L’affaire du Prophète Emmanuel Ndzoma est au bout des lèvres des Gabonais. Pour les uns, c’est un » faux Prophète », pour les autres, c’est » l’oint de Dieu « .
Les propos haineux envers le Prophète Emmanuel Ndzoma, les appels à la violence, il y en a de plus en plus. Ce dernier ne pensait pas que ça allait lui arriver et il se demandait toujours comment il réagirait, mais il pense qu’il faut prendre ses responsabilités là-dedans. Car, après l’affaire de la grossesse miraculeuse qui avait suscité l’indignation des nombreux compatriotes gabonais, certains n’ont pas hésité à appeler à l’arrestation du Prophète Emmanuel Ndzoma.
Rappel des faits par : « C’est le mercredi 31 août dernier que, le Prophète Ndzoma et dame Hulde, la bénéficiaire du bébé miraculeux, auraient été entendus auprès des services de la Direction Générale de l’immigration et de la Documentation (DGDI). Après avoir passé plusieurs heures dans les locaux de la DGDI, ils vont rentrer chez eux.
Le lendemain, c’est-à-dire jeudi 1er septembre 2022, les deux personnes précitées vont à nouveau se rendre à la DGDI, pour la suite de la procédure.
Les minutes passent, les heures s’égrènent, quelques responsables de l’église synagogue commencent à se rassembler devant l’impressionnant bâtiment de la DGDI.
Compte toute attente, le domicile du Prophète Emmanuel Ndzoma, situé à Angondje, aurait reçu la visite d’autres agents.
Une fois au domicile du Prophète, les agents auraient demandé à la dame de ménage qu’ils seraient à la recherche du Prophète Ndzoma. Mais la dame aurait répondu à ses interlocuteurs que le prophète ne serait pas à la maison et qu’elle est seule à la maison. (Mais l’évangéliste Wade dormait dans l’une des chambres de la maison).
Mais les agents auraient refusé de croire comme une parole d’évangile aux réponses de la technicienne de surface. C’est ainsi que les agents décident d’embarquer la dame de ménage. Pendant ce temps, le Prophète Emmanuel Ndzoma était toujours entre les mains des agents de la DGDI. Quel Prophète les agents seraient encore aller chercher ? Ne savaient-t-ils pas qu’Emmanuel est en garde à vue à la DGDI?
La dame de ménage serait donc conduite au niveau du stade d’Agondje. Elle aurait juste eu le temps de fermer la porte centrale de la maison, le portillon serait resté ouvert. Une fois au stade, d’autres véhicules attendaient les agents qui seraient allés au domicile du Prophète, à moins de 5 km du stade d’Agondje.
La dame de ménage aurait alors subi un interrogatoire musclé, au niveau du stade d’Agondje. Les agents lui auraient dit que le Prophète Emmanuel Ndzoma pratiquerait la magie, donc ils seraient à la recherche des éléments qu’utiliserait le Prophète, pour ses pratiques.
Mais la dame aurait répondu que c’est elle qui nettoie même la chambre du Prophète et qu’elle n’a jamais vu quelque chose de « bizarre. »
Les agents seraient allés déposer la dame de ménage au charbonnage à son domicile. Elle aurait été intimidée que si elle révèle à qui que ce soit ce qui se passait, elle va à jamais le regretter. Depuis ce jeudi 1er septembre, la dame n’est même plus retournée à son poste de travail. Son téléphone est désormais indisponible.
Quelques heures après, une autre équipe d’agents se serait rendue encore au domicile du Prophète, mais cette fois-ci, l’évangéliste Wade qui dormait, peut être même qu’il était en pleine vision du prochain « bébé in vitro » ! Va alors se réveiller, et aussitôt il alerte d’autres membres de l’église que les agents de la police sont là.
