L’Assemblée Constituante gabonaise poursuit ses travaux avec, cette fois, l’audition du Comité National Constitutionnel (CNC), dirigé par Murielle Minkoué Mintsa, ministre de la Réforme des Institutions. Après le passage du Premier ministre Raymond Ndong Sima, c’était au tour du CNC de présenter et expliquer les grandes lignes du projet de constitution aux parlementaires. Ce projet, en cours d’examen, vise à réformer en profondeur le cadre institutionnel du pays.
Dans son intervention, Murielle Minkoué Mintsa a expliqué que l’élaboration de ce texte répond à la nécessité de corriger certaines insuffisances relevées dans la Constitution actuelle. Ces manquements avaient été pointés par le président de la République lors de son discours de prestation de serment, marquant ainsi le début des réformes. La ministre a rappelé que la constitution est le texte fondamental d’un État, garantissant ses institutions, ses procédures et assurant la sécurité sociale et politique de la nation.
Le projet présenté n’a toutefois pas manqué de soulever des préoccupations parmi les parlementaires. Parmi les points les plus débattus figuraient la nature du régime présidentiel, les critères d’éligibilité à la magistrature suprême, la durée du mandat présidentiel et les risques de blocage institutionnel en cas de cohabitation. De plus, l’instauration d’une session parlementaire unique a été perçue comme une question délicate, remettant en question l’équilibre des pouvoirs.
Pour répondre à ces interrogations, Murielle Minkoué Mintsa a insisté sur le fait qu’une constitution doit être en phase avec son époque et les réalités de son peuple. Elle a souligné que le choix du régime présidentiel est une recommandation du Dialogue National Inclusif (DNI), et que cette forme de régime est courante à l’échelle internationale. Par ailleurs, elle a expliqué que la session parlementaire unique contribuerait à renforcer l’efficacité des institutions en évitant des chevauchements inutiles.
Finalement, la ministre a tenu à préciser que certaines dispositions, notamment les critères d’éligibilité, sont en réalité issues de la Constitution de 1991, qui fait office de référence dans le cadre des réformes actuelles. En somme, les débats ont mis en lumière la volonté d’adopter une constitution adaptée aux défis contemporains du Gabon, tout en maintenant une continuité avec les principes fondamentaux qui ont guidé les institutions du pays depuis plusieurs décennies.