L’ ONU débarque à l’Ile Mbanié : L’Organisation des Nations Unies, qui s’est vu remettre en 2004 le dossier sur le différend frontalier sur l’Ile Mbanié, qui oppose le Gabon à la Guinée Equatoriale depuis plusieurs années, a délégué une mission sur le terrain pour recueillir des éléments supplémentaires pour mieux statuer sur ce litige frontalier.
Des voix s’ étaient élevées, dont la première celle du Président de l’ UPG, Pierre Mamboundou, pour dénoncer l’attitude de haute trahison de l’ intégrité territoriale du Gabon par trois Ministres, notamment Messieurs André MBA OBAME, René NDEMEZO’O OBIANG et Paul TOUNGUI, qui se seraient employés à soutenir, à conseiller, à encourager et à faciliter l’aboutissement d’une opération conduite par une émissaire, mandatée par la GUINEE EQUATORIALE.
Cette émissaire, en l’occurrence Madame BERTHOMIEUX, qui agissait pour la société d’exercice libérale à responsabilité limitée identifiée sous le numéro FR 804 789 501 65, était porteuse de plusieurs propositions, parmi lesquelles la rétrocession totale de l’île MBANIE, en contrepartie d’une indemnisation, qui est la manière pudique pour parler en réalité de la vente pure et simple de l’île.
CONFERENCE DE PRESSE, du Président de l’ UPG, Pierre Mamboundou (18 février 2007):
Mesdames et Messieurs,
Les membres du Secrétariat Exécutif,
Mesdames et Messieurs,
Les responsables de la fédération et des délégations,
Chers militantes et sympathisants,
La situation politique de notre pays, au sortir de la courte trêve imposée par l’organisation des consultations électorales pour le renouvellement de la chambre des députés, retrouve ses désillusions et tous ses nombreux avatars, par défaut d’avenir offert au peuple gabonais.
Les espoirs déçus, qui accentuent la rupture entre le pays officiel et les citoyens, résolument exclus du partage des ressources du pays, cristallisent les frustrations, devant le mur de l’arrogance et de l’indifférence, érigé en système de gouvernement par le cabinet EYEGUE NDONG, dont certains membres éminents sont enfermés dans la logique selon laquelle, les Peuples n’ayant pas de mémoire, l’amnésie et l’oubli savamment entretenus vont les libérer de leurs promesses, et les absoudre de leurs fautes.
Mesdames, Messieurs,
Pour conjurer cette manoeuvre, j’ai tenu une conférence de presse, le samedi 10 février 2007, sur le thème relatif à l’affaire née du différend sur l’île MBANIE, dont trois membres du gouvernement ont été soupçonnés de vendre, proposant de fait, la cession d’une partie du territoire gabonais à un pays étranger.
Au cours de cette conférence de presse, j’ai pris référence à la fois sur l’histoire, sur la géographie et sur le droit international, pour démontrer que la souveraineté du GABON sur cette île ne souffrait d’aucune ambiguïté.
Ayant ensemble, pris l’engagement de nous réapproprier notre avenir, qui passe notamment par la consolidation de nos acquis séculaires, le devoir patriotique me commande aujourd’hui encore de vous en faire un bref résumé.
A ce propos, il faut savoir que pour régler le différend territorial dans le golfe de Guinée, en prise à plusieurs convoitises, la France et l’Espagne ont signé une convention, le 27 juin 1900, convention régulièrement ratifiée par le Parlement français, le 20 mars 1901, au terme de laquelle les îles Mbanié, Conga et Cocotier ont été attribuées à la France, et par le fait de l’héritage colonial, elles ont été rétrocédées au Gabon à partir du 17 août 1960, date de notre accession à l’indépendance. Devenue pour sa part indépendante, le 12 octobre 1968, la Guinée équatoriale a cru devoir remettre en cause ce legs historique en 1972. Les négociations ouvertes à cette occasion pour régler ce différend, ont débouché sur un accord intervenu le 12 septembre 1974, signé par les Président Don Francisco MACIAS NGUEMA et Albert Bernard BONGO, lequel accord a abouti à la conclusion déjà consacrée par la convention passée entre les puissances colonisatrice, le 27 juin 1900.
Sous la foi du droit international, notamment la convention de
Vienne en son article 45, qui confère autorité absolue aux accords conclu entre les pays, avec renoncement implicite pour toute contestation ultérieure, la territorialité de Mbanié au Gabon a été définitivement scellée par le processus du 27 juin 1900, régulièrement ratifié, le 20 mars 1901 par la chambre des députés et le Sénat français, toutes chosés qui ont été confortées et actualisées, le 12 septembre 1974 à BATA, par les parties gabonaise et équato-guinéenne.
Pourtant dépositaires de ces instruments de souveraineté, qui engagent le devenir de la Nation, il s’est quand même trouvé des membres du gouvernement pour estimer, que toutes ces formalités ne leur sont nullement opposables, et que de ce fait, ils pouvaient s’en affranchir.
