« Le message philosophique, scientifique et politique révolutionnaire du Mvett des Ekang et la vision subversive du ‘’Monde qui vient’’. Contributions aux recherches sur la Renaissance africaine » par Grégoire Biyogo.

Revisitant la thèse des origines nilotiques des Ekang ( nom originaire des Fang-Beti-Bulu Anciens), développée naguère par le Neb Cheikh Anta Diop et par le Sphinx Théophile Obenga ( qui en fait l’ont généralisée à tous les autres peuples Négro-africains), cette recherche entend aller au-delà d’une conception mnémonique du récit des migrations, pour dégager à la fois les principaux foyers de significations, leur historicité et enfin la profondeur philosophique, politique et scientifique.

En tordant le cou à tous les poncifs au sujet de la supposée anhistoricité de ces migrations et de la thèse centrale de leur co-fondation comme de leur habitation de Ta Seti (la Nubie) et de Ta Mery( l’Egypte antique) où ils auraient vécu sous les dynasties So, Kara et à la XVIII ème dynastie, où l’on rencontre plusieurs vestiges archéologiques attestant ce fait.

En plus de cette documentation historique, archéologique et scientifique, nous ajouterons à la démonstration les outils analytiques du comparatisme linguistique, philologique et génétique, substratum de nos investigations, avec ses nombreuses preuves convaincantes, récurrentes et sa rigueur formelle. La thèse exposée ici est que les Fang-Beti-Bulu Anciens dénommées de leur nom Mvett originaire,  » Ekang  » (au singulier ou au pluriel) viennent du Haut Nil qu’ils ont quitté en plusieurs vagues, dont celle survenue après la fin du règne du Fara Akhenatona, survenue autour du XIVème, en 135O.

Puis ils vont aller via l’Ethiopie, sur les traces de l’intérieur du Continent, et traverser le Désert, avant que de pénétrer la zone de la forêt tropicale. Il est dit qu’ils ont rencontré des Nains (Pygmées qui, en réalité, sont leurs propres frères consanguins, puis qu’ils sont fils d’Afiri Kara comme le sont tous les autres Ekang). Ils sont eux aussi identifiés formellement comme les Descendants du patriarche des Ekang, Afiri Kara, qui a a épousé deux femmes,qui lui ont donné huit enfants : avec un fils appelé Nkuign (Pygmée) pour la première femme Nane Nkui, et 7 autres enfants pour la seconde Nane Ngo, comme les Ekang) qui habitaient en effet le pourtour du Nil. Ils les auraient donc accompagnés sur les chemins des Migrations, où ils ont souvent été combattus notamment par les Arabo Musulmans, avant de recevoir les Cinq grandes institutions fondatrices de ce Peuple Ce texte va analyser ce récit, et en donner le substratum, dans le termes d’un Message profond, et d’un Rêve puissant en cinq points : Recherche de la Terre promise indiquée par Eyo’o (1), et y construire une Cité idéale qu’ils avaient perdue à Akhet-Aton, en Amarna dans le Territoire enveloppé de lumière édifié par le Fara Akhenatona, le roi ivre de l’Atona. (2)

Il sera ensuite question de bâtir un Monde. Nouveau (3) à la Confluence des Cinq Pays; et de faire venir à l’Existence à la fois la e Fédéralisme Ekang (4) et la Réforme industrielle et métallurgique (5). Décliner les différentes étapes de ces migrations nilotico-sub-sahariennes, à partir de la Terre des origines (ODZAMBOGHA), et sonder les Mystères de l’Oracle d’Eyo’o ayant prophétisé une Mission universelle et le fédéralisme Ekang-kamite, voilà le grand enjeu de ce texte qui se rattache à nos nouvelles publications portant le titre emblématique d’Ekang et Kémèt.

LES GRANDS ENJEUX DE LA RECHERCHE SUR LE MVETT ET LES HUMANITES EGYPTO-NUBIENNES.