Quelques minutes après l’alerte du jeune évangéliste, plusieurs sœurs en Christ vont se rendre au domicile du Prophète. Elles trouvent même que les policiers y sont toujours. L’évangéliste à son tour est sommé de suivre les agents, après avoir fermé la porte de la cuisine, la 2e porte de sortie de la maison. Il aurait tenté de remettre la clé à une l’une des sœurs en Christ, mais les agents auraient refusé. Cet ainsi que les sœurs en Christ et les agents auraient échangé quelques mots. Une des sœurs serait donc interpellée également.
Mais une fois en chemin, la sœur en Christ serait relaxée, pendant qu’elle descendait du véhicule de la police. Le jeune évangéliste on ne sait pas par quel miracle il aurait réussi à remettre la clé de la maison à sa sœur en Christ sans que les agents ne s’aperçoivent du « miracle. »
C’est seulement quelques minutes après que les agents auraient demandé à Wade de leur remettre les clés. Mais l’évangéliste Wade est trop « Waze », il aurait dit aux agents que les clés ne sont plus avec lui et qu’ils les auraient remis à la sœur qui venait de descendre du véhicule.
Les agents, pris de colère, auraient donc demandé à l’évangéliste de téléphoner à la sœur en christ et de mettre le haut parleur » où sont les clés ? « Question posée à la sœur au téléphone.
Elle aurait dit qu’elle ne sait pas de quoi il s’agit et qu’elle n’aurait pas les clés.
C’est ainsi que les agents auraient fait demi tour pour retourner au domicile du Prophète. Mais comme une armée céleste, plusieurs fidèles et membres de la famille biologique du prophète Emmanuel, campaient déjà à la maison. Les parents et les membres de l’église présents vont demander aux agents de présenter le document qui leur donne le pouvoir d’effectuer une perquisition ou une fouille domiciliaire. Une forte discussion éclate alors entre les agents et les proches du prophète.
Mais finalement, le domicile du Prophète aurait été fouillé de bout en bout. Seuls quelques documents auraient été saisis par lesdits agents.
Du côté de la DGDI, le Prophète Emmanuel Ndzoma serait également conduit sous escorte à Owendo à la synagogue, après quelques fouilles, rien d’anomal n’aurait été trouvé dans l’église. Mais d’autres responsables de l’église auraient été interpellés.
Au total 7 personnes auraient été placées en garde à vue à savoir :
– Prophète Emmanuel Ndzoma
– L’évangéliste Wade Idriss
-Pasteur Stecy Mbele (la grande sœur du Prophète)
-Alain Mougenguy
– Hulda Mbenga (maman bébé miracle. Au dernière nouvelle, le domicile de la grande sœur de « maman bébé miracle « aurait également été perquisitionné. )
-Pasteur Eli Lembiba Makaka
-Pasteur Mulleure
Mais dès vendredi 2 septembre en fin d’après-midi, les Pasteurs Élie et Mulleure auraient été relaxés.
Mais que reproche-t- on exactement à Emmanuel Ndzoma ? Qui a porté plainte contre lui ? Qui a été victime d’une machination, de supercherie ou de magie de la part de ce prophète ou de son église ?
Emmanuel Ndzoma est-il victime de sa popularité ? Le Prophète Emmanuel Ndzoma est-il un marchand de la poudre de perlimpinpin?
L’article premier alinéa 2 de la Constitution gabonaise dispose » La liberté de conscience, de pensée, d’opinion, d’expression, de communication, la libre pratique de la religion, sont garanties à tous, sous réserve du respect de l’ordre public »
L’alinéa 13 de l’article premier précise que » (…) les communautés religieuses règlent et administrent leurs affaires d’une manière indépendante, sous réserve de respecter les principes de la souveraineté nationale, l’ordre public et de préserver l’intégrité morale et mentale de l’individu. »
Chacun est donc libre de pratiquer la religion qu’il estime bien pour son épanouissement. Mais cette libre pratique de la religion ne doit pas troubler l’ordre public.
L’église la Synagogue a- t- elle troublé l’ordre public?
