En cinq ans, le pape François – élu avec pour mission de réformer l’Église et la Curie – a déjà impulsé des changements, notamment en matière financière. Mais il reste beaucoup à faire, concernant la Curie ou la lutte contre les abus sexuels…
Le travail sera encore long, d’autant que le pape souhaite aussi faire évoluer les mentalités… « Faire les réformes à Rome, c’est comme nettoyer le Sphinx d’Égypte avec une brosse à dents », disait le prélat belge Xavier de Mérode, réformateur de l’État pontifical au XIXe siècle, dans une formule reprise à son compte par le pape François, lors de ses vœux à la curie en décembre (lire ci-dessous). Élu il y a cinq ans avec pour mission de réformer l’Église et la Curie, volonté affichée par les cardinaux dès les rencontres précédant le conclave, le pape soulignait par là l’ampleur de la tâche à accomplir, tout en pointant le manque d’entrain de collaborateurs censés le soutenir. Cinq ans plus tard, la « révolution François » est-elle bien entamée ?
Un mois jour pour jour après son élection, le pape créait le « C9 », ce conseil de cardinaux chargés de l’épauler dans le gouvernement de l’Église et la réforme de la Curie. Pourtant, alors que celui-ci vient de tenir la semaine dernière sa 23e rencontre, il n’est toujours pas question de la publication prochaine d’une constitution apostolique remplaçant Pastor Bonus, le texte édicté en 1988 par Jean-Paul II pour régir la Curie. « Quand on écrit un livre, on rédige toujours l’introduction en dernier », explique Mgr Marcello Semeraro, évêque d’Albano, près de Rome, et secrétaire du C9, qui voit plutôt la future constitution venir parachever la réforme lorsqu’elle aura abouti.