Qu’advient-il aux dépouilles non réclamées du CHUL?

Des personnes sont décédées dans l’indifférence. Pour certains, on n’a pas trouvé de famille. Pour d’autres, les proches n’en voulaient tout simplement pas. Ils ont refusé de les prendre en charge parce que ça faisait trop longtemps qu’ils avaient perdu contact ou parce qu’ils ne voulaient pas s’en occuper.

Le nombre de corps non réclamés connaît une croissance exponentielle dans les dernières années. Quel sort est-il réservé à ces dépouilles abandonnées?

En attendant, l’État doit prendre en charge toujours plus de morts. On les respecte jusqu’à un certain point. Si la personne demande à être enterrée, on va le faire, mais on n’ira pas jeter ses cendres au milieu de l’océan.

C’est dans cette optique, le Directeur Général du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL) Dr M. T. Vane épouse Ndong Obiang a déclaré dans un communiqué, que, depuis le 25 juin 2019, des corps identifiés et non identifiés étaient toujours gardés à la morgue de la structure.

Au total, dix personnes parmi lesquelles : Hélène (Togolaise), Koumba Gwana Blanche, Habourou Missounda (indigent), bébé Ibinga Mboumba, Nze Magalie, Nseghe Marie Thérèse, Nze Antoine, Ntsoumoumbi Davy (indigent), Ojoade Mabadé, Monsieur X.

Le DG du CHUL précise que les parents ou toutes personnes les reconnaissant ou à la recherche de leurs proches sont priés de se rapprocher de l’établissement pour identification et récupération des dépouilles jusqu’au 29 février 2020. Passé ce délai, le CHUL se réserve le droit de procéder à leur inhumation à titre d’indigent.

Pour information, un corps est signalé non réclamé lorsque la famille ne s’est pas manifestée dans les 30 jours suivants le décès. Pour chaque cadavre abandonné, la famille doit être contactée afin de disposer du corps de la manière souhaitée. La famille, si elle est joignable, peut décider de ne pas prendre en charge la dépouille.

La famille doit absolument signer un document indiquant le refus de la prise en charge du corps. Il arrive parfois que la famille vienne d’un autre pays et qu’une situation se conclue des mois voire des années plus tard. Ces corps retrouvés sont entreposés ou inhumés aux frais de l’État. Dans certains cas, même si elle n’est pas prise en charge par la famille, quelques organismes à but non lucratif amassent des fonds pour offrir des funérailles aux corps non réclamés, en toute dignité.

De ce fait, le communiqué du Dr M.T. Vane épouse Ndong Obiang confirme que les dépouilles non réclamées sont incinérées au complexe funéraire du CHUL.

Obone Flore

Journaliste

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