Parvenus à un certain niveau de recherches et de Quête de la vérité, ce dont les élites et les Scribes Ekang et Kamites, ont le plus besoin aujourd’hui c’est d’une orientation heuristique générale, dynamique, claire, unitaire, susceptible de canaliser, de coordonner et de visualiser les travaux et les Ecoles de pensée de Mvett et toutes les autres Ecoles de notre prestigieuse et mondiale Uhem Mesut, dont en priorité l’Ecole africaine d’égyptologie et des sciences humaines et sociales créée par Cheikh Anta Diop qui joue le rôle de creuset).

Préciser, clarifier et élucider cette Vision et l’universalité de son Message philosophique, scientifique, politique et spirituel, tel est le sens profond de cette publication intentionnellement condensée qui se rattache à ce que je nomme dans mes travaux les plus récents les  » nouvelles géostratégies de la recherche  » ou encore  » les nouvelles politiques de la recherche scientifique, de l’Enseignement, des échanges, de la gouvernance et des Relations internationales.

C’est à ce titre que je vais d’ores et déjà attirer l’attention sur un fait peu connu et pas seulement par la Doxa mais au niveau des élites et des Scribes eux-mêmes : La dimension ultra-révolutionnaire du Mvett – comme celle de l’enseignement dans le berceau égypto-nubien, qui entendent faire venir à l’Existence ce que décrivent ses récits, leurs contenus ( qu’il s’agisse des institutions, des sciences, des technologies avant-gardistes, du Mentalisme d’essence métallurgique des personnages, de la maîtrise des métaux, des lois de la Nature, dont la loi de l’indestructibilité des corps et la loi de la déportation asymétrique et instantanée des objets.

Il s’agit de faire descendre, de faire advenir la puissance technologique de nos Ancêtres Atlantes et les Kemtyu de la Vallée du Nil (Ta Seti = Nubie antique) et de Ta Mery (Kémèt, Egypte), pour se réapproprier leur génie scientifique, philosophique et politique. Se réapproprier sa métallurgie du cuivre, du fer et ses technologies proprement futuristes; dont sa physique de la déportation asymétrique et instantanée des corps.

Jusqu’au programme politique de l’édification d’un Etat fédéral quinaire (composé des Cinq Etats) stable et prospère, puissant et avant-gardiste avec la mise en place d’un Gouvernement commun, d’une politique, d’une géostratégie, d’une économie, d’une monnaie, d’une industrie, d’une culture et d’une spiritualité communes.

Toujours au plan philosophico-politique, on y parle d’une Grande vision, qui rejoint celle de Narmer en Egypte : l’Unification et la Réconciliation des Deux Terres (la Haute Egypte et la Basse Egypte chez Narmer). Dans le Mvett, il s’agit d’Unifier et de Réconcilier également deux Terres : le pays des Imortels, situé au Sud de l’Univers du Mvett dont le patriarche est EKANG N’NA (à Engong, diminutif de Engong Zok Mebeghe Me Mba (lui-même diminutif lui-même d’Engöng Zok Memveme angà vôr beghe Mba, nom qui se traduit en français par Engöng où Zok Memveme ne put porter Mba. C’est donc le pays où habitent les descendants d’Ékang Nna, les immortels. Sa frontière naturelle avec le pays du nord – chez les Mortels – se fait par le grand fleuve Dzam Anën ou encore Ndzömo Anën éboura mengàng, et celui des Mortels, (Oku). Ces deux terres qui s’affrontent en permanence jusqu’ici sans trouver une issue définitive et pacifique ou même des modes dynamiques de résolution de cette Crise et de ce Conflit ontologique : La lutte pour garder le Secret de l’immortalité., conservé par Engong ( les Immortels) et recherché avec véhémence par Okü ( les Mortels).

Il est donc question de la concrétisation du Rêve de cette fameuse Allégorie de la Construction de la Route de la Paix de BIKALIK, entre les Deux-Terres soeurs mais farouchement opposées : Engong et Okü, dont la cause principale de cette rivalité inextinguible est la Monolisation (Immortels) ou la Conquête acharnée (Mortels) du Secret de l’Immortalité, celui de la Victoire sur la Mort. Secret détenu jalousement par Engong, mais quêtée et désirée ardemment par Okü. D’où la Tension essentielle et infinie entre ces deux Mondes. Cette tension essentielle peut aussi être lue comme un affrontement intérieur des forces obscures et de celles progressistes.

