Lorsque le Président de la République Ali Bongo Ondimba engage une concertation politique (du 13 au 23 février 2023), quels objectifs et quels contenus sont signifiés par leurs pratiques ? Dès lors qu’il a informé, il s’est estimé autorisé à imposer. Visiblement, le Chef de l’Etat n’est pas ouvert à la réception d’informations sur les besoins et attentes de chaque catégorie de partie prenante.
Certes, l’action publique est aujourd’hui marquée par cette concertation politique. Parmi les parties prenantes invitées à la concertation politique, l’opposition s’estime lésée. Elle rejette alors ladite concertation comme inutile et l’associe à une stratégie du pouvoir en place pour la dompter. Ceci fait perdre tout crédit à la concertation politique. Pourtant, l’objectif est d’adapter les décisions aux besoins de la Majorité et de l’opposition en ajustant les intérêts de chacun.
Aussi, la majorité présidentielle qui dispose d’un pouvoir de blocage recherche la résignation des opposants politiques. C’est dire que cette concertation politique n’est pas inclusive car elle n’intègre aucunes exigences diverses. Globalement, la concertation politique est vécue et perçue comme une caricature de concertation. L’enjeu est de taille, car elle suppose un langage commun qui est très loin d’être stabilisé. Le Gabon se dirige innéluctablement vers un fiasco.
Il serait judicieux de ne pas enfermer la concertation politique dans un carcan qui briderait son inventivité. Elle reste avant tout un exercice de créativité, visant à construire une intelligence collective, puis à l’exploiter pour innover.