Rebondissement dans l’affaire Santullo dont la dette s’élève à 328 milliards de francs CFA, avec l’annulation le mardi 5 avril par la Cour d’appel de Paris d’une décision rendue en 2019 condamnant l’État gabonais à payer 90 milliards de francs CFA au Groupement Santullo. Ainsi, le Groupement Santullo laissé par le défunt ne touchera plus cet argent, pourtant il avait financé les travaux sur fonds propres. Que dire des engins et de la montagne de graviers laisser sur l’axe Ndendé- Tchibanga ? Quel gâchis !
En effet, la société de BTP italo-suisse sollicitait au total 338 milliards de francs CFA. Finalement le Gabon ne sortira pas un sous, selon la décision de la Cour d’appel de Paris qui a rendu le mardi 5 avril un arrêt qui annule la décision d’arbitrage de la chambre de commerce internationale.
Un appel a été fait par le Gabon sur la décision du 19 novembre 2019, pour refus d’exécution de la sentence en s’appuyant sur le travail d’enquête réaliser par l’Agence judiciaire de l’État (AJE), le Gabon avait démontré que le Groupement Santullo avait obtenu des marchés en mettant en place la corruption. Dans cette corruption se trouvaient certainement plusieurs personnes de l’entourage du chef de l’Etat qui était en joie ce jour-là de savoir que celui qui était leurs bienfaiteurs est mort, donc à l’abri de tout danger jusque-là.
La discorde dure depuis 2015, et porte sur 11 chantiers (routes, ponts, bâtiments…) passés entre 2010 et 2013. Le Groupement Santullo disait avoir livrés les travaux au Gabon qui n’avaient jamais été soldés par l’État via ses représentants qui se frottaient les mains car il suffisait de voir Santullo selon certaines sources et il réglait votre problème, tout le monde allait mendier chez Santullo, c’était la bonne époque. Même Magloire Ngambia, très insignifiant, se faisait appelé le ministre du ciel et de la terre parce qu’il ne rendait compte qu’au Président Ali Bongo Ondimba et même là c’est quand il le voulait. La société réclamait un dédommagement de 328 milliards de francs CFA mais la somme avait été revue à la baisse en 2019 par la Cour d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale de Paris.
Le Gabon va démontrer que les marchés ont été obtenus grâce à la corruption dont les seuls bénéficiaires étaient certainement les ministres, les directeurs généraux et les proches collaborateurs du chef de l’Etat à l’époque, Ali Bongo ne voyait que la fumée. C’est ainsi que le Président Ali Bongo Ondimba mettra en place en 2016 une cellule d’investigation à la présidence, confiée à son aide de camp d’alors, Arsène Emvahou. Cette opération dénommée « Mamba » aboutira à l’arrestation pour détournement de fonds publics et corruption (pour une somme de 4 milliards de francs CFA notamment liés à des contrats avec Santullo) du ministre de l’Économie d’alors Magloire Ngambia. Ce dernier ne recouvre la liberté qu’en septembre 2020 après un arrangement avec la justice.
Cette décision de la Cour d’appel de Paris intervient au moment où le Gabon mène une lutte sans merci contre la corruption au sommet de l’Etat. Malheureusement, certains membres du gouvernement restent impuni à l’exemple de Paul Massassa qui voulait corrompre son Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda. Que dire du désordre qui a lieu aux transports avec l’affaire des permis et des cartes grises, où il suffit d’un peu d’argent pour les obtenir ? Au ministère des Travaux publics c’est le silence de cathédrale, pire au ministère de l’Urbanisme et du Logement avec ses démembrements. La lutte contre la corruption au Gabon semble être une affaire d’individus.