Nos Ancêtres les Kemtyu de la Vallée du Nil parlent de la SEMA TAOUI, sm3 T3wi) à propos du Rassemblement des Deux Terres, pour nommer cette Unification ou cette Réconciliation. Pour leur part, les Ekang disent NSAMA pour SEMA (Rassemblement, Unification, Réunification), et disent Ta / Tek, pour désigner la Terre. Mais cette vision fédéraliste programmatique et politique se nomme en Medu Nar ékang de plusieurs manières :

-ELAR MEYONG (Union des Peuples),

-EFULANE MEYONG (Unification des peuples),

-Lorsque les grandes questions sont traitées et arbitrées au sein d’un Conseil dénommé EKOUANE BE NYABORO (Le Conseil des Sages). là est préfiguré le projet du fédéralisme politique ékang, qui est une anticipation et un vision qui annoncent l’Etat fédéral et la Renaissance Africaine, qu’Ekang nomme  » NFEFE ENING (Le Monde Nouveau) en medu netjer (NEFER UNEN). C’est le noyau, le coeur, le substratum de la vison et du Message politiques du Mvett que d’inviter Ekang – et l’ensemble des Etats Kamites – à créer ici-bas, à faire entrer dans l’Histoire, l’idée d’un Monde unitaire dénommé « Le Monde Nouveau », que j’appelle dans mes travaux  » Le Monde qui vient  » D’où l’importance dans ma pensée de ce fameux thème fédérateur et unitaire du  » Monde qui vient « . C’est là l’Origine, le commencement, le Recommencent et la fin de tout ce qui est dans le Mvett avec ses Rêves émancipateurs, ses Promesses de percée scientifique, industrielle et technologique. Puis son fédéralisme politique et son programme architectural et géopolitique.

Une fois le programme de l’Etat fédéral accompli, il sera question de construire une Cité-Lumière avec trois faces ( une Cité des sciences, une Cité Administrative et politique post-moderne, avec une Ville Sainte dédiée à Eyo’o, après la perte de la Ville Sainte d’Akhet-Aton d’où sont sortis les Ekang avant d’entreprendre la fameuse marche de Crabes ( Du lu Bon be Afiri Kara) dans le Désert et par la suite dans la forêt tropicale, pour retrouver, aidé en cela par des repères astronomiques, physiques et par l’Oracle d’Eyo’o lui-même, la Terre Promise, à la Confluence des Cinq Pays Ekang ( Cameroun (,23/30 % d’Ekang), Congo Brazzaville, Gabon (ils habitent 5 provinces sur 9 : Woleu Ntem, Estuaire, Moyen Ogooé, Ogooué Ivindo, Ogooué Maritime, soit environ 40/45% des 2 millions d’hbts), Guinée Equatoriale (80% du million d’hbts que compte ce pays) et Sao Tome Et Principe).

Mais il y eut des Mystères (SEHSHETA en en medu netjer,, Ekang dit ASHE-TE, pour indiquer  » ce grand secret »,  » ce Mystère » qui ont fait de lui un Peuple gardien de Mystères, un KHER SESHETA ( Gardien de Mystères). Cette longue Marche est parsemée de Mystères, celle des Enfants d’Afiri Ka-ra : le Ka (‘Esprit) de Rê (Le Suprême créateur) est sur les Ekang (ceux qui sont comme oints et peints en noir, à la manière du Kem Ur lui-même. Firi, c’est le charon, c’est le Noir du Démiurge, La couleur de la créativité, de l’inventivité, de la prêtrise et de l’Adoration ( ce sont des Adorateurs comme les membres du Clergé atonien d’Akhet-Aton. Adorer se dit en langue ékang et en langue égyptienne ATUNE, ou encore AKANG et ATON a conservé sa signification de Disque solaire, bouton, rotondité, circularité…Ekang devait rester avec ce qu’il nomme la Sacoche des Mystères (NFEK MEBE’E)…D’où le proverbe  » Dzingole a ka wu ébomakuku alighe Mfek me bè,è » :  » Après la disparition du Maître, le Disciple hérite du Sac des Mystères « . Atrement dit, après l’Effondrement d’Akhet-Aton où Ekang a vécu sous la réforme atonienne du Fara Akhen-Atona, après la disparition du Fara ivre de l’Absolu et l’effondrement du Double Pays, Ekang a hérité et gardé le Sac des Mystères. Qu’il doit maintenant ouvrir pour mettre à Exécution les prescriptions des Grands prêtres atoniens qu’ils étaient à Alhet-Aton  » L’Horizon lumineux de l’Atona « .

