L’industrie Breton, propriété de Vincent Bolloré, le déstabilisateur du continent Africain a été placé en garde à vue selon nos confrères du journal le Monde ce mardi 24 avril, dans une affaire présumée de corruption en Guinée et au Togo. Dans cette affaire de corruption à grande échelle, Vincent Bolloré risque la prison ferme.
Vincent Bolloré se trouve actuellement dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre, où il a été placé en garde à vue ce mardi matin. Une information judiciaire a été ouverte notamment pour « corruption d’agents publics étrangers » dans le cadre de son activité de gestionnaire de terminaux à conteneurs dans des ports au Togo et en Guinée. Vincent Bolloré est soupçonné d’avoir utilisé sa filiale de communication Havas pour faciliter l’accès à la présidence à certains dirigeants dans ces pays. Avec pour objectif d’obtenir en retour la gestion des concessions de ces terminaux à conteneurs.
Voilà ce qu’indique le groupe Bolloré dans un communiqué publié ce matin : « [Le groupe Bolloré] dément formellement que sa filiale de l’époque SDV Afrique ait commis des irrégularités. Les prestations relatives à ces facturations ont été réalisées en toute transparence. » Le groupe Bolloré a cependant admis être la cible d’une « enquête relative à des facturations de prestations de communication en Guinée et au Togo portant sur les années 2009 et 2010 ». Pour rappel, Vincent Bolloré est placé en garde à vue une semaine seulement après avoir quitté le groupe Canal+ en laissant sa place au conseil de surveillance de Vivendi à son fils Yannick.
Comme on pouvait s’en douter, l’action du groupe dirigé par Vincent Bolloré a lourdement chuté lors de l’annonce de sa garde à vue. Le site BFM Business révèle que l’action a perdu près de 6% aux alentours de 12h. Un coup dur pour le groupe Bolloré, qui devrait tout de même se relever dans les heures à venir.
Les charges pénales potentiellement retenues contre Vincent Bolloré sont lourdement sanctionnées. Il y a d’un côté l’abus de bien sociaux, dont la peine maximale est de cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende et de l’autre le trafic d’influence. Ce délit qui s’apparente à de la corruption est passible, au maximum, d’une peine de dix ans de prison et d’une amende de 150 000 euros.
Vincent Bolloré n’est pas seul en garde à vue. Deux cadres du groupe dont il est PDG sont également entendus par la police judiciaire et plus précisément par deux juges, Serge Tournaire et Aude Buresi. Il s’agit de Gilles Alix, le directeur général du groupe et Jean-Philippe Dorent, le responsable du pôle international de Havas. Ce placement en garde à vue de Vincent Bolloré intervient alors que des soupçons de corruption pèsent depuis longtemps sur l’homme d’affaires français.
De factures payées par Bolloré pour financer des campagnes présidentielles ?
En 2011, lors de l’obtention de la concession du port de Conakry, en Guinée, par le groupe Bolloré, le président du pays de l’Afrique de l’Ouest s’était défendu d’avoir bénéficié d’une quelconque aide de la part de Vincent Bolloré pour accéder à la présidence. « Bolloré remplissait toutes les conditions d’appels d’offres. C’est un ami, je privilégie les amis. Et alors ? », se défendait Alpha Condé auprès du Monde en 2011. Les soupçons pèsent également sur Faure Gnassingbé, le président du Togo.
Aujourd’hui, les enquêteurs seraient certains qu’au moins une partie des frais de campagne des présidents togolais et guinéen ont été pris en charge par le groupe Bolloré. Ils ont également en leur possession des factures établies par Havas à l’intention de Bolloré Africa Logistics pour des prétendues prestations de conseil en communication en Guinée mais qui seraient en réalité des prestations, payées par Bolloré, destinées à aider la campagne d’Alpha Condé.
Pour votre gouverne ce grand profiteur des projets, notamment au Gabon avec l’agrandissement du Port Cargo d’Owendo, construit par le groupe Singapourien Olam avait pesé de tout son poids pour s’accaparer de la manutention de ce dernier.