Le Plan d’action régional de l’Afrique centrale pour la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU a été valider jeudi 24 mai à Brazzaville (Congo) à l’issue d’un atelier de deux jours co-organisé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA). Il sera soumis aux instances compétentes de la CEEAC pour appréciation et adoption définitive.
Dans l’allocution de clôture lue par sa Directrice de Cabinet (Mme Cornelie Gabrielle Adou Ngapi), la Ministre de la Promotion de la Femme et de l’Intégration de la Femme au développement, a exprimé sa satisfaction. Elle a souligné l’importance des discussions, qui ont été enrichies par l’expérience de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Celle-ci a été développée par M. Socé Sene, Expert, Directeur général du Centre international pour le renforcement des capacités de développement basé à Dakar (Sénégal).
Les travaux, globalement fondés sur des documents proposés par M. Gerard Nduwayo, (Consultant recruté par la CEEAC avec le soutien de l’UNOCA), ont permis de procéder à une évaluation critique du processus de domestication et de transposition de la Résolution 1325 dans les corpus législatif et règlementaire. Le Rapport final de l’atelier indique que ce processus n’est pas encore effectif dans la plupart des pays membres de la CEEAC.
Les participants ont cependant reconnu, pour s’en réjouir, que certains pays ont engagé des actions spécifiques pour répondre à plusieurs préoccupations soulevées par la Résolution. Il en est ainsi, par exemple, de la représentativité des femmes dans les instances de prise de décisions et de la ratification des instruments internationaux de protection des droits des femmes et des petites filles. Dans ce contexte, les participants ont salué les sept pays d’Afrique centrale qui ont déjà adopté un plan d’action national pour la mise en œuvre de la Résolution 1325. Il s’agit de l’Angola, du Burundi, du Cameroun, de la République Centrafricaine (RCA), du Congo, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda. Les participants ont encouragé les autres pays à suivre ces exemples.
Institutionnaliser une Conférence des Femmes pour la Paix en Afrique centrale
Les recommandations mettent d’ailleurs l’accent sur la nécessité, pour les Etats membres de la CEEAC, d’accompagner les Ministères cibles dans la matérialisation des plans d’actions nationaux. Ils ont été aussi invités à promouvoir la mise en œuvre de la budgétisation sensible au genre en tant qu’outil d’aide à la concrétisation des engagements internationaux en matière d’égalité femmes-hommes. Par ailleurs, les participants ont plaidé pour un renforcement de la participation des femmes à toutes les étapes du processus de la réforme du secteur de sécurité ainsi que pour des campagnes de sensibilisation pour le recrutement de plus de femmes dans les forces de défense et de sécurité.
Plusieurs autres recommandations ont été faites à l’endroit de la CEEAC : facilitation de la mise en place d’un groupe technique spécialisé (GTS) sur le suivi de la mise en œuvre du Plan d’Action de la Résolution 1325 ; institutionnalisation de la conférence des Femmes pour la Paix en Afrique centrale ; mobilisation des fonds pour la mise en œuvre du Plan d’Action Régional ; Prise des mesures en faveur de l’augmentation des effectifs féminins lors des déploiements des missions de soutien à la paix ; mise en place d’un réseau femmes, paix et sécurité en Afrique centrale en vue de soutenir l’action des Etats membres de la CEEAC dans la prévention des conflits, la consolidation de la paix et la reconstruction post-conflit.
Huit pays sur les onze que compte la CEEAC étaient représentés à l’atelier de Brazzaville : l’Angola, la RCA, le Congo, la RDC, le Gabon, le Rwanda, Sao Tomé et Principe, et le Tchad. Des organisations de la société civile y ont également pris part, notamment le Réseau des femmes leaders pour la paix (Gabon), la Ligue internationale des Femmes pour la paix et la liberté (RDC), Femmes des presses pour la paix et la sécurité en Afrique centrale (FEPPSAC/Congo) et le Women’s International League for Peace and Freedom (Cameroun). Outre l’UNOCA, deux autres entités onusiennes, le PNUD et le FNUAP, ont participé aux travaux – dont la coordination générale était assurée par Mesdames Isabelle Boukinda et Annie Dumont, respectivement Cheffe de l’Unité Genre/CEEAC et Responsable des questions liées au Genre/UNOCA.