LES MYSTERES EMPORTES PAR EKANG SUR LA ROUTES D’ODZAMBOGHA ET DES MIGRATIONS NILOTIQUES ET SUBSAHARIENNES.

Odzambogha comme nous le montre la philologie, c’est la Terre des origines des Ekang, le Pays où tout a commencé. De la Graphie et du substantif ADZAP : l’Arbre fondateur, l’Arbre tutélaire et puissant des Ekang, celui qui dit et porte leurs origines nilotiques, égypto-nubiennes. Et du verbe ABOGH : planter, creuser, créer. ODZAMBOGHA : désigne donc philologiquement la Terre, le lieu où l’on a planté, creusé, créé Ekang, la Terre de ses origines, Terre qui porte ses racines, sa tutélaire, son nom propre, son identité nilotique originaire. C’est aussi l’origine (l’Arbre tutélaire) que l’on a soi-même creusée, bâtie, semée. La Terre de tous les souvenirs, celle du Mystère botanique, celle des Mystères. Celle qui porte aussi tous les Avenirs. Celle qui est fille du futur. C’est le Pays des Origines, du Commencement, et de tous les Recommencements. Mais aussi et toujours déjà, de toutes les Avant-vies, de la Vie et de l’Après-vie avec tous les avenirs. L’Allégorie des Migrations allant du Haut Nil en Afrique Centrale, Odzambogha correspond philosophiquement au Noun (Cela qui, sans avoir une origine ni une fin, est cependant la condition de tout ce qui est : l’inconditionné fondateur, la Cause première, cause causante). Et ce n’est pas un hasard si c’est pendant l’ODZAMBOGHA qu’Ekang a déchiffré les Grands Mystères de cette fameuse Marche migratoire, Marche de crabes (entendez mare initiatique), qui est partie du Nil ( Kémèt et Ekang disent YOM, pour nommer le divin fleuve), a connu de si imprévisibles et de si grandes fortunes :

Les Migrations d’Ozambogha évoquent les racines nilotiques des Ekang et surtout le premier Grand Mystère qui accompagne cette Allégorie, qui enseigne que les Migrations

-En langue ékang MBYL-AYONG,

-ou encore AMATA,

AMARA réfèrent tous au lexique de la Fuite et de la Migration : La longue Fuite, la longue Course, la longue Sortie hors d’Egypte) des prêtres (OUABOU pharaonique a donné OUAB ékang, se purifier, ceux qui se purifient, se sanctifient), Scribes. Pendant cette Migration qui se dessine et prend la forme pictogrammique d’un Sillon tracé par le Crabe, bête des Mystères, Déesse des Mystères, figure de la Migration des Ekang.

Ekang qui en fuyant l’hostilité, la persécution des prêtres Amoniens sous l’égide du Fara Ay, ancien Général des Armées… sont conduits par les Mystères du Crabe, animal Ailé, symbole de la Traversée infinie et asymétrique, figure démiurgique, Être de Mobilité, Transe initiatique, sanctification, Grande figure du Mouvement, de la Mobilité, de la Fluctuation, des Mutations et des permutations, Le KARA (Crabe) d’Ekang c’est le KHEPER et de KHEPREN à Ta Mery; FIgure antique et sacrée des Mystères et Grande initiation au Double Mystère du Sable ( Traversée du Désert) et de la Forêt ( Traversée de la forêt compacte de l’Afrique Centrale). KARA comme KHEPER, c’est la Fille ainée des Mystères et de la Magie (HAKA en medu netjer, HAKA’A en langue ékang) d’une part et de l’autre sous la divine Protection. de Râ ( KA-RA en ékang, l’Esprit divin qui est sur Ekang, Khepri, le principe du mouvement, du devenir, de la transformation, du devenir universel). C’est donc en tant qu’hypostase du Devenir et du Mouvement Kheper, Khepry qu’Ekang traverse les migrations nilotico-subs-sahariennes.