Ainsi libérés de ces contraintes supérieures, trois Ministres, notamment Messieurs André MBA OBAME, René NDEMEZO’O OBIANG et Paul TOUNGUI, selon des modalités pratiques qu’il s’agit d’établir, se seraient employés à soutenir, à conseiller, à encourager et à faciliter l’aboutissement d’une opération conduite par une émissaire, mandatée par la GUINEE EQUATORIALE.
Cette émissaire, en l’occurrence Madame BERTHOMIEUX, qui agissait pour la société d’exercice libérale à responsabilité limitée identifiée sous le numéro FR 804 789 501 65, était porteuse de plusieurs propositions, parmi lesquelles la rétrocession totale de l’île MBANIE, en contrepartie d’une indemnisation, qui est la manière pudique pour parler en réalité de la vente pure et simple de l’île.
A ce niveau du débat, deux principes consacrés aux articles 7 et 114 de la constitution doivent être revisités.
Le premier principe, tiré de l’article 7, consacre la forme républicaine, l’unité, la laïcité, la souveraineté et l’indépendance de l’Etat.
Ainsi, la cession ou la tentative de cession de tout ou partie du territoire, sans consultation du peuple par voie référendaire, est une atteinte à la forme unitaire de l’Etat. C’est un crime.
En droit pénal, les crimes sont punis de peines afflictives et infamantes, et de ce fait, le crime de haute trahison est soumis au même régime.
Le second principe, place la cession, l’échange et l’adjonction du territoire sous l’autorisation directe du peuple comme condition de validité.
Au vu de tout ce qui précède, il suit que la liberté qu’auraient prise par trois membres du gouvernement à l’égard de ces valeurs sacrées, est une légèreté pour le moins blâmable, inconcevable à ce niveau de responsabilité.
Ces attitudes pernicieuses, qui touchent au fondement du consensus national, rendent leurs auteurs passibles de poursuites pénales devant la haute Cour de Justice, sur l’initiative du Chef de l’Etat, sur celle du Président de chaque chambre du parlement, sur celle du Procureur Général, agissant d’office ou sur saisine de toute personne intéressée.
C’est ici le lieu de saluer l’attitude patriotique de la presse, et tout particulièrement celle du quotidien national l’UNION.
D’ordinaire stigmatisé comme le relais du Pouvoir, y compris dans ses travers, le quotidien national l’UNION n’a pas hésité devant le devoir, pour dénoncer les membres du gouvernement impliqués dans cette affaire.
Mention particulière doit être décernée au journal LE CROCODILE, qui, en toute indépendance, ne ménage par ses colonnes, pour informer l’opinion sur les déférentes évolutions de la question.
Mesdames, Messieurs,
Notre foi dans les plus hautes valeurs républicaines et notre attachement dans la consolidation de la terre de nos ancêtres, nous ont conduit à saisir la Haute Cour de Justice.
A ce jour, notre action suit son cours, et ce nonobstant les atermoiements du parquet général, sur lesquels nous pourrions revenir en temps utile si la nécessité venait à nous l’imposer. Le retour de cette affaire sur la rampe de l’actualité indispose, du fait de notre détermination. Il indispose naturellement tous ceux qui, passibles des poursuites devant la haute Cour de Justice, comptent sur l’amnésie du peuple pour échapper à l’action de la justice. Il dispose, par le plus curieux hasard, la frange la plus réactionnaire du régime, qui caresse le rêve d’imposer l’hérédité comme mode de transmission du pouvoir, et qui semble recruter ses membres parmi les tenants de l’opération de cession de l’île MBANIE.
Pour parvenir à imposer le silence, qui est la condition nécessaire pour réaliser leurs objectifs, les personnes impliquées dans la tentative de vente ont décidé d’appliquer la solution finale.
Oui Mesdames et Messieurs,
Pour neutraliser la source qui éveille la conscience et la mémoire du peuple gabonais, un cycle de réunions est ouvert à différents endroits, aux fins de mettre à exécution l’assassinat de Pierre MAMBOUNDOU.
Ainsi, dès le samedi 10 février 2007 après-midi, les tenants de l’assassinat de Pierre MAMBOUNDOU se sont réunis jusqu’à 21 heures, heure à partir de laquelle ils se sont transportés vers l’aéroport pour s’installer dans un hôtel de la place d’où ils en partiront à 2 heures du matin. Cette réunion qui avait commencé à trois, s’est renforcée par l’arrivée d’un quatrième participant. Au cours de cette réunion, il sera procédé à l’actualisation des plans mis en place le 21 mars 2006, en prenant soin d’utiliser toutes les opportunités qui s’offrent pour exécuter leur basse besogne.
Pour évoquer le mode opératoire le plus envisagé, les délestages planifiés par la Société d’Energie et d’Eau du Gabon offrent l’opportunité d’opérer un grand déploiement des forces de sécurité et de défense, pour protéger les ouvrages de production, les biens et les personnes. A la faveur de ce déploiement décidé pour un motif aux apparences louables, un peloton d’exécution serait infiltré pour réaliser le funeste dessein, sous bonne protection. Sans précédant, ni de sabotage contre les équipements, ni de déprédation des biens, encore moins d’agression contre les personnes, le grand déploiement des forces de sécurité et de défense dévoile toute sa dimension suspecte, qui ne peut trouver justification que dans le but de couvrir la basse besogne recherchée de longue date.
