Les réponses du Professeur Lekana-Douki Jean Bernard, Directeur Général du CIRMF sur le COVID-19.

Qu’est-ce que le COVID-19 ?

Le COVID-19 est la maladie qui est causée par un virus dit SARSCOV-2. Ce virus est un coronavirus. SARS pour renvoyer à Syndrome Respiratoire Aigu Sévère ; COV pour renvoyer au coronavirus.

Que sont les coronavirus ?

Ce sont une sous famille de virus qui tirent leur nom corona de ce que, ils se présentent sous forme de couronne en microscopie électronique. Ils sont capables d’affecter les voies respiratoires, c’est-à-dire qu’ils induisent des écoulements nasaux, de la toux, de la fièvre, mal de gorge, de la fatigue. Des symptômes apparentés à de la grippe. Ces coronavirus peuvent aussi infecter le tractus du tube digestif, donc, induire une diarrhée. Dans la majorité des cas, ces virus causent des affections bénignes.

Comment donc est né ce nouveau virus SARSCOV-2 ?

Il faut comprendre que chez les virus, les gènes sont instables en ce sens qu’on a des mécanismes de recombinaison c’est-à-dire que les morceaux de gènes sont coupés, se déplacent et collés à d’autres endroits. La conséquence de ces déplacements est qu’on crée des virus qui sont nouveaux, plus virulents ou moins virulents.

Pour ce qui est du SARSCOV-2, 80% des personnes infectées restent asymptomatiques, c’est-à-dire qu’elles ne développent aucun symptôme. 20% des personnes infectées vont développer des symptômes bénins. Et dans 80% des cas, ceux-là qui développent des symptômes peuvent guérir sans traitement particulier. Il n’y a que 1 sur 6 des 20% qui développent des symptômes bénins qui peuvent développer des symptômes graves telle la dyspnée, c’est-à-dire des difficultés respiratoires. Et, parmi ces personnes, à peine 2 à 3% peuvent décéder. Ce qui veut dire que, autour de 6 personnes peuvent mourir lorsqu’il y a 1000 personnes infectées. Donc, il n’y a pas lieu de s’affoler ! Parce que dans la majorité des cas, les personnes chez qui l’infection est fatale sont des personnes fragiles, c’est à dire des personnes âgées, des personnes qui ont déjà d’autres maladies telles l’hypertension artérielle, le diabète et les problèmes cardiaques

Comment se transmet-il à l’homme ?

Le virus se transmet d’homme à homme. Précisément les personnes infectées peuvent transmettre le virus SARSCOV-2 directement aux autres personnes qui se trouvent en face. Cette transmission se fait lorsque les personnes infectées toussent, lorsque les personnes éternuent. Donc, c’est par des gouttelettes respiratoires, lesquelles sont expulsées par le nez, par la bouche. Ces gouttelettes peuvent se poser sur les mains, sur les objets et sur les surfaces. Le risque de transmission par une personne qui ne présente pas de symptôme est très faible ; mais, néanmoins, les personnes qui présentent des symptômes discrets peuvent transmettre le virus.

A-t-il une durée de vie dans l’atmosphère ?

Comme nous l’avons vu, c’est un nouveau virus qui cause une nouvelle maladie. En conséquence, il y a beaucoup de choses qui ne sont pas encore connues ; particulièrement la durée de vie dans l’atmosphère. Il n’y a pas encore d’éléments forts. Cependant, on ne peut pas dire que le virus reste dans l’atmosphère, non ! Par la pesanteur, le virus tombe sur le sol ; le virus tombe et se pose sur les objets, le virus se retrouve sur les mains. Il y a une équipe de chercheurs américains qui a déjà mené des travaux concernant la durée de survie et, ces chercheurs montrent que la durée de survie du virus SARSCOV-2 dépend du matériau sur lequel le virus se pose.

C’est-à-dire qu’il y a des surfaces sur lesquelles le virus peut résister 4 heures. Par contre, sur le cuivre, cette équipe a démontré que le virus peut survivre jusqu’à 2 voire 3 jours. C’est une étude qui sera publiée dans la prestigieuse revue anglaise New England Journal of Medicine et donc on a cette première donnée concernant la survie du virus.

Est-il vrai que la chaleur est un frein à son expansion en Afrique, parce qu’il fait très chaud en ce moment ?

Sur la question de la survie en fonction de la température, on n’a pas encore de données qui permettent de conclure. On est au niveau de la spéculation. Il faut préciser que le virus vit dans le corps humain qui a une température supérieure à 37°. Effectivement, concernant les autres virus respiratoires, les données ont permis de montrer que ces virus sont plus présents en saison de pluies, mais sur le SARSCOV-2 on n’a pas de données permettant de conclure. Nous prions que ce virus soit effectivement sensible à la température extérieure, afin de préserver notre pays, notre Afrique d’une propagation de celui-ci.

Comment s’en protéger ?

Les mesures de protection ne sont autres que celles qui ont été déjà énoncées par le Gouvernement de la République qui a donné ses mesures de protection maximale pour la population gabonaise. Nous citerons le fait de se laver les mains fréquemment et soigneusement avec une solution hydro alcoolique ou de l’eau et du savon. Cette pratique conduit à détruire les virus qui se posent sur les mains, puisque nous avons bien vu que lorsque l’on éternue, lorsqu’il y a des gouttelettes respiratoires, lorsque l’on tousse, le virus peut se poser sur les mains et donc, en se lavant les mains, on élimine le virus. D’autre part, il faut se tenir à distance d’au moins un mètre d’une personne qui tousse ou qui éternue, de telle sorte que les gouttelettes respiratoires ne puissent pas nous atteindre. Ensuite, il faut éviter de se toucher les yeux, éviter de se toucher le nez et la bouche. On peut aussi dire, pour se protéger, qu’il faut surveiller les symptômes d’appels. Si vous avez une toux, de la fièvre, de l’écoulement nasal, de la fatigue, pensez immédiatement à consulter un médecin. Pour les résidents de Libreville, l’Hôpital des Instructions des Armées est aujourd’hui une structure particulière pour pouvoir prendre en charge à l’hôpital de Melen au PK9.

Thierry Mebale Ekouaghe

Directeur de publication, membre de l'UPF (Union de la Presse Francophone) section Gabon, Consultant en Stratégie de Communication, Analyste de la vie politique et sociale, Facilitateur des crises.

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