Puis le second Mystère, mais le plus fulgurant : La Rencontre et la Révélation d’Eyo’o au Peuple Ekang, sur la Route d’Odzambogha, celle de l’Ascèse, de la privation, des épreuves, des obstacles. La Route des Migrations nilotico-Sub-sahariennes, est celle des Oracles, celle aussi de KARA/KHEPRI la Netjeret (Déesse) du Mouvement asymétrique, du Devenir, de la Dialectique, de l’Inconditionnalité qui porte comme en tourbillon tous les autres possibles. Elle est plus encore que tout cela, c’est la Route des Mystères qui débouche sur la Révélation d’EYO’O kui-même au peuple Ekang. EYO’O va se révéler à ce peuple épuisé par la fuite, dépouillé par la Traversée, préparé à recevoir, après cette longue ascèse, après ses longues pérégrinations la divine Visitation et l divine Onction.

Puis vint le Mvett, toujours sur cette Route porteuse de Devenirs et de tous les possibles, de tous les avenirs, tous les possibles. Le Nejer des Netjerou, le Suprême Créateur, EYO’O lui-même, voyant ses Enfant en danger, éprouvés sévèrement par les Migrations, et par les conflits et autres attaques jonchant ce parcours initiatique, pour lui permettre de se dépasser, de se surpasser, va lui révéler et lui donner le Mvett par l’entremise de son prophète (nom du Musicien-guerrier et savant), OYONO ADA NGONE. C’est lui le prophète du Mvett, qu’il a fait tomber dans un profond Sommeil initiatique, un Coma initial, qui va durer 6 jours et 6 Nuits, jusqu’au septième Jour où l’Aède-Messager et Démiurge du Mvett a reçu une Harpe (cythare) sacrée du nom de Mvett, Mver, Graphie qui précisément signifie  » s’élever, se surélever, s’élever de tout son corps sur la pointe des pieds », transfigurer, transcender, entrer dans la présence de l’Absolu « . (A-E) vett?, c’est se propulser, se galactiser, se déporter asymétriquement. Comme les notes de la Harpe sacrée… MUSIQUE, musicien, philosophie musicale, Livre et institution holistique, le Mvett est un Art pentagonal, un Art total selon la magistrale formule de Tsira lui-même; Oyono Ada a contemplé les Mystères du Mvett, reçu d’EYO’O les chants et Hymnes, les cantiques, et a commencé à ramener de son COMA INITIAL/INITIATIQUE, le premier Objet cataleptique (cela qui vient du monde des catalepsies de l’initiation : L’Instrument de Mvett lui-même et sa forme tels qu’il les a contemplés dans le Monde cataleptique du Coma. Ainsi donc, dans les grottes initiatiques d’ODZAMBOGHA, Ekang, après sa Sortie d’Egypte, a reçu la vision pentagonale de son Voyage intérieur :

Le Fédéralisme politique.

La Reconstruction de la Ville sacrée, réplique de l’Akhet-Aton perdue, édiée à EYO’O.

Le Face-à-face avec EYO’O et la Révélation du Mvett et de sa philosophie des Mystères à travers le Sommeil cataleptique d’Oyono Ada Ngono, le Messager du Mvett et premier harpiste.

Ensuite, est descendue la révélation du Biéri, par Nane Ngogo NANE-NGÔ… C’est d’elle que vont naître les rites initiatiques comme le MELAN. Un rite qui nous vient tout droit de Kémèt, en Égypte antique et qui a été préservé depuis en pays Ekang, et est encore célébré par la dynastie Mvog Ekang NNA en Afrique Centrale. NANE NGÔ, confrontée à l’infortune de son peuple pendant les Routes de la Mirations, pendant l’AMATA encore appelé MBYL-AYONG, ou L’EXODE des Descendants d’AFIRI KARA, alla s’enquérir chez le Créateur de l’humanité (ZAME YE MEBEGE) :

« Toi qui nous subjugues par ta Grandeur, ta Miséicorde et ton caractère Unique autant qu’incomparable, je vais mourir par amour pour mes enfants. Je vais les servir auprès de ta Majesté et de ta Miséricorde, afin que tu les protèges pour toujours et que nos Traditions survivent entre leurs mains « .

