A l’occasion de la cérémonie de clôture de l’année académique 2017-2018 qui s’est tenue le 28 juin 2018, nous sommes allés à la rencontre du directeur français des études et du commandant gabonais de l’École d’Application du Service de Santé Militaire de Libreville (EASSML).
L’École d’Application du Service de Santé Militaire de Libreville (EASSML) est une école nationale à vocation régionale (ENVR) qui forme des jeunes médecins diplômés à la spécificité de médecin militaire en Afrique, au quotidien en unité, en dispensaire ou lors des missions de maintien de la paix.
Créée en 2008 dans le cadre d’une coopération entre la France et le Gabon, l’EASSML fonctionne selon une convention qui fixe les obligations gabonaises en matière d’infrastructures, d’hébergement et d’équipements, et les obligations françaises en termes de support général des élèves, d’alimentation et d’instruction. L’enseignement proposé s’appuie sur un corps professoral militaire structuré associé à l’expertise du Service de Santé des Armées françaises avec notamment des professeurs agrégés du Val de Grâce. La collaboration avec l’Ecole du Val de Grâce est étroite depuis les origines de l’EASSML du fait du corps professoral qui en est issu et de l’envoi au Gabon des professeurs agrégés du Val de Grâce en mission d’expertise (ME).
Après une première promotion nationale en 2008, 9 promotions interafricaines ont suivi, formant ainsi 220 médecins de 15 pays d’Afrique différents. La promotion 2017-2018 a compté 30 stagiaires de 15 pays différents.
Le « placard » de décorations qu’il arbore sans ostentation à la poitrine en dit long sur sa riche carrière militaire : Croix de guerre, médailles de l’OTAN, de la Défense nationale, de la Libération du Koweït, Reconnaissance de la Nation, Légion d’honneur, Ordre National du Mérite, etc.
Marc Puidupin a réussi le concours d’entrée à l’École de santé de l’Armée de Terre à Lyon en 1980 après un bac série C mention assez bien. Issu d’une famille de militaires, où le « goût du voyage était fortement ancré », avec un grand-père paternel et un père officiers coloniaux, et un grand-père maternel polytechnicien qui travailla en Argentine et à Madagascar, Marc Puidupin effectue une série de stages dans différents services (Smur, chirurgie, réanimation, cardiologie) de différentes structures dans le cadre de sa formation. En 1988, il obtient un doctorat d’état en médecine, qualification médecine générale, à l’Université de Lyon, établissement au sein duquel il avait déjà obtenu un diplôme universitaire de médecine en situation de catastrophe en 1987. En 1991, il participe à la Guerre du Golfe, en tant que médecin généraliste. En 1997, il obtient un diplôme d’études spéciales d’anesthésiologie-réanimation chirurgicale et effectue différentes opérations et missions extérieures en tant qu’anesthésiste réanimateur, où il participe notamment à l’évacuation de victimes, comme celles de l’attentat de Karachi en 2002 ou de l’attentat d’Uzbeen en Afghanistan en 2008. Durant l’été 2012, il dirige l’hôpital militaire de Kaboul, lors d’une opération extérieure. Parallèlement, il est chef du pôle anesthésie-réanimation de l’hôpital Desgenettes à Lyon de 2011 à 2015, avant de rejoindre la Direction Centrale du Service de santé des Armées et d’être nommé directeur des études de l’EASSML en 2016, au sein de la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense (DCSD) du ministère français des Affaires étrangères.
Ce directeur des études « très pointilleux » aux dires de certains stagiaires de la promotion 2017-2018 apprécie de pouvoir transmettre son savoir-faire et ses connaissances à des élèves de toute l’Afrique. Une « Afrique en miniature », c’est ainsi qu’il décrit l’EASSML.
Le commandant Christine Murielle Essomo Megnier-Mbo est en poste à l’EASSML depuis le 1er juillet 2016.
Fille d’un diplomate et d’une sage-femme gabonais, elle s’oriente rapidement et presque naturellement vers la pédiatrie.
Médecin général, cette professeure agrégée de pédiatrie (la « première femme agrégée de pédiatrie au Gabon ») et de néonatologie (la « première femme agrégée de néonatologie de la sous-région ») a suivi des études au Maroc, où elle a obtenu un diplôme de docteur en médecine, avant de revenir au Gabon occuper le poste de médecin chef adjoint dans les forces de police nationales en 1991. Puis elle repart suivre des études de spécialités en pédiatrie au Sénégal, gratifiées par un diplôme en 1997. Elle s’oriente plus tard vers la néonatologie, à l’Université Claude Bernard de Lyon, où, sous la direction du professeur Claris, elle obtient un diplôme de médecine et réanimation néonatale. Elle s’est entretemps formée en pédagogie et droit médical et revient au Gabon en 2001 exercer au Centre Hospitalier de Libreville, où elle devient rapidement chef de service de néonatalogie mais également présidente de la commission médicale d’établissement puis directrice des affaires médicales. En 2009, elle part exercer à l’Hôpital Militaire de Libreville, toujours en tant que chef de service de néonatalogie, avant d’être nommée Commandant de l’EASSML en 2016, où elle enseigne au département de pédiatrie-néonatalogie et, parallèlement, à la Faculté de Médecine de Libreville.
Elle a créé la société gabonaise de néonatologie, la « première de la sous-région ». Elle est également membre de la société française de pédiatrie et de néonatalogie.