Fausse alerte de COVID-19 à Bitam : le plaisantin risque la prison.

Un jeune homme de 19 ans originaire de Bitam a composé le 1410, le numéro vert réservé aux appels d’urgence en lien avec le Covid-19, pour a-t-il reconnu « faire une blague ». Le plaisantin a été interpellé par la police. Un canular qui a mobilisé d’importants moyens de sécurité.

 En effet, le jeune prétendait ressentir les symptômes caractéristiques du coronavirus (fièvre, toux…) après être revenu d’un séjour au Cameroun. Aussitôt, les équipes de riposte se sont mobilisées pour l’identifier et le prendre en charge. « Il nous a menés en bateau durant toute une matinée, nous faisant perdre un temps très précieux », déplore un membre de l’équipe.

Par conscience professionnelle et ne voulant prendre aucun risque, l’équipe de riposte contacte finalement les policiers, afin qu’ils leur viennent en aide  pour la recherche du soi-disant patient. Les enquêteurs ont dû poursuivre leurs investigations et ont fini par identifier le plaisantin. Dès son interpellation, le mis en cause, inconnu de la police et des services de renseignements, a déclaré qu’il s’agissait d’une mauvaise blague. Celle-ci n’a pas été du goût des forces de l’ordre. Le jeune homme a aussitôt été mis aux arrêts. Il sera présenté en début de semaine au procureur de la République.

Le plaisantin encourt désormais une sanction très lourde. Il est en effet sous le coup de l’article 384 du Code pénal qui dispose que « quiconque expose directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente par la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 5 000 000 FCFA au plus. »

Il pourrait ne pas être le seul à subir prochainement le courroux de la loi. Car le Porte-Parole du Comité de pilotage et de plan de veille et de riposte à l’épidémie coronavirus, Guy Patrick Obiang a déclaré que face à ces personnes qui paralysent le 1410 de manière totalement irresponsable, les autorités ont décidé de mobiliser la chaîne pénale. D’ailleurs, le premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, a demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire afin que celles et ceux qui se livrent à cet abject manège soient très sévèrement sanctionnés.

Peut-on déterminer le profil-type de ces appelants ? Le peu d’interpellations rend la tâche difficile. Si la police se refuse à dire que tous les appels sont l’œuvre de plaisantins, il n’en résulte pas moins qu’aucune alerte n’a été suivie par la découverte de cas de COVID-19. En réalité, les appels sont très brefs.

Quant à la multiplication de ces appels, elle est à redouter. A la police, on reste persuadé que la répression dissuadera. Par conséquent, il y a une modification des dispositifs, avec un renforcement du contrôle de certains appels. Sans faire dans le cynisme, la prochaine étape résultera dans la foulée sur quelques arrestations, médiatisées forcément.

C’est donc le principe de précaution qui prime. Celui dicté par plusieurs membres du gouvernement, le Premier ministre en tête qui a affirmé que la menace n’a jamais été aussi grande, et que tous les voyants sont au rouge.

Thierry Mebale Ekouaghe

Directeur de publication, membre de l'UPF (Union de la Presse Francophone) section Gabon, Consultant en Stratégie de Communication, Analyste de la vie politique et sociale, Facilitateur des crises.

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