Et à ses enfants de Mvog Afiri Kara, la prêtresse a déclaré : « Je vais donc mourir pour mieux vous servir auprès de TARE ZAME YE MEBEGE,  » Elevez-moi au rang de Déesse, et croyez-moi, vous recevrez tout ce que vous désirerez et demanderez aux Ancêtres « . De là naquit le prodigieux culte des Ancêtres dénommé MELAN. A préciser que le Bois sacré des Ekang, ALAN, est le même que les prêtres donnent aux initiés dans le rite initiatique MELAN que dans le rite solaire de l’initiatio au Mvett-Ekang. En égyptien ancien, louer et prier disent DOUA. Cette graphie a été parfaitement conservée par les Ekang qui disent pour ce même verbe DOU : Plonger dans les eaux sacrées, les huiles saintes, baptiser, initier, avec des louanges et des prières initiatiques. Tout au long de ces cérémonies, les prêtresses-pleureuses poussent des pleurs en priant, en langue ékang  » DOU « . Cette graphie initiatique est profonde (EDOK/EDOAK), qui signifie aussi en langue ékang comme en égyptien ancien, le fait de plonger la plume dans l’encrier, le fait d’écrire, de calligraphier, d’écrire en dessinant, de peindre, de transcrire des hiéroglyphes, des paroles divines, saintes, le langage des dieux, la langue sacrée. De là aussi le verbe égypto-ékang TSILI : écrire (en dessinant), en peignant, en calligraphiant). Comme ANUBIS, de son nom égyptien INPOU (Inp, Anpou, Yinepu (ἰnpw). Fidèle gardien, Impou accompagne et protège ASET lors de sa quête pour retrouver le cadavre d’Ousirê, et accompagne les Morts, leur fait traverser le Fleuve nocturne dans la Barque solaire de Rê, et les emmène à la Place du Jugement des Morts (la Psychostasie). Le chien sacré nilotique IMPU a survécu en langue Medu Ntar ékang, où il se décline sous le terme MVU, avec les mêmes attributs de Gardien, de Protecteur et d’Accompagnement des Morts dans l’Au-delà, en pays Ekang, leur flair divin fait qu’ils hument la présence de la mort, ils ressentent et  » contemplent  » le départ de l’Esprit dans l’Au-delà ( Si AÏAT), et se mettent à Aboyer, à courir… Ils voient à l’Envers et pénètre l’Envers des choses (appelé ABET en égyptien ancien comme dans la labue sacrée et savante des Ekang), ils voient de la sorte en travers, de manière transversale, comme de l’autre-côté du miroir que leur regard traverse, fracasse. Ils voient le côté caché et imperceptible : imprescriptible des choses et des êtres. C’est pour cela que la langue ékang appelle MVUS le dos, c’est-à-dire cela qui se tient toujours derrière, le Caché des choses, leur face révélée, inatteignable, non pas affaire de scepticisme, mais de néo-scepticisme, cela qui désigne leur aspect secret, parabolique, hyperbolique, celui des Mystères. Celui proprement inaccessible, la dimension Atlante, celle de l’Atlantide. La langue Medu Netjet dit SESHETA pour désigner ces grands Secrets, l’ékang a gardé cette graphie et cette acception, pour désigner le Grand secret  » ASHETE « , lorsque le terme ékang ASHEY lui-même dit le secret, souvent gardé aux abords des fleuves ASHI ( au singulier OSHI) dans les deux langues ékang et nilotique. Comme d’ailleurs le prodigieux et divin fleuve, le NI lui-même, lequel se décline sous le nom de YOM au demeurant dans les deux langues savantes, sacrés, ontologiques e, philologiques ékang et kémèt. L’ékang voit aussi en cette graphie fluviale et océanographique le nom du Parfum (YOMA : parfum qui s’exale du divin fleuve, des eaux sacrées de Kémèt ?) et plus encore l’Acte démiurgique de la reproduction de la vie, par la copulation (YOM (copuler))… De là aussi, le nom même du spermatozoïde : MEYÔM, lequel se décline au féminin en MEYÂL… Et jamais n’est assez loin dès lors le nom du Démiurge lui-même, EYO’O, le sans-Forme, sans-origine et le sans-Fin, l’indéterminé, l’Inconditionné, mais qui lui est la condition de tous les autres étan, et la cause des cinq grandes catégories ontologiques selon la théorie pentagonale ékang-kémèt des (5) étants :

