Le couvercle pourrait bien sauter ce 25 octobre si, les responsables des confessions religieuses s’obstinent à vouloir célébrer leur culte à la date indiquée par l’archevêque de Libreville. C’est le moins qu’on puisse dire, au regard de la détermination des leaders religieux et le refus du gouvernement de revoir certaines mesures barrières.
Depuis quelques jours les communiqués et les réunions se multiplient dans les administrations du pays et au sein des confessions religieuses. Pour certains, préparer le culte du 25 octobre 2020 et pour d’autres, empêcher par tous les moyens la tenue de ces cultes. Une situation pour le moins inouïe, qui pourrait engendrer des tensions sociales.
Pour rappel, lors de son discours, le Ministre de l’Intérieur a insisté sur la nécessité de respecter les mesures barrières édictées par le gouvernement afin d’éviter la propagation du virus et par là, l’exposition des fidèles à la maladie.
« L’ouverture d’une église est conditionnée par la délivrance d’une autorisation spéciale par le ministère de la santé et celui de l’Intérieur. Par ailleurs, le nombre maximum de fidèles autorisés par culte a été limité à 30 personnes. Les fidèles doivent également remplir une fiche électronique pour donner les renseignements personnels qui permettraient de prévenir ou de retrouver des cas-contacts en cas de contamination », avait indiqué Lambert Noel Matha, le Ministre de l’Intérieur. Pour couronner le tout, le gouvernement vient de décider d’appliquer l’article 249 alinéa 1 du code pénal afin d’amener les leaders des confessions religieuses à respecter les mesures barrières édictées par lui. Mais que dit cette articler ?
En effet, l’article 249 alinéa 1 dans sa première partie dispose que, « quiconque expose directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente par la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 5.000.000 de francs au plus ». Ce n’est pas tout, dans la seconde partie il dispose que, « les personnes morales déclarées responsables pénalement, dans les conditions prévues à l’alinéa ci-dessus sont punies d’une amende de 30.000.000 de francs au plus, outre les peines complémentaires prévues à l’article 26 du présent Code ».
Une disposition qui pourrait bien entrainer des tensions sociales, si les leaders religieux s’obstinent à organiser leurs cultes en respectant uniquement leurs propres mesures barrières.