L’abbé Jean Bernard Asseko a déclaré qu’il se portait candidat aux prochaines législatives : «Je voudrais aller à l’Assemblée Nationale pour évangéliser cette institution », a-t-il déclaré lors d’un entretien accordé à nos confrères de Gabonreview.
L’abbé Jean Bernard Asseko ne voit pas en sa décision un renoncement à la profession sacerdotale. Mais plutôt un apport à la gestion politique du pays : «Je suis frappé par la perte du rôle de l’Assemblée nationale dans notre pays qu’on dit démocratique. L’Assemblée nationale gabonaise est constituée de députés aux ordres, ne garantissant que les intérêts de la famille présidentielle et ceux du PDG», s’est-il indigné. Cette candidature marque les esprits au point, parfois, d’entretenir un flou sur l’engagement des prêtres en politique. Aux yeux de la loi l’ecclésiastique est un citoyen comme un autre et devrait pouvoir, à ce titre, se présenter à une élection. C’est une question que beaucoup de gens se posent, et sa réponse est claire dans ‘’Le Directoire pour le ministère et la vie des prêtres’’ édité par la Congrégation pour le clergé en 1994. : « Le prêtre, serviteur de l’Église, qui par son universalité et sa catholicité ne peut se lier à aucune contingence historique, se tiendra au-dessus de tout parti politique. Il ne peut pas prendre une part active dans des partis politiques ou dans la direction d’associations syndicales ». En effet, « ces fonctions, tout en étant bonnes en elles-mêmes, sont toutefois étrangères à l’état clérical, puisqu’elles peuvent constituer un grave danger de rupture de la communion ecclésiale ». « Le prêtre est un citoyen mais, de par son ordination, il incarne autre chose. Sa mission est d’ordre spirituelle et sociale et sort de l’engagement politique ». Autrement dit, l’ecclésiastique a vocation à prendre part à la vie politique, en éclairant les consciences, car il a le droit et le devoir d’exprimer des principes moraux qui gouvernent la vie sociale. Toutefois, il ne lui appartient pas d’intervenir directement dans la construction politique et dans l’organisation de la vie sociale. Cette tâche fait partie de la vocation des fidèles laïcs, agissant de leur propre initiative avec leurs concitoyens.
Compte tenu du contexte particulier des parlementaires qui ont renoncé à leur pouvoir et ont cessé de représenter le peuple en ne représentant que les intérêts du clan présidentiel, il se peut que l’abbé Jean Bernard Asseko soit autorisé par sa hiérarchie à remplir des fonctions électives. Ce dernier, peut prendre un engagement politique si d’après le jugement de l’autorité ecclésiastique compétente, la défense des droits de l’Église et la promotion du bien commun le requièrent.