Les scientifiques chinois estiment le pangolin responsable du Coronavirus.

Les chercheurs d’une Université d’agriculture du sud de la Chine ont indiqué que le pangolin serait le possible hôte intermédiaire ayant facilité la transmission du nouveau coronavirus à l’homme, sans toutefois donner beaucoup de précisions. Cette information a été révélée dans un communiqué publié par ces chercheurs. Cependant, d’autres scientifiques appellent à la prudence en attendant une confirmation définitive.

Pour information, le pangolin est un petit mammifère à écailles menacé d’extinction qui vit dans les régions tropicales et équatoriales d’Afrique et d’Asie du Sud-Est. D’après l’ONG WildAid, environ 100 000 pangolins sont victimes chaque année en Asie et en Afrique d’un trafic illégal, devant les éléphants ou rhinocéros. La chair délicate du pangolin est très prisée par les gourmets chinois et vietnamiens, tout comme le sont ses écailles, ses os et ses organes par la médecine traditionnelle asiatique. Un tel commerce d’espèces sauvages est responsable de terribles souffrances pour les animaux et met en danger la santé des humains, comme nous pouvons le voir aujourd’hui.

L’animal qui héberge un virus sans être malade et peut le transmettre à d’autres espèces est appelé « réservoir ». Dans le cas du nouveau coronavirus, il s’agit certainement de la chauve-souris : selon une récente étude, les génomes de ce virus et de ceux qui circulent chez cet animal sont identiques à 96 %. Mais le virus de chauve-souris n’étant pas équipé pour se fixer sur les récepteurs humains, il est sans doute passé par une autre espèce pour s’adapter à l’homme, appelée « hôte intermédiaire ».

Pour identifier le suspect, les chercheurs se sont lancés dans une traque méthodique. Or, après avoir testé plus de 1.000 échantillons provenant d’animaux sauvages, les savants ont déterminé que les génomes de séquences de virus prélevé sur les pangolins et les hommes étaient à 99 % identiques à ceux trouvés sur des patients atteints du nouveau coronavirus. Toutefois, ces éléments ne sont pas suffisants car les preuves de l’implication du pangolin n’ont pas été publiées dans une revue scientifique, un critère indispensable pour accréditer cette hypothèse. Il faudrait voir l’ensemble des données génétiques pour connaître le degré de proximité entre les virus du pangolin et de l’homme.

C’est en décembre dernier que le nouveau virus a fait son apparition dans un marché de Wuhan, en Chine. Malgré son nom de « Marché de fruits de mer », nombre d’autres animaux, dont des mammifères sauvages, y étaient vendus pour être mangés. On ne sait pas si le pangolin en faisait partie. Raison pour laquelle les chercheurs se sont orientés vers l’hypothèse d’un mammifère sauvage. Lors de l’épidémie de Sras (2002-03), également causée par un coronavirus, l’intermédiaire était la civette, mammifère dont la viande est appréciée en Chine.

Connaitre l’animal responsable est crucial, car cela doit permettre d’empêcher le virus de réapparaître, une fois que l’épidémie aura été jugulée. Si l’hypothèse du pangolin se confirme, la quête de l’animal responsable de l’épidémie causée par le nouveau coronavirus aura été rapide, comme pour le Sras. Toutefois, cette quête peut parfois prendre des années.

En conclusion, des chercheurs chinois ont ainsi préconisé l’instauration d’une législation stricte contre l’élevage et la consommation des animaux sauvages. Une mesure transitoire a d’ailleurs déjà été prise: fin janvier, la Chine a interdit le commerce de tous les animaux sauvages en attendant la fin de l’épidémie.

Obone Flore

Journaliste

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