Ike Ngouoni Aila Oyouomi, le porte-parole du chef de l’Etat, par ailleurs président du conseil d’administration de Gabon 24, dont il est du reste l’unique membre, a été poliment interdit d’accéder au domicile où était exposé la dépouille de Svetlana Glwadis Maganga jeudi dernier au quartier Ozangué, dans le 5e arrondissement de Libreville.
. Après s’être introduit à l’église en compagnie de deux gardes du corps, où un office religieux était rendu à la défunte, Ike Ngouoni n’a pas pu faire de même au domicile familial. La famille de la jeune journaliste, notamment la sœur ainée de la disparue, s’est montrée intraitable quant au désir du patron de la chaine thématique en continu de prendre part au recueillement
L’indésirable a tout simplement rebroussé chemin, après avoir essuyé en retour le mépris que les parents de la défunte ont subi à la présidence de la République quelques jours plus tôt. « La sœur lui a rappelé l’accueil qu’ils ont reçus à la présidence de la République quand ils sont allés annoncer le décès. On leur avait dit qu’elle n’était plus agent de Gabon 24 », rapporte une amie de la journaliste décédée.
Logée à la présidence de la République, Gabon 24 est accusée par un bon nombre de journalistes d’avoir précipité le décès de la journaliste restée sans salaire depuis avril, au point de ne pas pouvoir se soigner . La chaine de télévision aurait engagé une action de licenciement pour absence répétée, et pourtant justifiée dont un huissier s’était chargé de faire signer les documents à la défunte, alors qu’elle luttait contre la maladie sur son lit d’hôpital. Un manque d’humanité que la corporation dans sa grande majorité a dénoncé. Indignée, elle a d’ailleurs lancé une pétition pour destituer la direction de Gabon 24.
Depuis le départ de Gabon 24 du groupe Gabon Télévisions, les agents de cette chaîne travaillent sans contrat. Les 23 agents qui n’ont ni assurance sociale ni assurance maladie depuis le lancement de la chaîne en mai 2016, se plaignent du management oppressif du nouveau directoire. Ce dernier évoque une dynamique de restructuration que ne supportent pas les employés qui demandent la tête de la DG, de son adjointe et de la directrice de l’information Laetitia Ngalibika pour revenir à de meilleurs sentiments.
D’ailleurs joint au téléphone pour l’équilibre de l’information, Laure Bigourd a été claire : « je n’ai pas de déclaration à faire ». Si la DG botte en touche, les parents de la journaliste entendent se constituer partie civile dans un procès contre la direction générale de Gabon 24 pour homicide involontaire.