Le président du Syndicat des agents du ministère du Transport et de l’aviation civile (SAMTAC), Ghislain Malanda a confié lors d’un entretien accordé à la rédaction son opinion sur le 3e discours du Président de la République en ce qui concerne le Covid-19 mais également sur les mesures préventives contre le Coronavirus. Selon Ghislain Malanda : « Ali Bongo Ondimba sous l’influence de forces obscures mène le Gabon vers l’échec contre le Covid-19 ».
En effet, « Sur la situation de crise qui prévaut dans notre pays, en tant que membre de la société civile, on se doit de donner notre position quand l’exécutif se prononce. Evidemment, le discours du Président de la République Ali Bongo Ondimba était très attendu par les populations, et surtout par nous les leaders d’opinion. On attendait vraiment des mesures fortes, en ce qui me concerne, j’estime que le Président a raté une très belle occasion d’édifier les Gabonais sur cette crise. De ce discours, il ressort que le Président est sous l’emprise des gourous, et ce, depuis son AVC. Hier c’était le lobby de l’Ajev, aujourd’hui il y’a d’autres donneurs d’ordre. En tant que force de proposition, il est extrêmement important de savoir qui prend actuellement les décisions, qui sont les donneurs d’ordre autour du Président, qui aujourd’hui induit en erreur le Président de la République.
Qu’on le veuille ou pas, il y a certaines personnes identifiées, des personnes fortes qui influencent le point de vue du Président, qui mettent souvent à l’écart le gouvernement en place.
En effet, le gouvernement est en marge des grandes décisions en pareille circonstance. Nous savons que dans un Etat organisé en pareille circonstance, toutes les forces vives de la nation, les forces de défense et de sécurité, les gouvernants et les membres de la société civile devraient faire bloc et parlés d’une même voix.
Depuis le début de la crise, nous avons déjà discuté avec certains experts. Où se situe actuellement le Conseil scientifique ? C’est la première question qu’on se pose, sur le plan sanitaire. Il doit-être le premier interlocuteur dans l’édification des Gabonais sur la crise sanitaire aujourd’hui. Ledit Conseil sanitaire composé d’éminents scientifiques doit logiquement communiquer sur cette pandémie.
Compte tenu de ces répercussions économiques, sociales et politiques, le gouvernement et l’exécutif devaient associer les partenaires sociaux que nous sommes. Donc, les membres de la société civile y en a marre, ça suffit comme ça. J’estime que nous avons un Président qui s’est prononcé, et il y a comme un gout d’inachevé. Les Gabonais attendaient des mesures fortes et pragmatiques. Alors, nous avons la charrue avant les bœufs. Nous devons nous attendre à une catastrophe qui peut décimée 2 millions voir 3 millions d’habitants qui vivent au Gabon.
Ces mesures sont imbriquées dans un flou qui ne dit pas son nom. Personne, même les gens les mieux outillés ne peuvent décryptés le discours du Président de la République. Comme si rien n’a été fait.
Il a annoncé des grandes lignes, mais dans le fond sur le plan pratique ce n’est pas possible. Pour nous aujourd’hui, c’est de l’amateurisme, c’est de la confusion qui se sont installés au sommet de l’Etat. Pendant qu’on est en train de distraire les Gabonais avec des déclarations qui ne soient pas factuelles, la pandémie gagne du terrain.
Les membres de la société civile prennent l’engagement de dénoncer ces gourous et faire la démonstration qu’ils sont coupables de ce qui arrivera aux Gabonais durant cette crise. Il n’y’a rien de plus efficace que la prévention. Elle vous coute moins chère mais quand la catastrophe est arrivé sans prévention elle vous coute 100 fois plus chère que la prévention. Pour éviter de dépenser des sommes faramineuses pour des crises, il faut que l’Etat travaille dans la prévention, car il n’y’a pas de plans sauvetage au Gabon.
Je suis spécialiste en météorologie, donc je sais ce que c’est la prévention de crise, la prévention des catastrophes. Ce qui manque au Gabon c’est la prévention des catastrophes, un plan d’urgence. On fait dans l’improvisation. Que l’on ne prenne pas monsieur Malanda ici comme quelqu’un qui fait dans le déni de la pandémie. Non ! C’est une question nationale et républicaine. Nous avons en tant que leaders d’opinion interpellés le gouvernement face aux failles que nous constatons. Nous constatons qu’il y’a des failles dans le système de prévention des crises, dans l’organisation même ponctuelle de la gestion de la crise, et par rapport à cette situation il y’a la qualité des acteurs affectés à la tâche. Le gouvernement actuel n’est composé que de ministres des coquilles vides, ce qui nous mènera à perdre la face.
Nous considérons que la manne financière estimée à 1500 milliards de francs CFA par la Cour des Comptes, correspondant aux éléphants blancs, et aux détournements dans toutes les administrations (de 2009 à aujourd’hui) peut être récupérée avec l’autorité de l’Etat dans la lutte contre le Covid-19. »