Mesdames et Messieurs,
Chers compatriotes,
Notre paysage médiatique est gangrené par un silence assourdissant sur le rôle indéniable des obédiences ésotériques, des spiritualités traditionalistes, des confréries mahométanes et des liturgies du monde entier dans la très mauvaise qualité politique de tous les Bongo qui ont régné sur le Gabon entre le 02 décembre 1967 et le 30 août 2023. Omar Bongo, Ali Bongo, Sylvia Bongo et Nourredin Bongo ne fréquentaient aucune église, c’est Brice Clotaire Oligui Nguema qui fréquente les églises chrétiennes et les forêts sacrées de nos traditions locales. Les Bongo préféraient les mosquées, les temples maçonniques, les mbanja de chez nous, les bosquets sacrés, les sanctuaires vaudou et j’en passe.
Avant la chute des Bongo, lorsque nos activistes politiques dénonçaient la famille de l’imam Ismaël Osseni Ossa, ils n’indexaient jamais sa religion, ils attaquaient exclusivement sa nationalité d’origine, sous-entendu que les pillages économiques massifs imputés à tort ou à raison à ces concitoyens d’adoption étaient exclusivement rattachés à leurs origines béninoises (et donc dissociés de leurs pratiques quotidiennes de l’islam). Pourtant le patriarche avait d’abord été le Grand Imam de la Mosquée Hassan 2 (là où tous les dirigeants gabonais de confession musulmane vont faire la prière du vendredi depuis 1973), avant d’occuper pendant 14 ans la présidence du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon.
Comment expliquer cette souplesse apocryphe des patriotes sincères envers la religion du croissant lunaire: est-ce par défaut de pertinence argumentaire ou par peur des représailles? Nos concitoyens qui ont courageusement bravé la puissance politique des Bongo auraient-ils subitement peur de l’islam? Cette auto censure ne serait-elle pas causée par le souvenir traumatisant des attentats de Charlie Hebdo (dont le comité de rédaction avait été anéanti à l’arme de guerre, quasi en direct sur les réseaux sociaux)? Nos valeureux combattants de la Libération du Gabon seraient-ils en imitation des acteurs culturels français dont le récent spectacle inaugural des Jeux Olympiques de Paris a soigneusement évité de caricaturer le judaïsme et l’islam, pour se défoncer sur le seul christianisme qui (tout le monde le sait) ne leur fera jamais aucun mal?
Pourtant au Burkina Faso où la guerre anti djihadiste bat son plein, les activistes politiques, les lanceurs d’alerte, les influenceurs et les débatteurs kamites n’ont pas peur de pointer du doigt, tantôt les failles doctrinales de l’islam, tantôt le comportement hypocrite des imams dans la situation sécuritaire du pays (certains reprochent aux imams de ne jamais appeler les djihadistes à déposer les armes), tantôt l’inadéquation de cette religion-là avec les civilisations typiquement locales. Les intellectuels burkinabè seraient-ils meilleurs en la matière que les gabonais? N’y aurait-il donc chez nous « aucun garçon qui a publiquement affronté le couteau de la circoncision à 5 heures du matin »?
Chers acteurs médiatiques,
Chers activistes politiques,
Chers influenceurs,
Chers débatteurs kemites
Chers enseignants et chercheurs,
Il est temps que vous brisiez les véritables chaînes qui entravent le développement du Gabon. Prouvez à nos populations que vous avez les tripes qu’il faut pour plonger au cœur des infections spirituelles du système Bongo-PDG. Vous avez suffisamment critiqué le christianisme depuis 1990, ça n’a pas changé la gouvernance des Bongo: les pillages économiques massifs, les fraudes électorales massives et les tueries post-électorales n’ont jamais cessé. Il est évident que vous aviez confondu les cibles. Dites maintenant aux gabonais comment les obédiences ésotériques, les spiritualités traditionalistes, les confréries mahométanes, les liturgies orientales et autres ont façonné des traîtres permanents de la Nation. Expliquez aux gabonais comment un étudiant diplômé qui n’avait jamais, ni volé ni tué, se retrouve empêtré dans des pratiques sataniques lorsqu’il intègre le système Bongo-PDG.
Les gabonais méritent la vérité, la transparence et la lumière sur la source et le fonctionnement des fétiches qui ont accompagné les Bongo pendant 56 années de leur règne absolu.
Les gabonais méritent de comprendre pourquoi Franceville qui est réputée capitale nationale du njobi, est également un centre de crimes rituels où un individu connu du grand public a récemment massacré une famille entière, côtissé les organes de ses victimes, transpercé le ventre d’une femme enceinte et disparu dans la nature avec son butin, jusqu’à ce que la population elle-même le rattrape.
Les gabonais méritent de comprendre pourquoi le département de l’Ogoulou réputé capitale nationale du bwiti est régulièrement cité dans des affaires de crimes rituels, comme le Professeur Daniel Franck Idiata l’avait magistralement dénoncé en 2021, dans une tribune poignante dont je pose le lien ici:
*https://www.facebook.com/
Les gabonais méritent de comprendre les fondements de ces crimes rituels que le Président Brice Clotaire Oligui Nguema a récemment dénoncé lors de son discours politique à Léconi.
Honneur et Fidélité à la Patrie,
Que Dieu bénisse le Gabon.
Libreville, le 21 septembre 2024, 11h23mn
*Philippe César Boutimba Dietha*