Objectivité et neutralité : données incontournables pour comprendre la
situation socio-économique du Gabon. Loin de nous de faire la propagande de ce technocrate chevronné, Professeur agrégé d’économie, nous voulons tout simplement reconnaître que pour ce genre d’émission, qui engage le devenir de toute une nation, la maîtrise des questions élémentaires, l’objectivité et la neutralité dans le débat s’imposent. Ce qui semblait prévisible a fini par arriver.
Le passage à l’émission 1 homme 1 projet du Pr Albert Ondo OSSA, l’un des 19 candidats au fauteuil présidentiel de 2023, nous a fait revivre le temps des dossiers de la RTG et de ces émissions qu’on aime à suivre à l’international.
L’émission Un candidat Un Projet a été initiée par les responsables de la Haute Autorité de la Communication (HAC) et ceux de la chaîne publique Gabon 1 ère , pour faciliter l’expression des candidats aux élections générales de 2023. Celle qui qui fait vraiment monter l’audimat, que dis-je le médiamat pour ne pas passer sous les fourches caudines des professionnels du secteur, est celle réservée aux prétendants à présidentielle. Et pour cause !
Le mercredi 16 août 2023, la veille de la fête de l’indépendance du Gabon, le Professeur agrégé d’économie, Albert Ondo Ossa, a été l’invité de cette émission. Enseignant de formation et candidat indépendant, il a commencé en bon pédagogue, par rappeler les notions de base pour ce genre de débat : faire montre de neutralité, d’objectivité et d’ouverture d’esprit. Tout à fait normal pour l’enseignant qu’il est, et pour que ses compatriotes soient suffisamment éclairés sur son projet de société.
Dès l’entame de l’émission avec les trois journalistes et le modérateur : il en appelle à la précision, à la restitution des propos il y tient, pour éviter tout quiproquo. Normal parce qu’il s’agit tout de même de donner la véritable image de quelqu’un qui ambitionne de gouverner l’Etat, au plus haut sommet.
Concept du Gabonais normal
Première anicroche, clarifier le concept du Gabonais normal. Pour diriger ce pays sa définition du Gabonais normal, est cette personne qui est enracinée dans ses origines, est à même de décliner son identité, qui n’a pas volé les fonds publics et n’a pas non plus, les mains souillés de sang. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre ce concept. Et non pas comme les journalistes, se référant à cet ancien président français qui avait défini son
mandat.
Une bonne partie pratiquement du débat s’est articulée autour de la maîtrise de l’analyse des faits et du constat. Mais jamais l’un sans l’autre, devra-t-il précisé pour pouvoir atteindre tout objectif. La méthodologie et le décor ont été clairement exposés, même cela dérange. On commence par dire ce qui ne va pas et on analyse pour apporter des solutions idoines et pérennes. S’atteler à comprendre et analyser les causes qui consiste à
assimiler l’antécédent et le conséquent.
L’art de la maïeutique
En toute pédagogie, démontrant avec l’art de la maïeutique que possèdent les enseignants de cette envergure, non pas avec l’emphase du ton pédant, mais tout simplement pour faire comprendre une réalité qui est là.
Implacable…Sacré Pr Albert, la connaissance ne se marchande pas. Comme du temps où au lycée le tableau nous affichait de façon inflexible le CQFD. De cette émission nous retiendrons que la description si sombre que nous connaissons au Gabon -dans tous les secteurs- et qui est tant décrié est bien réel, avouera-t-il et peut être réglé si tout simplement nous mettons l’homme qu’il faut à la place qu’il faut bien. Le problème du Gabon, vu en terme des difficultés à résoudre, se règle si on arrête ‘’le copiage à
l’emporte-pièce’’, qui au lieu d’arranger les choses ne fera que les empirer.
Pêle-mêle, il a pris pour exemple le slogan du moment : le ‘’made in Gabon’’. De son avis, l’économie du Gabon n’étant pas compétitive, elle ne peut offrir et satisfaire les compatriotes en termes de marché intérieur à cause de tous les goulots d’étranglements. Pour le spécialiste d’économie monétaire et financière internationale, tous les freins au développement tels que le réseau routier, le transport, le logement, la santé, etc., y compris la dette qui est qualifiée à tort d’abyssal, terme qui selon lui, sont des mesures
d’ajustements structurels qui avaient été imposées aux pays en voie de
développement par les experts du FMI, pourront être réglés.
Cycle Kondratiev
En ce qui concerne la dette du Gabon, elle peut se régler par la volonté politique et surtout par de véritables experts qui savent prendre les problèmes par le bon bout. Ces difficultés tant qu’elles ne sont pas véritablement réglées par les compétences qu’il faut, ne pourront pas rendre notre économie compétitive. Il n’a pas manqué de revenir sur le vrai
problème du Gabon.
D’après son analyse, la mal gouvernance au sommet de l’Etat est le véritable problème de notre pays, non pas les routes, les ponts et autres, qu’il a schématisé par le cycle kondratiev, les Bongo sont au pouvoir depuis une trop longue durée : deux générations. Voilà pourquoi, ils ne peuvent plus rien proposer. Ainsi les journalistes devraient plutôt d’analyser des faits incontestables, que de jouer aux avocats des Bongo.
En définitive, l’émission de bonne facture, a révélé sa part de vérité pour
bien comprendre et analyser l’équation Gabon.
Par Gérard-Philippe Walker