Ma modeste contribution pour une véritable fin de la corruption dans notre pays par IBE BOUKOUEDJI DARRYL ROMUALD.

Mettre fin à la corruption en période de transition au Gabon nécessite des réformes profondes et structurées. Voici plusieurs propositions qui pourraient être mises en œuvre pour lutter efficacement contre la corruption et restaurer la confiance des Gabonais dans leurs institutions :
1. Renforcer la transparence dans la gestion des ressources publiques
Publication régulière des comptes publics : Le gouvernement de transition doit rendre public et accessible l’état des finances publiques, incluant les dépenses, les revenus générés (notamment des ressources pétrolières), et les contrats passés avec des entreprises étrangères ou nationales.
Audits externes et indépendants : Des audits réalisés par des organismes indépendants, locaux ou internationaux, peuvent garantir que les finances publiques sont gérées de manière transparente. Cela permet aussi d’identifier les pratiques frauduleuses.
2. Dépolitisation de l’Autorité de lutte contre la corruption
Autorité indépendante : Une agence anti-corruption indépendante, dotée de pouvoirs d’enquête et de sanctions, serait chargée de superviser la gestion publique et de poursuivre les responsables de détournements de fonds. Cette agence doit être indépendante de l’exécutif pour éviter toute interférence politique.
Mécanismes de dénonciation protégés : Un système de dénonciation anonyme et sécurisé doit être mis en place pour permettre aux citoyens et aux fonctionnaires de signaler les cas de corruption sans craindre des représailles.
3. Réformer le système judiciaire
Renforcement de l’indépendance judiciaire : Pour que les procès liés à la corruption soient impartiaux et justes, le système judiciaire doit être totalement indépendant du pouvoir exécutif et militaire. Il est essentiel que les magistrats aient la liberté de juger les affaires de corruption sans pression politique.
Formation des juges et procureurs : Des formations spécifiques sur la corruption, les finances publiques et la gouvernance doivent être dispensées aux acteurs judiciaires pour leur permettre de mieux traiter les affaires de détournements de fonds et de malversations.
4. Instaurer des sanctions sévères et exemplaires
Poursuite judiciaire systématique : Les individus impliqués dans des actes de corruption, qu’ils soient des membres du gouvernement, des fonctionnaires ou des acteurs du secteur privé, doivent être poursuivis et condamnés selon des peines sévères. Ces sanctions doivent être clairement définies et appliquées de manière transparente.
Confiscation des biens illicites : Toute richesse acquise illégalement doit être confisquée et redistribuée au bénéfice de la nation, en particulier dans des secteurs sociaux comme l’éducation, la santé ou les infrastructures.
5. Engager la société civile dans la lutte contre la corruption
Création d’un Observatoire citoyen : Impliquer des organisations de la société civile, des médias indépendants et des citoyens dans la surveillance des dépenses publiques et des projets financés par l’État. Cet observatoire pourrait être un organe de contrôle public, surveillant les activités du gouvernement et signalant les anomalies.
Programmes d’éducation à la citoyenneté : Sensibiliser les citoyens à leurs droits et devoirs, et promouvoir la transparence dans les affaires publiques. Cela peut inclure des campagnes de communication, des forums publics et des ateliers pour éduquer les Gabonais sur l’importance de lutter contre la corruption.
6. Réformer le système de passation des marchés publics
Appels d’offres transparents et compétitifs : Tous les contrats publics doivent être attribués par des appels d’offres ouverts et transparents. Cela réduirait les opportunités de favoritisme et de corruption dans l’attribution des marchés publics.
Contrôle indépendant des marchés publics : Mettre en place une commission indépendante pour évaluer et surveiller l’attribution et l’exécution des marchés publics. Cette commission pourrait inclure des experts techniques, des membres de la société civile et des observateurs internationaux.
7. Encourager la coopération internationale
Partenariats avec des organisations internationales : Travailler avec des organisations internationales spécialisées dans la lutte contre la corruption (comme Transparency International ou la Banque mondiale) pour renforcer les capacités locales, bénéficier de conseils techniques et obtenir un soutien pour les enquêtes financières.
Échanges d’informations sur les flux financiers : Coopérer avec des institutions financières internationales pour identifier et rapatrier les fonds détournés placés dans des banques étrangères. Les accords de partage d’informations peuvent contribuer à traquer les fonds illicites et les ramener dans le pays.
8. Promouvoir une culture de responsabilité et d’intégrité
*Campagnes de sensibilisation : Des campagnes de sensibilisation doivent être lancées pour encourager une culture de l’intégrité dans la gestion publique et les affaires. Cela peut inclure des programmes dans les écoles, des campagnes médiatiques et des engagements publics des dirigeants.
*Exemplarité des dirigeants : Les dirigeants de la transition doivent eux-mêmes incarner les valeurs de transparence et de responsabilité. Toute suspicion de corruption à leur encontre doit être traitée avec sérieux, et des enquêtes immédiates doivent être lancées pour éviter toute impunité.
Pour que ces propositions réussissent, il est crucial d’établir un engagement fort et sincère de la part du gouvernement de transition. La lutte contre la corruption doit être inclusive, impliquant toutes les couches de la société gabonaise, tout en bénéficiant d’un appui technique et financier international. Si ces réformes sont mises en œuvre avec rigueur, elles pourraient permettre de poser les bases d’un Gabon plus transparent et juste.
Cordialement, IBE BOUKOUEDJI DARRYL ROMUALD.
Paul Essonne

Journaliste

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