L’Etant incrée, sans origine ni fin, le Démiurge (EYO’O côté ékang / et NOUN côté Kemtyu),

L’Etant divin (NETER chez kémèt et NTAR chez Ekang).

L’Etat lui-même (l’Univers, la Nature, l’Etendu).

L’étant qui se questionne au Milieu des étants et de l’Etant, l’Etant qui est le là de l’Être (Nti en medu netjer comme en mudu Ntar ékang).

Et tous les autres étants, composés de toutce qui est.

LE CINQUIEME MYSTERE DE L’AMATA

Quant à la THEODICEE tout aussi révolutionnaire du Mvett, elle nous rappelle que nous sommes des dieux, des Immortels et que chacun de nous, tributaires d’Eyo’o porte en lui ce programme qui ne procède pas seulement de l’imaginaire, mais est à concrétiser, à faire venir à l’existence :

Devenir Immortels sur terre, avec la redécouverte de la victoire sur la Mort et de la vie après la mort. Cette immense affaire qui est au cœur de la pensée pharaonique, hante le Mvett. D’où l’importance de la médecine égyptienne et de la médecine des Ekang, fondées sur l’élar-bivess, élar-megnoung. Il est question de coudre, de raccommoder, de relier, de réunifier les os et les segments des corps dispersés et brisés comme ceux de OSARE / OUSIRÊ;

Ils savent réparer les os, les crânes, et la formule pour que le corps ne se brise pas (la Ductilité du corps). Historiquement, ils l’ont fait pendant la Guerre de MIN-YELE à Oyem contre Dzamane, les Allemands. Face à la Puissance d’une telle Civilisation, la première résolution du projet colonial était de briser ce Peuple, de mettre un terme à son évolution, à son élan, à ses potentialités, à cette Puissance et à cette Immortalité qui constituent son horizon en propre.

Il y a une conception à la fois astronomique, physique et économétrique dans la Destination finale des Enfants d’Odzambogha et d’Afiri Kara : Il s’agit d’explorer la métallurgie des matières premières, de bâtir des industries de transformation endogènes, et donc de choisir un endroit terminal détenteur de toutes les formes de richesses et de ressources ( pétrole, gaz. cuivre, mercure, or, fer…) pour enclencher la Grande Réforme économique et industrielle de son Etat fédéral. Mais tout part de ce que je nomme dans mes travaux de mvettologie actuels le Mentalisme métallurgique qui programme tout complexe, toute peur de l’Infini et de l’éternité, rend irréductible, libère l’Homme de la finitude…

Voilà ce que je voulais livrer à ce stade de la quête des origines des Ekang et des mystères de la route de l’AMATA Car comme les Maîtres m’ont enseigné, coopté et fait Maître à mon Tour, je comprends que votre lMarche sur les sentiers solitaires de la Sagesse a véritablement commencé. Vous ne serez plus seul ! Tsira Mvong ébot comme naguère Djehouty à Kémèt veillera sur les Sentiers qui mènent à la Montagne secrète des SAA.

IV-BIBLIOGRAPHIE

1-Diop Cheikh Anta, Civilisation ou barbarie ? Anthropologie sans complaisance, Paris, Présence Africaine, 1981.

2-Grégoire Biyogo, Encyclopédie du Mvett : Tome 1, Du Hat Nil en Afrique Centrale, Paris, Menaibuc, 2000, Rééd.

3-Grégoire Biyogo, Encyclopédie du Mvett : Tome 2, Du Hat Nil en Afrique Centrale, Paris, Menaibuc, 2000, Rééd.

