Comilog et Eramet font dans la provocation avec la célébration de la Sainte Barbe

La Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) a célébré avec faste l’édition 2024 de la Sainte Barbe, patronne des mineurs, à Moanda. Au programme, des festivités grandioses mêlant arts martiaux et musique, qui ont mobilisé la jeunesse et les habitants de la région. Cependant, ces réjouissances s’inscrivent dans un contexte marqué par des tensions sociales persistantes, alimentées par un mouvement d’humeur de plusieurs salariés revendiquant de meilleures conditions de travail.

La 2ᵉ édition de la Nuit des arts martiaux, organisée au Foyer Claude Villain, a ouvert les festivités avec éclat. Sur une scène vibrante, plus d’une centaine de jeunes issus des clubs locaux, dont quatre subventionnés par la Comilog, ont offert un spectacle mêlant karaté, judo, aïkido et taekwondo. Pendant deux heures, ces démonstrations ont captivé le public, renforçant l’image de l’entreprise comme un acteur clé du développement communautaire à Moanda.

Par ailleurs, la Comilog a ravi les habitants avec deux concerts populaires les 5 et 6 décembre à l’esplanade de l’hôtel de ville. La crème des artistes gabonais y a été conviée, attirant une foule enthousiaste et offrant un moment de partage autour de la magie de la Sainte Barbe. Ces initiatives culturelles et sportives traduisent la volonté de l’entreprise de fédérer les communautés locales malgré les turbulences sociales qui persistent.

En effet, dans un autre registre, les festivités ne font pas oublier les revendications des salariés. Ces derniers dénoncent des conditions de travail et réclament des améliorations, une situation qui a donné lieu à un mouvement d’humeur qui perdure depuis plusieurs semaines. Malgré les négociations entamées avec la direction, aucun accord satisfaisant n’a encore été trouvé, amplifiant les frustrations parmi les employés concernés.

Face à cette situation, le ministre du Travail s’est rendu à Moanda pour tenter d’apaiser les tensions. Cette visite vise à relancer les pourparlers entre les parties en conflit et à rechercher une issue équitable. Le gouvernement entend éviter que cette crise sociale n’éclate davantage, tout en appelant à la responsabilité des acteurs pour préserver la paix sociale.

Ainsi, alors que la Sainte Barbe 2024 est célébrée avec faste et générosité, les dissensions sociales au sein de la Comilog rappellent les défis auxquels l’entreprise est confrontée. Entre fêtes grandioses et revendications légitimes, ce double visage illustre la complexité des relations entre une multinationale et ses salariés dans un contexte économique et social parfois tendu.

Paul Essonne

Journaliste

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