Ce d’aucuns appellent « miracle » pour les autres, il s’agirait de la magie et cela tombe sous le coup de L’article 210 du Code pénal gabonais: « Hors les cas prévus aux articles 223-4.1 et 224-2 du présent Code, quiconque a participé à une transaction portant sur des restes ou ossements humains, ou s’est livré à la pratique de la sorcellerie, de la magie ou du charlatanisme susceptibles de troubler l’ordre public ou de porter atteinte aux personnes ou à la propriété, est puni d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende de 5.000.000 de francs au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. »
Sur les perquisitions ou visites domiciliaires effectuées chez le Prophète Emmanuel Ndzoma
L’alinéa 12 de l’article premier de la Constitution gabonaise dispose : » Le domicile est inviolable. Il ne peut être ordonné de perquisition que par le juge ou par les autres autorités désignées par la loi . »
Aussi, L’article 47 du code de Procédure Pénale » Les perquisitions, visites domiciliaires et saisies de pièces à conviction ne peuvent être effectuées sans l’assentiment exprès de la personne chez laquelle la perquisition a lieu. Cet assentiment doit faire l’objet d’une déclaration écrite de la main de l’intéressé ou de l’apposition de son empreinte digitale, si celui‐ci ne sait pas écrire, il en est fait mention au procès‐verbal.
En cas de non assentiment aux visites domiciliaires, perquisitions ou fouilles à corps projetées, celles‐ci peuvent être autorisées expressément par le Procureur de la République avisé du refus d’assentiment. »
Sur la garde à vue du Prophète Emmanuel Ndzoma et ses collaborateurs,
l’article 56 du code de procédure pénale dispose « Pour les nécessités decl’enquête, toute personne soupçonnée d’avoir participé à l’infraction, ou entendue comme témoin, peut faire l’objet d’une mesure de garde à vue dans les locaux de la gendarmerie, de la police ou de toute autre force de sécurité investie de pouvoirs de police judiciaire.
La durée de la garde à vue ne peut excéder quarante‐huit heures. Elle peut être prolongée d’un nouveau délai non-renouvelable de quarante‐huit heures par autorisation écrite du Procureur de la République.
Pendant toute la durée de la garde à vue, il est fait obligation d’entretenir la personne en parfait état de nutrition et d’hygiène.
Toutefois, les personnes, à l’encontre desquelles il n’existe aucun indice faisant présumer qu’elles ont commis ou tenté de commettre une infraction, ne peuvent être retenues que le temps nécessaire à leur déposition. Dans tous les cas, ces personnes ne peuvent être retenues au‐delà des heures ouvrables.
Le représentant du Ministère Public peut, à tout moment, contrôler la stricte application des dispositions relatives à la garde à vue et, le cas échéant, y mettre fin. »
Les personnes placées en garde à vue bénéficient entièrement de la Présomption d’innocence conformément à la Constitution gabonaise et doivent être traitées avec humanité. Les personnes placées en Garde à vue, doivent avoir accès à leur avocat. La personne placée en garde à vue, peut demander à être examinée par un médecin.
« Le médecin examine sans délai la personne gardée à vue. Le certificat médical par lequel il se prononce sur l’aptitude de l’intéressé au maintien en garde à vue est versé au dossier. » alinéa 2 de l’article 60 du Code de Procédure Pénale.
SOS Prisonniers Gabon, exhorte donc le Procureur de la République à veiller au respect des dispositions susmentionnées. Et, si les faits reprochés au Prophète Emmanuel Ndzoma et ses collaborateurs ne sont pas établis en droit, de bien vouloir lever cette garde à vue. Car » force reste à la loi » ».
La meilleure chose serait peut-être de répondre à ces appels du mieux que l’on peut. Il revient donc aux policiers et au système judiciaire de prendre les choses en main. On ne peut pas laisser de tels agissements et se dire que ça n’a pas de conséquences : ça en a. N’oublions pas qu’il y a des Gabonais derrière ces organisations religieuses.