Covid-19 : A l’heure du confinement, soyons vigilant !

On se fout des Gabonais. Aucune population n’a été aussi maltraitée par son gouvernement, incapable en outre de la protéger. Les exemples scandaleux affluents, quand en même temps des preuves existent que des consignes sont données pour lever le pied pendant la crise du Covid-19.

Le confinement brutal et aveugle commence à faire réagir. Les populations révoltées, mais atomisées, sont incapables de comprendre la vraie source du mal et encore moins d’envisager une solution réaliste. Même si elle ne rend pas compte de la complexité des événements, cette interprétation n’est pas dénuée de tout fondement dans la réalité. Il va sans le dire que cela augure mal pour le Gabon qui est profondément divisé et qui n’a jamais existé en tant qu’État. Les divisions sont profondes et complexes.

Ce serait une erreur pour le gouvernement de penser que le temps du confinement a apaisé, voire mis fin aux ardeurs des contestataires. Le sentiment de révolte se généralise, et l’on en verra bientôt les fruits.

Il y a des révoltes invisibles, celles que l’on ne voit pas dans les rues. Ces révoltes se font sans bruit à l’extérieur, sans manifestations ou rassemblements. Paradoxalement, le temps de confinement consécutif à la crise sanitaire du Covid-19, n’a pas éteint les mouvements de contestation. Le pays était déjà en ébullition depuis plus la crise post-électorale de 2016.

Ces révoltes invisibles, on les découvre sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, il n’y a jamais eu autant de vidéos, de témoignages personnels sur les réseaux sociaux qui dénoncent les atermoiements de l’exécutif dans la gestion de la crise sanitaire. La preuve avec cette Gabonaise de la diaspora qui déclare dans un poste vidéo :

« Macron a envoyé 60 Français au Gabon dans le but de faire le recensement des populations les plus démunies, les plus éloignées surtout. Donc, ça peut se passer dans les villages éloignés, donc il faut passer le message absolument partout. Tout le monde n’a pas le téléphone, tout le monde n’a pas internet. Dites-leur de ne pas aller se faire recenser. Ils vont leur proposer de l’argent, ne le prenez pas.

Roxtant Ella Essono, un pasteur d’une Eglise évangélique a accepté de l’argent pour faire vacciner les adeptes de son église.

Ils sont 60 Français qui sont arrivés. Il faut regarder les arrivées dans les compagnies aériennes pour voir quand ils vont sortir afin de les intercepter et leur demander l’objet de leur visite. Parce que le vaccin qu’ils veulent injecter aux populations n’a pas été testé. Pourquoi ils ne l’ont pas testé en France, mais c’est au Gabon qu’ils viennent le faire. Nous sommes 1,8 millions d’habitants et pas 63 millions comme ici en France.

Vous êtes responsables. Le but étant la contagion, si une seule personne est vaccinée c’est tout le monde qui y passe.

Ils veulent vous contaminer, ils veulent nos terres, ils sont prêts à tout pour nos terres. Nous décimés ce n’est pas un problème. Faites des brigades de quartier. Les bangandos, c’est maintenant qu’il faut protéger les gens au lieu de les braquer. On a besoin de vous, vos populations ont besoin de vous. Il faut être vigilant parce qu’ils sont prêts à tout. Ils vont nous contaminer, Nourreddin a signé le protocole. Tout ça a été signé avec l’accord du gouvernement.

Ne vous laissez pas faire, déjà qu’ils vous affament. Ne vous laissez pas tuer pour 1000 francs CFA. Cette somme ne vaut pas votre vie qui coûte largement plus chère.

Ne donnez pas la tension aux gens ici. Depuis le début de cette pandémie, je vous ai dit qu’ils viennent vous vacciner. Vous vous êtes foutus de ma gueule, tous là quasiment. On en est où là aujourd’hui ? On fait comment ? Nous qui sommes confinés ici en France on fait comment pour aider les Gabonais qui sont là-bas. Il n’y a que vous qui pouvez-vous aider, personne d’autre ne va le faire. Donc, passer le message. Surtout dans les villages reculés, c’est par là-bas qu’ils vont attaquer. Ce sont des chiens. Ils n’ont pas de valeurs, ils n’ont pas de dignité. Leur seul Dieu c’est l’argent. Vos vies ne valent rien du tout. Ils n’ont rien à foutre de vous. Vous le voyez avec le confinement, ils vous ont donné quoi à manger ? Rien du tout. Ils vous laissent crevés la bouche ouverte. Donc, ils n’auront aucun scrupule de vous faire vacciner, vous serez les cobayes et cette merde-là est contagieuse. Ça va pourrir, ça va détruire, ça va vous rendre stérile, vous aurez des handicaps, vous allez contaminer les autres.

Faites votre devoir de patriote. Si vous n’avez pas d’amour essayé de le trouver. Je ne sais pas, trouver un peu d’amour entre vous. Sauvez-vous, sauvez les gens. C’est fatigant à la fin ! Ne vous laissez pas faire, putain ! Partagez le message, prenez tout le monde je vous en supplie. Soyez humain pour une fois. Arrêtez les kongossa inutile. Faites plutôt le kongossa à propos de ce vaccin. Faite du kongossa pour ça, c’est important ! »

Aujourd’hui, c’est l’occasion de faire le bilan, bien sûr et d’annoncer les projets. Et aussi, de faire comprendre un certain ras-le-bol. Il est harassant de faire face à des monceaux de mensonges, de contre-vérité et de diffamations en tous genres.

Ne nous leurrons pas. La classe politique n’aime pas le petit peuple qu’il a toujours considéré comme ne comprenant rien à la chose publique. Parce que l’Etat a le monopole de la contrainte, il met en œuvre des mécanismes de violences physiques et psychologiques pour faire taire les révoltés. Le machiavélisme est plus que jamais devenu doctrine d’Etat. L’ironie de l’histoire veut que ce soit pourtant ce petit peuple qui soit à l’œuvre durant le confinement, pour sauver nos vies et nous nourrir.

Le temps du confinement a révélé un inquiétant détachement de l’exécutif à l’égard de la moralité commune : l’humain est une simple variable d’ajustement de l’économie. Une partie de la classe politique et des organisations patronales sont ainsi prêtes à sacrifier la vie de la population au profit d’un redémarrage rapide de l’économie. D’ailleurs, le gouvernement a déjà fait son choix, pas celui de la santé de la population hélas.

Le retour à la vie d’avant est définitivement une illusion, cette crise sanitaire a mis en lumière les nombreuses défaillances de l’Etat, pour ceux qui n’en étaient pas encore conscients, elle conduira inévitablement à une crise de la démocratie. Après le temps du confinement, devrait venir le temps des actions pour reconquérir nos libertés perdues. Les esprits se sont échauffés, éveillés et armés pour résister à un asservissement politique et économique qui n’a que trop duré.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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