Le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, a confirmé que la levée progressive du confinement peut être engagée à partir du mercredi 1er juillet et a annoncé les détails du plan de déconfinement lors d’une conférence de presse du gouvernement sur la riposte sanitaire du Covid-19 au Gabon, accompagné de 6 ministres (des Affaires Etrangères, de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur, du Commerce, des Transports, de l’Intérieur).
En effet, le confinement obligatoire instauré au Gabon en mars dernier pour contenir l’épidémie de coronavirus avait pour objectif de réduire le nombre de cas graves et permettre au système de soins de faire face. Toutefois, un instrument ne vaut que si ses effets positifs ne sont pas, dans la durée, dépassés par ses conséquences négatives. Or nous savons, qu’un confinement prolongé au-delà du strict nécessaire aurait, pour le Gabon, des conséquences gravissimes. L’arrêt prolongé de la production de pans entiers de l’économie, que la perturbation durable de la scolarisation d’un grand nombre d’élèves et étudiants, que l’interruption des investissements publics ou privés, que la fermeture prolongée des frontières, que l’extrême limitation de la liberté d’aller et venir, de se réunir, de rendre visite à proches, à ses parents, présenteraient pour le pays, non pas seulement l’inconvénient pénible du confinement, mais en vérité celui, bien plus terrible, du risque de l’écroulement. Force est de constater que depuis juin, s’est enclenchée une sortie partielle, par étapes, sur mesure et sous conditions. Car en matière de déconfinement, les inconnues scientifiques sont encore extrêmement nombreuses et les scénarios multiples. Il fallait donc déconfiner avec prudence et méthode.
Aussi, à partir de ce mercredi 1er juillet, de nombreux interdits sont tombés, mais ce n’est pas pour autant un retour à la normale, sur le couvre-feu qui est allégé sur l’ensemble du territoire national, et reste en vigueur de 20 heures à 05 heures du matin ; le retour aux horaires habituels de travail dans le secteur public (7h30-15h30) et dans le secteur privé ; sur la réouverture des frontières aériennes, les autres frontières (terrestres et maritimes) restent fermées ; la réouverture du transport international aérien à raison de deux vols par compagnie et par semaine, et la réouverture du transport sur l’ensemble du territoire national (aérien, routier, ferroviaire, fluvial et maritime) ; la réouverture des hôtels et la réouverture des restaurants uniquement avec terrasse.
Concernant l’éducation, la reprise des cours ne concerne que les classes de terminale dont les élèves passeront l’examen du baccalauréat au mois d’août 2020. La reprise des cours qui concerne uniquement les classes de terminale est prévue pour le lundi 20 juillet 2020 sur toute l’étendue du territoire national. Les élèves concernés par les autres examens (CEPE et BEPC) ainsi que ceux des classes intermédiaires sont mis automatiquement en vacances. Le passage en classe supérieure pour cette catégorie d’élèves se fera selon les critères édictés par le Ministre en charge de l’Education Nationale. S’agissant de l’Enseignement Supérieur, le calendrier révisé par le Gouvernement prévoit une reprise des activités académiques pour le lundi 13 juillet 2020 selon les modalités qui seront précisées par le Ministre en charge de ce département ministériel.
Pour éviter la promiscuité dans les transports publics, l’offre des places à été augmentée. Concernant la vie sociale, il est recommandé aux personnes vulnérables de continuer à respecter les règles de confinement. Le sport individuel est autorisé mais pas les sports collectifs ni les sports de contact. Les cérémonies dans les lieux de culte, les mariages et toutes manifestations restent interdites. Dans tous les cas, les rassemblements, dans les lieux privés et publics, sont limités à 10 personnes.
Par ailleurs, bien que le nombre de contaminations augmente sous l’effet du dépistage massif, la surveillance épidémiologique du Covid-19 montre une tendance à la baisse de la courbe évolutive de la pandémie dans notre pays. En effet, la prévalence du Covid-19 est passée d’une moyenne de 24% au mois de mai à 14,4% au mois de juin. Ces informations laissent présager une diminution progressive du nombre de nouveaux cas de coronavirus au Gabon. Ces dernières semaines, le taux d’incidence est de 10% contre 15% au mois d’avril, 25% au mois de mai et 18% début juin. La décrue est engagée. Elle est lente, mais régulière.
Le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale n’en a pas moins appelé à la vigilance, en raison de la persistance de foyers épidémiques, et parce que le virus, particulièrement agressif dans les milieux clos ou dans les populations les plus vulnérables, mobilise encore 30 % de la capacité ordinaire en lits de réanimation dans les hôpitaux. Ainsi, les gestes barrières et la distanciation physique demeurent la base de la prévention, mais les Gabonais sont aussi appelé à porter des masques.