L’immeuble Gabon Maning Logistic (GML) a servi de cadre ce vendredi 9 décembre 2022 à Libreville, à la cérémonie de restitution de l’analyse des principaux problèmes structurels pour analyser la trajectoire économique du Gabon au cours des dernières décennies, ainsi que ses perspectives de croissance. C’était en présence de la Représentante Résidente de la Banque mondiale, Aissatou Diallo, du Ministre de la Promotion des investissements, des partenariats publics-privés, chargé de l’Amélioration de l’environnement des affaires, Hugues Mbadinga Madiya, du Ministre du Commerce, des PME, Yves Fernand Manfoumbi et du 1er vice-président du Sénat, Luc Oyoubi.
Aussi, il ressort de ces deux rapports que malgré un PIB par habitant estimé à 8859 dollars en 2022, le taux de pauvreté reste élevé au Gabon, se situant selon les estimations à 33,9 %, du fait notamment de la persistance de nombreuses inefficacités bureaucratiques, d’un modèle économique peu diversifié et trop dépendant du pétrole, et de l’insuffisance en capital physique et humain. Ainsi, plusieurs initiatives ont été mises en vigueur pour sortir de la dépendance au pétrole mais des efforts significatifs restent essentiels pour construire un modèle économique plus vert et plus inclusif.
Par ailleurs, un jeune gabonais sur trois est au chômage alors que deux tiers des offres d’emplois ne sont pas pourvus. Même que les dépenses d’aide sociale non contributive à 0,2 % du PIB restent pénalisées par une insuffisance de financement, par la fragmentation des programmes existants et par des insuffisances dans le ciblage des Gabonais économiquement faibles. De plus, les contraintes bureaucratiques, les difficultés d’accès aux financements et l’inadéquation des infrastructures empêchent le Gabon de capter un niveau suffisant d’investissements directs étrangers et entravent le développement d’un tissu de PME dynamiques au niveau local, susceptibles de dynamiser la croissance et de créer des emplois pour un grand nombre de Gabonais.
En outre, avec des exportations très concentrées aussi bien en termes de produits, que de marchés, le Gabon ne bénéficie pas suffisamment des opportunités offertes par les chaînes de valeur régionales et mondiales. Même qu’en dépit de son fort potentiel sur le plan agricole et du lancement du programme Graine, le Gabon continue de dépendre largement des importations alimentaires, dont le commerce est fortement impacté par des tracasseries, en plus d’autres obstacles. Selon une enquête de la Banque mondiale, 24% des commerçants ont affirmé être soumis à des frais discrétionnaires dans les postes de contrôle tout le long du corridor commercial, ce qui renchérit le coût de la vie au Gabon et pénalise davantage le commerce extérieur.
Parmi les recommandations formulées par la Banque mondiale, le Gabon gagnerait à renforcer l’efficience et la transparence des activités commerciales et à réduire les possibilités des frais discrétionnaires ainsi que les délais d’approvisionnement des marchés. Pour réussir à rapidement diversifier son panier d’exportations et dans le même temps le rendre plus vert, le Gabon pourrait capitaliser sur les investissements de base réalisés ces dernières années et profiter de l’avantage comparatif que lui offre son capital naturel en investissant dans des secteurs tels que l’agriculture, la pêche, les services numériques, l’écotourisme ou encore la sylviculture.