Le Gabon est marqué par de surprenantes carences en matière d’infrastructure. Des routes, des tunnels, des pistes d’aéroports, des terminaux portuaires, des barrages, des voies ferrées, des prisons… la liste des projets jugés urgents par le gouvernement est longue, et loin d’être close. Chaque fois, l’urgence à rénover le bâti au Gabon, pour des raisons environnementales, sociales, sanitaires et économiques, est rappelée noir sur blanc. Et chaque fois, le constat est le même : le retard qu’accuse le Gabon sur le sujet est énorme.
En effet, le mauvais état de ses infrastructures, à savoir ses services d’électricité et d’eau, ses routes, et ses services de technologie de l’information et de la communication (TIC) : chaque année, elle perd deux points de pourcentage de sa croissance économique, et sa productivité est réduite de plus de 40%. Le Gabon a encore des défis d’envergure à relever. À peine un Gabonais rural sur trois a accès à une route praticable en toutes saisons. Plus de 20% de la population du pays doit parcourir plus de 2 kms pour atteindre leur principale source d’eau. Les consommateurs gabonais paient deux fois plus que partout ailleurs en Afrique le prix pour leurs services de base.
Il y a une inadéquation entre des objectifs très ambitieux et les moyens mis en œuvre pour les atteindre. Le rythme est trop lent. Les rénovations globales sont à peine de 0,2 % des travaux engagés. Or les investissements budgétés par la sphère publique, sont insuffisants. Pour le combler, il faut de développer les partenariats public-privé (PPP) et de faire appel à l’emprunt obligataire. Il faut créer une classe spécifique d’investissement pour les infrastructures, avec des règles comptables adaptées, mais aussi que soient votées de grandes lois programme et que soit instaurée une vraie gouvernance nationale des projets. Il faudrait également mettre en place des plateformes au niveau régional où seraient exposés les projets d’infrastructure, afin que l’offre rencontre la demande.
Les sources de financement pour les infrastructures sont surtout les institutions financières et le gouvernement, les privés Gabonais sont à la traîne. L’États devient ainsi le deuxième investisseur derrière les institutions financières publiques internationales dont la contribution s’élève à 26 %. Les secteurs qui en ont le plus bénéficié sont les transports (40 % des investissements) talonnés par les énergies (39 %), sans oublier l’agriculture, la santé, l’éducation, l’immobilier, les télécommunications, l’eau et l’électricité. Ces flux reflètent les besoins prédominants au Gabon.
Ainsi, pour rattraper son retard infrastructurel et réaliser ses objectifs de développement, le Gabon a décidé de consacrer pour ses investissements un budget de 483,4 milliards de francs CFA, selon le projet de loi de finances de 2021 adopté par le parlement.