Sur une autre variante, des contrôles inopinés sont envisagés dans le périmètre immédiat du siège de notre Parti, ainsi que sur des sites supposés être fréquentés par son Président, avec mission de tirer à vue sur la personne de Pierre MAMBOUNDOU, acte qui serait ensuite mis sous le coup d’une regrettable bavure policière. Est-il besoin de rappeler que les personnalités politiques des forces de sécurité et de défense qui sont à la base de cette opération d’assassinat sont connues des services de renseignement de l’Union du Peuple Gabonais comme celles qui ont organisé, planifié et perpétré, la conspiration du 21 mars 2006 ? Pour que la mémoire collective en soit édifiée, voici les noms et les unités qui ont été impliquées :
– une unité de Bataillon de Reconnaissance et de Combat (BCR), commandée par le Lieutenant Colonel Major MBEKA ;
– une unité du Régiment de Combat, d’Assistance et de Soutien (RCAS), commandée par le Lieutenant Colonel Major
BOUSSOUGOU ;
– une unité du Régiment des Parachutistes Gabonais (RPG), commandée par le Lieutenant Colonel Major ONGANGA Rock ;
– une unité de l’Unité Spéciale d’Intervention (USI), commandée par le Lieutenant Colonel NZIENGUI MIGUELI ;
– une unité de la Garde Républicaine (GR) ;
– des éléments de la Société Gabonaise de Services (SGS).
Cette disposition nous met en mémoire la réquisition datée de novembre 2006 signée par Monsieur le Premier Ministre EYEGHE NDONG, qui donne aux Forces de sécurité et de défense le droit de tirer à vue sur les gabonais jusqu’en mars 2007. Est-ce cette exécution que le journal la UNE, sur sa dernière parution annonce déjà en manchette sous le titre : EN ATTENDANT MARS, ELOGE FUNEBRE POUR L’UPG ?
Face à la loi du silence, recherchée par tous les moyens, y compris les plus excessifs, j’invite les gabonaises et les gabonais soucieux de défendre la patrie, à se mobiliser autour de deux actions.
La première est d’ordre judiciaire, la seconde est d’ordre
politique. Au titre de l’action judiciaire, j’exhorte toutes celles et tous ceux qui, comme moi, ont une ambition et de l’amour pour ce pays, à saisir la Haute Cour de Justice, en allant déposer une plainte auprès de Madame le Procureur Général.
S’agissant de l’action politique, je demande, que par acte des ministères des huissiers et des agents d’exécution, des pétitions soient ouvertes sur l’ensemble du territoire, afin de rendre compte de la détermination de gabonaises et des gabonais, à défendre leur sol.
Au vu du danger déjà planifié par les extrémistes du régime, dans leur volonté d’imposer par la terreur le silence au Peuple ; L’Union du Peuple Gabonais ; Constate que les auteurs, en l’occurrence les personnalités s’étant réunies dans un hôtel de la place jusqu’à 2 heures du matin, leurs protecteurs et leurs exécutants, déjà impliqués dans l’opération HOMO du 21 mars 2006, persistent dans leur funeste dessein, au-delà de la décrispation qui les a protégés de la dénonciation publique ; Lance dès aujourd’hui, un appel général à la mobilisation militante et citoyenne, afin de faire obstacle aux coups d’Etat et manœuvres sordides des extrémistes du Pouvoir ; Interpelle les démocrates de tous bords, sur les velléités de plus en plus affirmées par la frange la plus réactionnaire du régime, dans sa volonté de prendre le pouvoir par la force au prix d’un inutile bain de sang avec le risque certain de plonger le pays dans un chaos total ; Interpelle la société d’énergie et d’eau du Gabon, titulaire du monopole de la production et de la distribution des services publics d’eau et d’électricité, de tout mettre en oeuvre, pour parvenir à la normalisation du réseau, afin de priver aux personnalités s’étant réunies dans un hôtel de la place jusqu’à 2 heures du matin, leurs protecteurs et leurs exécutants, d’un alibi facile qui la rendrait complice des manoeuvres criminelles ; Prend l’opinion nationale et internationale à témoin, et décline toute responsabilité, sur les conséquences graves pour la paix publique qui découleront des manoeuvres de liquidation planifiée ; Annonce en conséquence, qu’une série d’actions d’envergure seront engagées en vue de défendre l’intégrité physique de ses membres, et en particulier celle de son Président, face aux manœuvres arbitraires orchestrées par une bande, dont les commanditaires et les exécutants, sont parfaitement connus par les services de sécurité de l’Union du Peuple Gabonais.
Je vous remercie.
Fait à Libreville, le 18 février 2007
Le Président
Pierre MAMBOUNDOU