Le marché du sucre au Gabon traverse une crise sans précédent, marquée par une gestion jugée « chaotique » par la ministre du Commerce, des PME-PMI, et chargée des Activités génératrices de revenus, Parfaite Amouyeme Ollame épouse Divassa. Cette déclaration, faite lors d’une réunion d’urgence avec les responsables du groupe MFB « Les Sucreries du Gabon », soulève de sérieuses interrogations sur la capacité de l’entreprise à répondre efficacement aux besoins du pays en sucre, un produit essentiel tant pour les ménages que pour l’industrie.
Malgré l’arrivée récente de deux cargaisons de sucre totalisant 12 200 tonnes, une pénurie persistante frappe les grandes surfaces et autres points de vente. Cette situation est d’autant plus préoccupante que, selon les experts, cette quantité devrait normalement suffire à couvrir la demande nationale pendant cinq mois. La gestion des stocks par MFB est mise en cause, notamment en raison des difficultés apparentes à acheminer efficacement le sucre sur le marché. Ce problème persiste malgré l’attente de 2 400 tonnes supplémentaires prévues pour août 2024, soulignant l’urgence de revoir les méthodes de distribution.
Face à cette situation, la ministre Amouyeme Ollame a fermement rappelé aux responsables de MFB l’importance d’adopter une approche plus professionnelle et rigoureuse dans la distribution de ce produit crucial. Le sucre ne se limite pas à une simple commodité ; il constitue un maillon clé de l’économie gabonaise, en particulier pour le secteur agroalimentaire, qui dépend fortement de cet ingrédient pour produire divers biens de consommation. L’inefficacité actuelle menace non seulement l’approvisionnement des ménages, mais aussi la viabilité de nombreuses entreprises.
Par ailleurs, la ministre a souligné la nécessité de maintenir des prix de vente conformes aux directives gouvernementales : 925 FCFA par kilogramme à Libreville et 1 100 FCFA dans les régions éloignées. Ces tarifs réglementés sont essentiels pour garantir l’accès équitable au sucre, surtout en période de tensions économiques croissantes sur le marché alimentaire. Assurer un contrôle rigoureux des prix est primordial pour éviter que la spéculation et l’inflation n’aggravent encore la situation des consommateurs déjà affectés par la pénurie.
La crise actuelle de la distribution du sucre au Gabon révèle des faiblesses structurelles dans la gestion de ce secteur vital. Les dysfonctionnements mis en lumière risquent d’avoir des conséquences négatives non seulement sur le quotidien des consommateurs, mais aussi sur l’économie nationale. Il est impératif que le groupe MFB et les autorités travaillent ensemble pour mettre en place des solutions durables et efficaces afin d’assurer un approvisionnement stable et équitable en sucre pour tous les Gabonais.
