Les échanges économiques avec l’Afrique subsaharienne remontaient à la haute antiquité et se faisaient essentiellement selon deux axes : l’un suivant le littoral atlantique, et l’autre aboutissant à Zawīla au sud de la Libye ; mais leur volume était modeste.
L’entrée du Maghreb dans la zone arabo-musulmane donna à ces échanges, à partir du IIe/VIIIe siècle, une intensité jamais connue. L’axe principal des transactions relia dès lors Awdāghust (Tegdaoust ?) à Sidjilmāsa, véritable château d’eau de distribution de l’or provenant du Bilād al-Sūdān. On connaît l’émerveillement du négociant-géographe Ibn Ḥawḳal qui, visitant Awdāghust en 340/951, put y voir un chèque de 42 000 dinars émis sur un commerçant de cette cité par un confrère de Sidjilmāsa. Ce chèque, symbole de l’importance des affaires qui se brassaient entre les deux places, nous révèle aussi que le système bancaire, si bien étudié par Goitein pour l’Orient à travers les documents de la Geniza, sous-tendait également l’activité commerciale de l’Occident musulman. A partir de Sidjilmāsa les routes s’étoilaient vers Fès, Tanger et Cordoue ; vers Tlemcen et Tiāret ; vers Ḳayrawān et vers l’Orient. Elles se prolongeaient ensuite vers l’Europe à travers la Sicile et l’Italie, à travers la péninsule ibérique, ou plus directement, selon l’expression de C. Courtois, par « la route des îles » qui, en longeant la Sardaigne et la Corse, aboutissait en Provence.
Docteur Jacky Bayili (attaché scientifique à la province du Sanguié)
Expert en économie solidaire, merci à Bahiome ; Union des Groupements Féminins/Ce Dwane Nyee (UGF/CDN)
Source : Quoniam.info Chercheur Permanent Luc Quoniam Université Aix-Marseille – Région Sud Toulon Var ….
D’après les collections à l’Unesco et l’université de Ouagadougou, le collectif asso paca et l’association culture et partage…