Rapport de L’ ANPN sur la découverte des poissons morts sur l’Ogooué.

Dans le rapport technique de l’observation de poissons morts sur l’Ogooué de la direction technique site Ramsar bas Ogooué, structure  de l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN) une urgence demeure sur le lieu Ogooué  amont Lac  Nkoghé Embouchure  Ngounié  (village Lézinda) Lac  Zilé.

Lac Nkoghé: Vue de la berge avec les plantes aquatiques asséchées et des poissons morts.

De cette dernière, pas besoin de faire la rétention de l’information, le  Ministre  de  la  Forêt,  de  la  Mer,  de  l’Environnement,  charge  du  Plan  Climat, le  Gouverneur  de  la  Province  du  Moyen-Ogooué, uivi d’une copie du rapport  adressé  au  Secrétaire  Exécutif  de  l’Agence  Nationale  des  Parcs  Nationaux  (ANPN), du  Directeur  Général de l’Environnement Coordination  Projet  d’Appui  aux  Zones  Humides  (PAZH) par  Guy-Philippe SOUNGUET,  Gestionnaire  du  Site  Ramsar  Bas  Ogooué  avec comme sources  : Site  Ramsar  du  Bas  Ogooué, Brigade  Nautique  de  la  Gendarmerie  Nationale  du  Moyen-Ogooué, la  Direction  Provinciale de la  Pêche et de l’Aquaculture du Moyen-Ogooué.

Un compte-rendu a été dressé  le  9  juillet  2019,  la  population  vivant  sur  les  berges  de  l’Ogooué,  en  amont  de Lambaréné,  avait  alerté  sur  la  mort  mystérieuse  de  plusieurs  centaines  de  poissons.  Au niveau  de  Lambaréné,  on  constatait,  en  dérive,  des  centaines  de  poissons  morts  sur l’Ogooué. Le  17  juillet  2019,  les  populations  du  village  Lézinda,  à  l’embouchure  de  la  Ngounié  et  du lac Zilé ont également signalé le phénomène des poissons morts. Le  drame  de  la  mort  mystérieuse  de  centaines  de  poissons  fait  craindre  l’intoxication  des populations  avec  l’arrivée  de  la  saison  sèche  et  l’activité  de  la  pêche  qui  rentre  dans  son pic  à  grand  renfort  de  «  pêcheurs  »  venus  des  quatre  coins  du  Gabon  et  qui  voient  en cette  mortalité  une  facilité  de  capture  de  la  ressource.

Heureusement  jusqu’à  présent, aucun  cas  de  décès  ou  de  maladie  lié  à  une  intoxication  n’a  été  enregistré  dans  la  région. Il  fait  également  craindre  une  utilisation  de  produits  toxiques  pour  la  capture  des  poissons ou,  un  déversement  volontaire  ou  accidentel  de  produits  chimiques  dans  les  cours  d’eau se déversant dans l’Ogooué et dans la  Ngounié. Causes  et  facteurs  potentiels Lors  de  la  mission  du  9  juillet  2019,  des  prélèvements  d’eau  avaient  été  effectués  dans  le lacs Nkoghé et sont en  attente d’analyse. Une  enquête  a  été  ouverte  par  la  gendarmerie  nautique  pour  tenter  de  déterminer,  au niveau  local,  l’origine  de  la  mort  de  centaines,  voir  de  milliers  de  poissons  dans  une  zone partant  du  lac  Nkoghé jusqu’au lac Zilé et qui inclut la  partie inférieure de la  Ngounié.

En  attendant  les  conclusions  de  l’enquête,  plusieurs  causes ou facteurs se présentent  : La  pêche  au  poison  effectuée  par  les  communautés  locales  même  si  ces  dernières réfutent  cette hypothèse  et,  pour  l’heure  rien  ne  permet  de  la  déterminer   l’exploitation  minière  illégale  et  particulièrement  de  l’or  qui  est  dénoncée  par  les populations  des  rives  de  l’Ogooué  et  de  la  Ngounié.  On  peut  noter  que  l’exclusion des  orpailleurs  de  Minkébé  a  fait  déplacer  le  phénomène  dans  la  zone  de  Ndjolé  et ses alentours.  L’arrêt  de  l’exploitation  de  l’or  dans  la  zone  de  l’Ikoye  qui  peut  laisser  supposer  que les produits utilisés pour  l’exploitation  du  précieux  minerai n’ont pas été sécurisé. Les changements climatiques peuvent être liés de façon  indirecte à  cette tragédie, par  une  baisse  rapide  des  eaux  provoquant  un  appauvrissement  en  oxygène  et  une élévation  d’azote et de phosphore  dans  les  lacs.

Conclusions  et  recommandations : Les  faits  rapportés  par  les  témoins-pêcheurs  laissent  penser  que  cette  mortalité  peut  être due  à  une  «  pollution  diffuse  »  et  un  «  phénomène  multifactoriel  ».  Mais  cette  explication apparaît  insuffisante  au  regard  du  caractère  aigu  des  événements.  En  effet,  n’y  a-t-il  pas  un contresens  à  relier  des  épisodes  de  mortalité  ponctuels  et  massifs  à  un  phénomène  de pollution  diffuse  ?  S’il  s’agissait  uniquement  de  cela,  c’est  toute  l’année  que  la  mortalité sévirait.  Or,  ce  n’est  pas  le  cas.  La  situation  reste  «  indéterminée  ».  Si  l’expérience  des riverains  a  permis  d’émettre  des  hypothèses  pour  donner  du  sens  à  ces  événements,  de grandes  zones  d’ombre  subsistent  encore.  C’est  pourquoi  l’administration  du  Site  Ramsar du  Bas  Ogooué  recommande  vivement  de  :  Faire  appel  aux  service  de  la  Cellule  Scientifique  de  l’ANPN  (collecte d’échantillons,  vétérinaire,  ….) ;  faire appel aux  services  du  laboratoire  du  CENAREST  (analyse des échantillons) ;  mettre  en  place  une  équipe  mixte  (Gendarmerie,  ANPN,  Pêche)  pour  mener  des investigations  dans  l’ensemble  de  la  zone  touchée  par  le  phénomène  de  mortalité massive  des  poissons  (voir  cartes). Les  investigations  de  la  zone  impactée  nécessitent  de  mobiliser  trois  types  d’acteurs.  Cela se  justifie  par  le  fait  que  leur  engagement  dans  la  situation  actuelle  présente  une  typicité, une  régularité  et  une  prévisibilité  que  les  simples  informations  recueillies  auprès  des populations  ne  peuvent  permettre  de  mettre  en  évidence  l’origine  ou  la  cause  de  cette importante mortalité  de  poissons. Besoins  logistiques  pour  les  investigations Hommes −  Gendarmerie  : 5   −  ANPN : 5  −  Pêches  : 3   Carburant −  Essence   −  Lubrifiant     Frais de mission −  Durée de la  mission  : 10  jours x  13  agents.

En attendant, Poissons ramassés par des enfants du lac Zilé est commercialisés à Lambaréné au centre du Gabon.

Paul Essonne

Journaliste

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