La sanction du correspondant de (RFI), Yves Roland Ngoma et du site en ligne Gabonreview, le premier pour deux mois et le second, pour trois mois par la Haute Autorité de la Communication(HAC), hache où lâche, est de trop ! La posture de démocratisation dans laquelle s’est inscrite, depuis 1990, le Gabon en pâtie davantage au fil des parutions des canards et des sanctions qui les accompagnent. Un recul pour les libertés.
C’est, conscient de cette inclinaison maladroite et malheureuse et, parce que le journaliste a, au-delà du simple fait de communiquer, le devoir de rétablir les équilibres face aux différents pouvoirs, et parce que le journaliste a aussi une mission sociale (informer, divertir, éduquer) que l’organisation des patrons de presse(OPAM) a tenu une conférence de presse d’abord prévue se tenir à la devanture du siège de la HAC et qui, finalement, a eu lieu au siège du journal le Mbandja. Objectif, sonner le tocsin du ras-le-bol.
l’Opam dénonce le rythme effréné des suspensions des médias, dont le dernier en date remonte au 22 août 2019. Pour l’organisation, la Hac totalise plus de 30 décisions de suspensions des entreprises éditrices de presse sans tenir compte du manque a gagner. Conséquence de cet acharnement, en un an, le Gabon a perdu 7 places dans le classement de Reporters sans Frontières, passant de la 107ème à la 115ème place sur 180.
Ces sanctions violent les principes et règles fondamentaux du Code de la communication prévus aux articles 3 et suivants, notamment l’article 11 qui dispose que « Toute censure en matière de communication, en dehors des cas prévus par la loi constitue une violation des droits de l’homme ».
Au-delà de l’exercice de la profession, les fermetures des médias entraînent derechef, le chômage technique des agents, le non respect contractuel des publicités qui exposent les Directeurs de Publication aux affres des tribunaux et, last but not least, leur fermeture.
La haute autorité, qui s’est muée en père fouettard, doit donc se ressaisir pour la survie de la démocratie et de cette corporation qui y participe amplement.
Car, à trop sortir l’encre, la décision devient finalement…une tâche !