Le gouvernement persiste et signe. Désormais, une moyenne de 12 est exigée pour les bourses au collège et 11 pour les lycéens.
Malgré la récente vague de manifestations étudiantes dans plusieurs villes du Gabon, le gouvernement a décidé de maintenir son cap en durcissant les critères d’attribution des bourses d’études. Les élèves gabonais, qui réclamaient une révision des nouvelles conditions, se voient confrontés à une exigence sans précédent : une moyenne de 12 sur 20 pour prétendre à la bourse, une hausse significative par rapport à la moyenne de 10 qui était précédemment requise.
Le décret, adopté lors du Conseil des ministres du lundi 22 janvier, prévoit que les élèves de la 6e à la 3e devront désormais obtenir une moyenne trimestrielle de 12/20, tandis que leurs condisciples de la seconde à la terminale devront atteindre une moyenne de 11/20. Cette décision controversée a été immédiatement contestée par les élèves à travers le pays, provoquant des mouvements de manifestation il y a deux semaines.
Le ministre de l’Éducation nationale avait alors justifié ces nouvelles conditions en invoquant la nécessité de promouvoir l’excellence académique. Cependant, cette explication n’a pas apaisé la grogne des élèves, qui estiment que ces critères plus stricts excluent de nombreux élèves méritants et motivés, issus souvent de milieux défavorisés.
Rejetant cette mesure, le parti politique Réagir a saisi la Cour constitutionnelle pour demander l’annulation de l’arrêté du ministère de l’Éducation nationale. Dans un communiqué, le parti a exprimé ses préoccupations quant au « radicalisme » du gouvernement, soulignant que cette mesure risque de compromettre l’accès à l’éducation pour de nombreux jeunes Gabonais.
Parmi les critiques les plus vives, certains soulignent également le contraste entre les nouvelles règles strictes pour les élèves et une décision parallèle du gouvernement d’accorder une prime aux militaires. Cette disparité de traitement suscite des interrogations quant à la politique de distribution des ressources financières du gouvernement.