plus on grandit plus la notion d’individualisme commence à s’installer dans notre quotidien. La faute à une société trop théâtrale où la sincérité a disparu laissant la place à la manipulation et l’hypocrisie. Ces attitudes ont été développées par ceux qui ont fait le lit au népotisme et au tribalisme comme mode de gestion.

Dépourvus de toute technicité, les courtisans finiront par emprunter le raccourci de la délation, la médisance pour isoler les décideurs qui tombent sous le charme de ces hommes et femmes à tout faire. Ils sont toujours avec ceux qui ont le pouvoir sans apport concret. « Boss tu es le meilleur…tu seras le prochain Premier Ministre », ces mots doux et flatteurs adorés par les hommes politiques ou les obsédés du pouvoir leur font gagner du terrain.

Comme Facebook est devenu le baromètre par excellence de cette génération spontanée des leaders, il fallait voir ici les louanges en longueur de journée. Des équipes de communication en veille, sous des faux profils, chèrement payées, pour faire le sale boulot comme promouvoir l’image de ceux qui séjournent désormais à tort ou à raison à « sans famille ». Mais, aujourd’hui, les courtisans se font désormais discrets sur la toile. Ils ont peur des représailles d’une proximité avec « les diables » qui ont pourtant entretenu l’illusion d’une vie en or à ces versatiles.

La moralité de cette déchéance est simple: un chef est toujours un homme seul. On peut tout de même s’inquiéter des victimes collatérales, si le ménage se faisait à la Mairie de Libreville par exemple, où le recrutement avait pris une connotation politique comme l’assumait l’ancien locataire dont l’argument finalement flatteur n’a pas réussi à distraire son propre camp.

Plusieurs familles sont stressées depuis quelques jours. Pourtant, il n’a pas fait que du mal, mais désormais la toile est silencieuse, aucun message d’espoir même pas de ses compagnons de lutte.

Cette image doit interpeller ceux qui ont choisi de gérer la chose publique avec la famille et ces petits réseaux fragilisés par l’absence de technicité. Ce qui est sûr, les courtisans ont disparu, en attendant de rebondir chez le nouveau locataire de la Mairie de Libreville. Ils avaient adopté la même attitude avec l’ancien Directeur de Cabinet du Président de la République. Une pub excessive sur les réseaux sociaux après, silence radio ! Quand il n’y a plus rien à gagner on poursuit son chemin, triste exemple pour nos enfants ! Même les Ministres ont tourné casaque. On comprend pourquoi cette absence de fierté déteint sur la politique au sens Platonicien.

En somme, la vie est un conseil, vaut mieux échouer avec la conviction d’avoir bien fait que de regretter d’avoir voulu aider des gens sans un minimum de loyauté. Dans tous les cas, les prochains patrons de la haute administration vont sans doute craindre les courtisans. Car, ils ont une seule devise dans leur jeu d’équilibriste « le Chef qui vient est très bon, celui qui part est bon.. » Les politiques quant à eux auront bien du mal à s’en séparer, ça fait partie de leur quotidien.

Pablo Moussodji Ngoma

Chimène Okome

Journaliste

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