En politique, il semble que rien ne meurt véritablement, mais tout se transforme. Hélas, souvent de manière déplorable. Dès lors, avec l’arrivée du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), nombreux sont ceux qui ont vu poindre l’espoir d’une rupture radicale avec le passé, notamment avec le Parti Démocratique Gabonais (PDG), qui a longtemps dominé et asservi le paysage politique national. Ainsi, on s’est pris à rêver d’un renouveau profond, d’une tabula rasa qui permettrait d’envisager un Gabon véritablement nouveau, affranchi des carcans de l’ancien régime.
Cependant, la réalité semble trahir les espoirs des plus optimistes. Ce qui se déploie sous nos yeux s’apparente davantage à une nouvelle mascarade, une duperie de plus dans une longue liste de manipulations politiques. En effet, la récente main tendue du PDG au CTRI a jeté un voile d’ombre sur les intentions réelles des acteurs de la transition. Par conséquent, cette proximité apparente laisse perplexe. Ne serions-nous pas, une fois de plus, face à une alliance tacite, à peine voilée, entre les anciens et les nouveaux maîtres du jeu politique ? Dans cette vidéo, sous les ovations de nombreux Gabonais, on nous faisait miroiter la dissolution du PDG. Or, plusieurs mois se sont écoulés, et pourtant, cet ancien régime persiste, défiant les Gabonais en affichant leur rentrée politique et leur soutien au CTRI. Dès lors, à qui cherche-t-on à faire croire ces mensonges ? En effet, les Gabonais, en tant qu’électeurs, vous observent attentivement.
De plus, les propos de Billy Bi Nze, affirmant que « le PDG n’a pas l’intention de passer le relais », trouvent aujourd’hui un écho troublant dans cette étrange connivence. Le parti dominant semble survivre, même sous les cendres d’un pouvoir prétendument révolu. Ainsi, tandis que le CTRI reste étonnamment passif, sans prendre de mesures fermes pour dissoudre ce vestige du passé, la joie et l’espoir suscités par les événements du 30 août 2023 s’effritent peu à peu.
Nous le savons tous, ces figures de l’ancien régime, ces « abeilles », gravitent toujours dans l’ombre, prêtes à redevenir les « loups » qu’elles ont toujours été. Il appartient désormais au CTRI de prendre ses responsabilités, de couper court à cette supercherie et de redonner au peuple gabonais la promesse d’un avenir réellement libéré du joug des anciens pouvoirs.
Marthe Prisca