Certains esprits indulgents pourront bien entendu trouver qu’il s’agit d’un détail qui ne mérite pas que l’on s’y attarde. Ce n’est pas le cas de la rédaction. Car, lorsque l’on est le Chef du gouvernement, il n’y a pas de détail et l’on n’a pas le droit à l’erreur. Il n’est pas permis de débiter devant un parterre de journalistes et d’invités des erreurs flagrantes que tout le monde peut relever.
Un Premier ministre doit avoir une conscience aiguë de l’éminence et de la dignité des fonctions qu’il exerce et qui doivent l’obliger à être pleinement conscient, à tout instant, de ce que l’on dit et de ce que l’on fait. Ou alors, il faut qu’il change de métier !
Cette bourde monumentale commise par Julien Nkoghe Bekale résulte de l’accumulation de plusieurs négligences : Le Premier ministre lui-même est dans le toc, la fausseté, la bêtise, le manque de confiance en lui. Il ne sait pas à ce qu’il fait. Il se sent incapable de bien ajuster sa bavette, il lui faut des béquilles intellectuelles qui le guident pour savoir comment la portée.
Du coup, le Chef du gouvernement se repose aveuglément et étourdiment sur une équipe sans comprendre qu’on lui fait faire des conneries, sans même se rendre compte qu’il n’a pas fait ce qu’il assure avoir fait devant des officiels. Au fond, tout cela résulte d’un laxisme généralisé tout au long de la chaîne de décision dans les allées du pouvoir.
Du reste, la bourde de Julien Nkoghe Bekale s’inscrit dans un contexte plus global où le public s’est habitué à voir ou à entendre des membres du gouvernement commettre des lapsus ou des erreurs énormes.
En réalité, le problème à avoir avec le fait que nos dirigeants ne dirigent plus grand-chose, sinon rien. Pire encore, c’est le concept même de diriger qui a déserté nos responsables gouvernementaux. Ce dont le Gabon a besoin, c’est de véritables hommes ou de femmes d’État.