Du 29 au 30 juin 2023, le centre de recherches Afro-hispaniques du Département d’Etudes Ibériques et Latino-Américaines de l’Université Omar Bongo (UOB) a vibré au rythme du 2e Colloque international de Libreville sur le thème « Colonialité(s) et postcolonialité(s) en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes : enjeux théoriques et constructions identitaires ».
Organisée sous le prisme de l’hommage au Pr. Gisèle Avome Mba, cette rencontre a vu la participation exceptionnelle d’universitaires de renom tels que le Professeur Titulaire (CAMES) de l’Université Félix Houphouet-Boigny d’Abidjan Ezequiel Agba Akrobou, le Professeur Titulaire (CAMES) de l’UOB (Gabon) Théodorine Nto Amvane, du Directeur de Recherche (CAMES) HDR, CENAREST (Gabon) Georice Bertin Madebe. Sans oublier la présence de nombreux Maitre de Conférences et Maîtres-assistants (CAMES), des doctorants et étudiants venus de l’UOB et de l’Ecole Normale Supérieure (ENS), du CENAREST, de l’Université Félix Houphouet-Boigny d’Abidjan (Côte-d’Ivoire), de l’Université d’Abomey-Calavi (Bénin), de l’Université Grenoble Alpes (France), de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké (Côte-d’Ivoire), de l’Université Lumière Lyon 2 (France).
A travers des panels aussi riches que variés comme « Pouvoir, Colonialité, Postcolonialité et Subalternité », « Pouvoir, Postcolonialité et Subalternité », « Genre, Colonialité et Postcolonialité », « Savoirs, Colonialité, Postcolonialité et Endogénéité », « Colonialité, Postcolonialité, Racialité et Constructions identitaires », « Colonialité, Postcolonialité et Révolutions », « Traduction, Traductologie, Postcolonialité et endogénéité », « Postcolonialité, souveraineté éducative et formation de l’élite africaine », ces deux journées d’études ont mis en exergue la recherche sur l’hispanisme, l’approche pédagogique et didactique de l’enseignement de l’espagnol dans les établissements, mais aussi l’identité culturelle africaine. Transcendant les clivages propres à cet univers professionnel entre science et technique, médiation instrumentale et valeurs ontologiques, internalistes et externalistes, ce colloque international à contrebalancé des dynamiques de spécialisation pour favoriser un cadre disciplinaire, à la fois autonome et institutionnalisé, cadre qui n’est autre qu’un nouvel avatar du projet d’un gouvernement par l’exemple.
Dans un milieu réputé dominé par les valeurs du désintéressement et du scepticisme, les participants ont pu d’un côté maintenir la conformité aux normes professionnelles et de l’autre consacrer une trajectoire, sinon une réputation scientifique, à savoir Gisèle Avome Mba reconnue comme l’une des premières et des plus grandes hispanistes gabonaises de son temps. D’abord enseignante puis chef de département d’espagnol à l’ENS du 15 octobre 1981 au 14 juin 1996. Ensuite à l’UOB en 1997, où elle crée le Centre de Recherches Afro-Hispaniques (CRAHI) en 2003 et la revue Hispanitas en 2004. Sa réflexion, initialement orientée vers la littérature hispano-américaine, notamment sur des questions de subalternité, a évolué pour s’intéresser aussi à la littérature hispano-guinéenne, devenant ainsi pionnière dans les recherches guinéo-équatoriennes postcoloniaux au Gabon.
Très émue par cet hommage, l’enseignante-chercheuse à la retraite depuis deux ans, a mise en exergue la motivation comme levier de la performance, une technique d’exemplarisation des carrières.