Ce prêt qui a pour but de financer la réhabilitation des 710 km de chemin de fer Transgabonais pour un montant de 61 milliards de francs a été paraphé ce 15 décembre, par le ministre de l’Economie, Régis Immongault et le Directeur de l’agence régionale de l’Agence française de développement (AFD), Yves Picard et l’ambassadeur de France au Gabon, Dominique Renaux.
«La finalité de ce projet dont le coût global est de 217 milliards de francs, est de rénover cet axe de transport et de communication entre la capitale Libreville et l’intérieur du pays, dans un souci de désenclavement de cette zone et de développement de son potentiel minier national », a expliqué l’ambassadeur de France au Gabon, Dominique Renaux.
Du côté de l’AFD, l’on souligne que cette convention permettra également de redresser la situation opérationnelle et financière de la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag), par le rétablissement du niveau de service de la ligne et de la qualité de gouvernance de cette entreprise.
Pour rappel, la Setrag a élaboré un plan de réforme et d’investissement avec l’appui du cabinet Vecturis et la Société financière internationale qui concourt au renforcement du service public ferroviaire, à la réorganisation profonde de l’entreprise ainsi qu’à l’exécution d’un plan de formation pour le personnel ainsi qu’un programme d’investissements matériels financé à hauteur de 56 milliards de FCFA par Proparco, filiale de l’AFD pour le secteur privé, et la SFI, filiale de la Banque mondiale.
«Ce programme d’investissement mobilise également des apports sur ressources propres de COMILOG et de SETRAG pour un montant total de 100 milliards de FCFA, ainsi que des engagements en garantie de COMILOG, dont l’actionnaire majoritaire est l’entreprise française Eramet », a souligné l’ambassadeur de France.
« La contribution française à travers les financements de l’AFD et de PROPARCO, s’élève ainsi à 82 milliards de FCFA. La mise en œuvre de ce financement marque la poursuite de l’étroite coopération entre l’Etat gabonais et l’Agence française de développement » qui, comme l’a rappelé Dominique Renaux, « joue un rôle contracyclique en permettant aux Etats de disposer des moyens de financer ses programmes d’investissements prioritaires en période de resserrement budgétaire ».
Pour Régis Immongault, cette réhabilitation permettra d’avoir « des flux plus importants entre Libreville et Franceville ». Selon lui, les travaux tiendront compte « des difficultés au niveau routier avec le doublage des capacités au niveau des wagons du Transgabonais. Des capacités par rapport à l’état de la voie et cela devrait renforcer le dynamisme de l’économie gabonaise».
Ce programme mobilisera des entreprises gabonaises et la main d’œuvre nationale. « D’ores et déjà, la nouvelle usine de Booué, dédiée à la fabrication d’environ un million de nouvelles traverses nécessaires à la remise en état de la voie, a permis la création de 1000 emplois », a révélé l’ambassadeur de France.
« Avec cette réhabilitation, le chemin de fer sera plus opérationnel et pourra avoir un effet de levier sur les échanges économiques observés au niveau du territoire gabonais », a souligné Régis Immongault en précisant que cela permettra à l’Etat d’honorer ses engagements dans le secteur du transport considéré comme l’un des piliers du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE). «Avec la réhabilitation du Transgabonais, la France et le Gabon se retrouveront une nouvelle fois côté à côté pour construire l’avenir », a formulé Dominique Renaux.
Daniel Blanc