Depuis quelques jours, nous lisons autant de plaintes que de récriminations à la lecture des affectations budgétaires (investissement) inscrites dans la loi des finances de 2023.
S’il est légitime de s’en offusquer en tant que citoyen, il est davantage pertinent de se préparer à être nous-mêmes députés en 2023 ou de faire élire celles et ceux que nous estimerons plus aptes à défendre des lois et des investissements utiles à la nation.
En effet, lorsqu’on observe que des milliards sont prévus pour garnir le parc automobile de la présidence de la République et de la Primature ; qu’on affecte 2 milliards en équipement de l’inutile Haut-commissariat de la République, qui est en réalité un énième Gouvernement parallèle pour contenter des politiciens et des traîtres partis de l’opposition ; que le Premier Ministre Rose Christiane Ossouka Raponda consacre autant d’argent pour son confort personnel, alors que les priorités nationales sont ailleurs… On est en droit de se demander si les députés et sénateurs sont réellement les dignes représentants de notre Peuple en souffrance.
Cependant, nous nous devons tout aussi un langage de vérité.
Oui ! Ne sommes-nous pas les mêmes plaignants qui appelaient au boycott des élections législatives de 2018 ? Ne sommes-nous pas les mêmes hésitants à l’idée de participer massivement aux élections de 2023 ? Pas seulement à la présidentielle, mais aussi aux législatives et locales de 2023 ?
Si nous restions cohérents, rien de tout ce qui est voté par l’actuel Parlement ne devrait nous choquer, puisque nous avons hier estimé que boycotter les élections était une posture politique adaptée à un pouvoir de « voyous » soumis à une certaine « légion étrangère ». A l’épreuve des faits… Hélas !
Depuis la législature de 2018…
La Constitution a été modifiée sans nous. Certaines dispositions du Code civil inspiré par madame Sylvia Bongo Ondimba ont modifiées sans nous. Le Code électoral que nombreux condamnent aujourd’hui a été modifié sans nous. Le Code pénal modifié sans nous. La loi sur le Conseil national de la démocratie modifiée sans nous. Les malversations financières relatives à la crise sanitaire de la Covid-19 validées au Parlement sans nous. Aujourd’hui, une énième loi des finances décriée est votée sans nous. A qui la faute ?
Nelson Mandela disait à juste titre que : « Ce qui est fait pour nous sans nous est fait contre nous ». Nous y sommes.
Nous ne disons pas que des raisons compréhensibles n’existaient pas pour soutenir le boycott en 2018, étant donné la falsification des résultats électoraux opérée en 2016 par ceux que vous connaissez. J’ai décidé de ne plus citer le label de sorciers de leur parti dans mes écrits. Entre nous, on se comprend.
Nous devons simplement comprendre que l’abstention et le boycott électoral font partie de la stratégie électorale voulue par les perfides trompeurs dont parle l’Hymne national.
Lorsque nous appelons au boycott et à la résignation, nous devenons inconsciemment des propagateurs de la stratégie voulue par les sorciers de Louis.
Desmond Tutu, en combattant l’Apartheid en Afrique du Sud, disait : « Celui qui reste neutre en situation d’injustice a choisi le camp de l’oppresseur ».
Si nombreux sont convaincus de la victoire en 2016 de l’opposition, pourquoi alors abandonner cette méthode qui a fait ses preuves ? Ne faut-il pas tout au contraire l’amplifier ? L ‘améliorer, mieux l’organiser et la sécuriser en 2023 ?
Soyons mobilisés pour faire élire un nouveau président de la République du Changement en 2023. Mais, soyons tout aussi mobilisés pour intégrer le Parlement, les Mairies et les Conseils départementaux en 2023.
A mes frères et sœurs qui se plaignent du chômage, une partie de la solution se trouve aussi dans cet engagement. Les autres jeunes « Kounabélistes et Okoukoutistes » qui occupent ces institutions ne sont pas meilleurs que nous. Ils le savent. Vous le savez. Nous le savons.
Nous allons initier prochainement, avec l’opposition unie et la société civile engagée pour le Changement, des campagnes de terrain et d’explication à ce sujet. L’heure n’est plus seulement à se plaindre ou à penser que ceux qui pillent le pays en méprisant nos priorités soient en mesure de voter des lois à l’avantage de l’intérêt général.
En 2023, il ne s’agira plus seulement de gagner les élections. Il s’agira surtout de prendre le pouvoir et de rendre le Gabon aux Gabonais. C’est tout le sens que, personnellement, je donne à mon engagement en politique auprès de nos aînés.
Étienne Francky Meba Ondo
Dit Meboon Môôn Meba Ondo
Précédemment Candidat aux élections législatives de 2018