Avec le soutien du Fonds monétaire international, le gouvernement a adopté la version révisée de son code des hydrocarbures. Le Gabon, l’un des dix premiers pays producteurs pétroliers d’Afrique subsaharienne, produit du pétrole depuis plus de 50 ans.
Le pays a atteint son pic de production il y a 12 ans, avec 370 000 barils par jour. Sa production actuelle est de 200 000 barils par jour (bpj). Pour compenser le déclin naturel des champs arrivés à maturité, le gouvernement concentre son attention sur les ressources offshore, qui représentent plus de 70% des réserves.
Cette année, l’agenda du pays est à la fois important et chargé. Son 12e cycle d’octroi de licences pour les eaux profondes et peu profondes, lancé lors de l’Africa Oil Week de l’an dernier, est toujours en cours ; avec le soutien du Fonds monétaire international, le gouvernement a adopté la version révisée de son code des hydrocarbures qui est fiscalement plus attractive que la précédente ; et Petronas a annoncé avoir signé deux permis d’exploration supplémentaires. Selon les estimations, les deux blocs offshore (F12 et F13) ont une capacité de production de 200.000 bpj.
« Tout d’abord, je voudrais dire que le Gabon est, de longue date, un des pays producteurs de pétrole les plus sûrs d’Afrique », avait déclaré Pascal Houangni Ambouroue, ministre gabonais du Pétrole lors de l’Africa Oil Week de l’année passée. « À l’heure actuelle, la plupart des puits pétroliers sont arrivés à maturité, et c’est pour cette raison que le gouvernement gabonais a adopté un ensemble de mesures, comme la révision du code des hydrocarbures, afin d’optimiser la production de ces puits matures, mais aussi d’encourager l’exploration et la découverte de nouveaux gisements en eaux profondes.
« En outre, à l’heure où les majors se tournent vers l’exploitation pétrolière et gazière en eaux profondes, ces mesures encourageront l’arrivée de nouveaux acteurs. Les prospections en cours montrent que le Gabon dispose d’intéressantes ressources en termes de pétrole et de gaz. Pour lutter contre le déclin naturel des champs arrivés à maturité, le gouvernement porte à présent son attention sur les ressources offshore. »
La région compte actuellement 30 champs pétrolifères en production, ce qui fait du Gabon le cinquième pays producteur d’Afrique. Cependant, la production est en déclin. Le gouvernement gabonais a lancé son 10e cycle d’appels d’offres à la fin 2013, ce qui a débouché sur la signature de huit nouveaux contrats de partage de production avec Marathon, Petronas, Repsol, Noble& Woodside, Impact Oil & Gas et Ophir, qui ont tous lancé leurs programmes d’exploration. Un autre cycle a été lancé il y a un peu plus de deux ans, mais le gouvernement a été contraint de le suspendre en raison de la faiblesse des cours du pétrole et de conditions financières insuffisamment attrayantes, d’où les récents amendements au code des hydrocarbures.
12e cycle d’octroi de licences offshore du Gabon
Au cours du premier semestre de l’année, la société de géophysique CGG a achevé son étude sismique multi-client 2D à très large bande couvrant 9 800 km dans le bassin du Gabon Sud. « La vaste superficie offshore du Gabon comprend des zones inexplorées présentant un bon potentiel de systèmes d’hydrocarbures », a expliqué Sophie Zurquiyah, PDG de CGG. « Toutefois, il n’existe souvent pas assez de données géologiques et géophysiques d’une qualité suffisante pour réduire efficacement les risques d’exploration. Cette nouvelle étude 2D, qui a bénéficié d’un important préfinancement sectoriel, offre à nos clients des données de qualité au bon moment, ce qui leur permet d’éliminer les risques de prospection et de sélectionner les blocs appropriés dans le cadre du 12e cycle d’octroi de licences.
Mme Zurquiyah a ajouté que la dernière étude a également permis à CGG d’étendre la couverture des données en s’appuyant sur sa récente étude 3D des eaux côtières, ce qui « a conduit à la découverte de deux puits ». Les jeux de données ont été fournis aux compagnies pétrolières intéressées, leur permettant de comprendre les systèmes pétroliers offshore et d’évaluer les blocs proposés dans le cadre du 12e cycle d’octroi de licences offshore du Gabon, qui devrait se terminer fin septembre 2019.
« Non seulement les données à large bande augmenteront la résolution et amélioreront la caractérisation des systèmes de turbidites qui représentent des cibles potentielles d’exploration, mais elles fournissent également une imagerie de pénétration profonde avec de faibles fréquences, ce qui facilite la description de la nature de la roche », ajoute Sophie Zurquiyah.
Mme Zurquiyah a donné comme exemples les découvertes Boudji-1 et Ivela-1 réalisées en 2018 par Petronas et Repsol, respectivement.
Forage du champ d’Etame
L’une des sociétés actives au Gabon, Vaalco Energy, effectue actuellement une campagne de forage dans le champ offshore d’Etame. Vaalco estime qu’il pourrait y avoir jusqu’à 4,6 millions de barils de pétrole brut récupérable dans les réservoirs Dentale, sous le champ d’Etame. Si ces ressources sont présentes dans le Dentale, la société devra forer des puits supplémentaires pour exploiter ces réservoirs.
« Nous avons entamé la première phase de notre stratégie de croissance, à commencer par le puits d’évaluation d’Etame 9P, où nous cherchons à sécuriser d’importantes ressources dans la formation Dentale, dans l’optique de futures opportunités d’exploitation », déclare Cary Bounds, PDG de la société. « Les ressources que nous ciblons ont été identifiées dans les réservoirs pétrolifères Dentale découverts lors de forages sous le réservoir Gamba, dans le champ Etame. Le puits d’évaluation Etame 9P est la première d’une série de nombreuses opportunités visant à générer une valeur substantielle pour nos actionnaires en convertissant ces ressources en réserves d’une manière rentable. »