Ce 6 juin 2023, le magazine « Jeune Afrique » a annoncé dès 8 heures que les élections présidentielle et législative se tiendraient le 2 septembre prochain.
Sans le recul nécessaire, nombre de médias nationaux pourtant respectables relaient cette information comme une vérité institutionnelle.
À titre de rappel, c’est le Centre Gabonais des Elections (CGE) qui fixe et annonce la date des scrutins au Gabon. Cette information est ensuite rendue publique par un journal d’annonces officielles et les médias publics.
Que je sache, « Jeune Afrique » n’est ni un organe du CGE, ni un journal d’annonces officielles au Gabon.
Qu’un membre du Gouvernement ou de la Présidence de la République confie supposément une telle information à ce magazine n’en fait pas une annonce officielle. Sauf à développer un complexe permanent d’infériorité vis-à-vis de tout ce qui vient de l’étranger.
Il est vrai qu’une certaine « Légion étrangère » entretient elle-même ce complexe en méprisant les médias nationaux pour ne s’exprimer en primeur que sur Jeune Afrique, RFI et autres. Ce n’est pas pour autant que nous allons considérer ces errements comme une norme.
Selon la Constitution, l’élection présidentielle devrait avoir lieu au plus tard le 26 août prochain.
Cette annonce de « Jeune Afrique » pourrait être un ballon d’essai pour recueillir la réaction de l’opinion face à une violation de la Constitution qui se dessine. En cas d’indignation, le Gouvernement reviendrait alors officiellement rectifier le tir. Dans le cas contraire, la pilule de Jeune Afrique aura joué son rôle en manipulant l’opinion contre un traitement de faveur que chacun peut aisément deviner.
Tolérer ces dérives, c’est aussi accepter que « Jeune Afrique » annonce demain les résultats des élections avant les instances habilitées. Et, comme aujourd’hui, tous les médias nationaux se contenteront de relayer sans réserve.
Pour l’heure, et en l’absence d’une annonce officielle du CGE, publiée au journal officiel, la date des élections présidentielle et législatives demeure inconnue pour les Gabonais de mon espèce.
Diantre !
Étienne Francky Meba Ondo
Dit Meboon Môôn Meba Ondo