Les femmes sont « les tigres de l’Afrique » déclare la Première Dame du Congo.

Une  intervention de  mardi 24 septembre,  lors de la  réunion de l’Organisation des Premières Dames d’Afrique pour le développement (OPDAD) en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Les femmes de l’Afrique sont sur  le point de réaliser l’égalité entre les sexes. « Nous sommes convaincues que le moment des femmes africaines est arrivé maintenant », a déclaré Mme Antoinette Sassou Nguesso, la Première Dame de la République du Congo.

« Le tigre ne réclame pas le droit de se comporter comme tel ; il agit comme il est », a ajouté Mme Nguesso, présidente de l’OPDAD, s’exprimant en français via un interprète.

Je demande instamment à toutes les femmes africaines… de s’assurer que d’ici 2030, nous obtenions pour tous les enfants africains le droit à une éducation de qualité, le bénéfice de soins médicaux efficaces et l’accès à un travail décent. »

Selon la Banque africaine de développement , quelque 125 millions de filles et de jeunes femmes se marient avant l’âge de 18 ans. Une fille sur 10 est mariée avant l’âge de 15 ans, ce qui l’oblige à abandonner ses études et pénalise ses perspectives d’emploi.

Dereje Wordofa, la directrice générale adjointe du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a présenté les avantages en train d’être acquis pour les femmes de l’Afrique. La mortalité infantile a baissé dans une proportion de 40 % au cours des deux dernières décennies.

Malgré cela, quelque 200 millions de femmes africaines n’ont pas accès à la planification familiale, des problèmes comme la fistule et les mutilations génitales féminines persistent, et le dépistage et le traitement du cancer du col de l’utérus ne s’effectuent pas à un rythme suffisant, a déclaré Mme Wordofa.

Elle a fait ressortir que les femmes continuent à souffrir en raison d’un système de santé extrêmement fragile, d’un faible taux d’alphabétisation et d’un accès limité aux transports modernes.

Selon la Banque africaine de développement, les femmes représentent 52 % de la population de l’Afrique, mais trois quarts de la main-d’œuvre présente dans l’agriculture, et elles produisent jusqu’à 80 % des aliments consommés sur le continent.

Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement, a annoncé à cette réunion que son institution avait réalisé des progrès substantiels dans la levée de fonds de 3 milliards de dollars qui serviront à aider les femmes entrepreneures à avoir accès aux fonds nécessaires à la croissance de leurs activités commerciales.

M. Adesina a fait savoir par ailleurs que « ce type d’effort, le plus important jamais réalisé en matière de financement dans toute l’histoire de l’Afrique », a permis de lever des millions de dollars au cours des derniers mois.  L’initiative, appelée Action positive pour le financement en faveur des femmes en Afrique (AFAWA), contribuera à combler le déficit de financement de 42 milliards de dollars entre les femmes et les hommes.

« Une mère économiquement autonomisée autonomisera ses enfants et surtout ses filles. C’est ainsi qu’elles pourront réaliser leur plein potentiel », déclaré M. Adesina aux délégués présents aux Nations Unies à New York.

Les discussions durant la réunion ont porté sur le mariage des enfants, la violence sexuelle et d’autres menaces qui pèsent sur les 630 millions de femmes du continent.

« Précisons les choses : les femmes dirigent l’Afrique. Lorsqu’on se rend dans un marché, où qu’il soit, on s’aperçoit que la majorité des personnes tenant des commerces sont des femmes. Et pourtant, les femmes sont marginalisées lorsqu’elles cherchent à accéder à des financements pour faire croître leurs entreprises », a déclaré M. Adesina.

Les femmes africaines dépensent 90 % de leurs revenus en aliments, en frais d’études et en soins de santé pour leurs familles – soit bien plus que les 35 % que les hommes du continent dépensent.

Selon l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture, grâce à un meilleur accès aux financements, les agricultrices pourraient produire de 20 à 30 % plus d’aliments qu’elles ne le font actuellement, ce qui réduirait de 150 millions le nombre de personnes souffrant de la faim à travers le continent. »

Il est plus difficile pour les femmes d’avoir accès à des financements, même si les éléments d’information disponibles indiquent que le taux de remboursement des crédits qui leur sont accordés est de plus de 95 %. Je ne vous dirai pas ce que font les hommes avec leur propre argent », a ajouté M. Adesina.

Chimène Okome

Journaliste

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