Quelles peuvent être les mesures d’accompagnement du gouvernement pendant la crise du COVID-19 ?

Le confinement, est la seule stratégie réellement opérationnelle pour faire face à la crise sanitaire du COVID-19. Ainsi, les effets épidémiologiques du confinement ne peuvent être observés qu’à partir d’une durée de deux à trois semaines à partir de sa mise en œuvre et que l’incertitude demeure quant à une date de sortie du confinement.

En revanche, si les mesures sanitaires ne sont pas appliquées par tous les citoyens, cela contraindrait l’Etat à durcir le confinement pour tout le monde (restreindre les déplacements, de transport, de sortie du domicile, ou l’accès à certaines activités, y compris le travail hors du domicile, etc.). Alors, l’importance d’une application équitable des mesures et d’une prise en compte des personnes les plus vulnérables est nécessaire, autrement dit l’accompagnement des populations précaires.

Par ailleurs, l’impact psychologique d’un confinement de longue durée est préjudiciable. Face à des situations anxiogènes, la population en général et les personnes particulièrement exposées aux risques (les soignants, les personnes âgées ou isolées, les malades et leurs entourages) peuvent avoir besoin d’un accompagnement psychologique. C’est aussi l’occasion de développer la téléconsultation.

Le gouvernement a encore abaissé le seuil maximal des rassemblements, nouvelle étape dans la série de mesures destinées à enrayer la propagation du virus, qui met progressivement le Gabon au ralenti. Des milliers d’élèves et d’étudiants vivent des « vacances » forcées qui devraient durer au moins jusqu’au début du mois de mai 2020, tandis que le gouvernement s’emploie à expliciter les différentes mesures de soutien à l’économie annoncées par le Président de la République.

Les Gabonais en difficulté financière en raison de l’épidémie de coronavirus sont abandonnés par l’Etat. Il serait judicieux qu’ils bénéficient d’une aide financière d’au moins quatre mois. L’argent sera versé sous forme de prestation sociale compte tenu du plan d’urgence annoncé par le gouvernement. Cet argent doit inclure les personnes majeures et en âge de travailler, ce qui n’a jamais été le cas dans les enveloppes budgétaires annoncées. L’aide directe aux travailleurs touchés devra être versée en plus d’une nouvelle Prestation d’urgence. Cette aide devrait combinée en fait deux programmes, soit l’Allocation de soins d’urgence et l’Allocation de soutien d’urgence.

À mesure que la situation évolue, l’Etat devrait s’ajuster pour mieux aider les Gabonais. Y seront admissibles, les travailleurs précaires, y compris les travailleurs autonomes et les employés contractuels, dans la mesure où : ils ont perdu leur emploi en raison de l’épidémie de coronavirus; ils n’ont pas de paie même s’ils ont conservé leur lien d’emploi; ils sont malades ou en quarantaine; ils doivent rester à la maison pour prendre soin de leurs enfants ou de personnes âgées. Les prestations seront versées toutes les quatre semaines. Cette prestation d’urgence devrait suscite toutefois des réactions mitigées tant de la société civile que du Patronat.

Le gouvernement se doit aussi d’offrir une nouvelle aide aux médias quant à la campagne nationale de sensibilisation sur le COVID-19. C’est absolument essentiel que les Gabonais aient accès aux dernières informations.

Par ailleurs, un autre élément du plan d’urgence devrait figurer parmi les priorités du gouvernement : un crédit supplémentaire pour la taxe sur les produits et services pour une personne seule et pour les couples. Que le gouvernement revienne sur ses pouvoirs de dépense illimités et que les mandats spéciaux expirent quatre mois avant le terme.

Aussi, les ministres de l’Economie et des Finances Jean Marie Ogandaga et de la Santé Max Limoukou doivent demandés des fonds pour appuyer les efforts du gouvernement visant à prévenir et contrôler la propagation du COVID-19. Cependant, le ministre de l’Economie et des Finances, doit faire le point sur les actions entreprises toutes les semaines.

Le gouvernement devrait obtenir le pouvoir de dépenser de toute urgence. Au-delà des considérations partisanes, il est exact que l’ensemble des pays industrialisés se donnent des moyens d’intervention extra rapides pour éviter un écrasement complet de l’économie. Le gouvernement ne devrait pas demandé de reddition de comptes. Le gouvernement se doit de faire l’impossible pour soutenir les travailleurs. Il doit le faire plus vite.

Le gouvernement doit étudier l’idée de recourir à des subventions salariales, comme le réclament les milieux d’affaires. Une telle approche permettrait de protéger le lien d’emploi entre une firme et ses employés, protégerait à la fois l’entreprise et le pouvoir d’achat des travailleurs jusqu’à ce que le pire de la crise soit passé.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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