4-Grégoire Biyogo, Dictionnaire comparé égyptien ancien / Fang-Beti-Bulu, De la coappartenance kemit-ékang. Paris, Imhotep, 2013. 55àp.

5-Jean Ondo Ella, Une voie de développement pour la société des Ekang (Fang, Okak, Ndene, Bulu, Ewondo, Ntumu), Université Paris 2, 1977 (thèse de 3e cycle de Sciences économiques)

6-Marcel Essi M’Ba’ale, Les oracles de la lumière. Chroniques du peuple Yévôl. Regards sur l’itinéraire d’un peuple de l’ethnie Bulu du Cameroun, L’Harmattan Cameroun, Paris, Yaoundé, 2012, 266 p.

7-Théophile Obenga, La philosophie africaine de la période pharaonique : 2780-330 avant notre ère, Paris, L’Harmattan, 1990.

ANNEXES

VI- ELEMENTS DU SOUS-GROUPE EKANG

1-Sous-groupes des Ekang : Fang, Beti, Bulu, Kóló (Ewondo), Eton (ou Ìtón),, Okak, Ntumu, Pygmée Aka, Mvaie, Mabi ou Mvahi du Dja et Lobo, Mékê, Betsi, Nzaman, Etenga, Mvele, Bané, Yebekolo, Manguissa, les Etenga, Mvele, Mvan Beti, Meka Beti, Fong, Bene,bamvele, les yezoum, les Akonolinga, Baveuk, Yebekanga, Ossananga (les Sanaga), Maka

2-Équivalences onomastiques et conceptuelles

DJEHOUTY le divin Scribe qui aaurait assité à la création de la vie et qui a écrit Le Livre de La Sortie à la Lumière du Jour renvoie ANGOUROU BERE OTSE, qui lui aussi a assité à la création du Monde, et est le Divin Scribe, Dieu de de la sscience et de la médecine. Ses noms de Gloire :  » Angoung Bere Bifiè, Ndong Éyale Anou ane mone ngoane bekui y’édoung ngôm, ndomän bengoane be dzam douma. Il est neveu des Pygmées du village Édoung ngôm, fils des Tisserins destructeurs de nids.)

3-La théorie des trois rameaux du groupe des Ekang du professeur Matthias Eric Owona Nguini :  » Quand on parle d’Ekang, on parle d’un ensemble qui est très grand et qui renvoie à différents sous-groupes qu’on peut regrouper autour de 3 rameaux. Au sein des Ekangs, il y a si vous voulez rameau qu’on pourrait appeler conventionnellement un rameau « Fang » ; dans ce rameau « Fang » vous avez les « Bétis » – Béti avec s -, vous avez les « Ntumus », vous avez les « Mvae », vous avez les « Okak », vous avez les « Mevoumeden », vous avez les « Meke ».

Vous avez un rameau qu’on peut appeler le rameau « Béti », – Béti sans S -, dans ce rameau vous trouvez les « Ewondo », les « Bene », les « Eton », les « Manguissa », et ce rameau-là comporte un sous-rameau qui est assez original qui est le rameau des « Batis ». Les « Batis », c’est ce qu’on appelle autrement les « Sanaga », les « Tsinga », les « Batchenga » et avec beaucoup de communautés, les « Ngooro », les « Pondjoo » qui sont essentiellement basée dans le Mbam, le Mbam et Kim et une petite partie dans la Haute-Sanaga.

Vous avez un rameau qu’on pourrait également appeler un rameau « Bulu »

Par Tsira Mvong ébot, connu sous le nom de  » Shemsu Maât Biyogo « , Philosophe, egyptologue, mvettologue, politiste, philologue, auteur de entre autres de deux  » Encyclopédies du Mvett » (2000), de deux  » Dictionnaires comparés égyptien-ékang, (2012) ». Co-fondateur historique et principal théoriicien de l’Ecole de Mvettologie du Gabon avec Tsira Ndong Ndoutoume et Assoumou Ndoutoume. . Un des principaux théoriciens et Instructeurs de l’Ecole d’égyptologie et des sciences humaines et sociales créée par le Neb Cheikh Anta Diop et dirigée aujourd’hui par le Neb Théophile Obenga. Reconnu savant, 60 livres, 60 préfaces.

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