La Conférence attitude, ou le développement personnel !

La chambre de commerce du Gabon a servi de cadre ce samedi 8 février 2020 à la première conférence attitude de l’année en cours. Une initiative de l’auteur, enseignant, motivateur et pasteur Aristide Mamfoumbi.

En effet, l’objectif du révérend Mamfoumbi était de donner les clés et techniques pour vaincre l’échec. En claire, il s’agit de méthodes pour travailler la bienveillance (envers soi et les autres), des appels à plus de légèreté dans sa vie ou à trouver sa voie en entreprise ou ailleurs. Cette volonté d’effectuer un travail sur soi s’appelle le développement personnel, et il vise la pleine réalisation de son potentiel et de ses aspirations profondes. Certains y trouvent des ressorts puissants de changement.

Précisons que le développement personnel est avant tout une façon de vivre, une manière d’être au monde. Il appel à être soi, à se recentrer sur ses valeurs, ses rêves les plus profonds, en sortant du cercle des mauvaises habitudes héritées, entre autres, de notre enfance, d’une conception archaïque du travail ou d’une peur de sauter dans le grand bain de l’autonomie.

Ce n’est pas une démarche égoïste. Réaliser son potentiel, c’est aussi trouver son talent, comment le mettre à profit, comment servir le monde et les autre. Il s’agit de trouver la clé pour une meilleure connaissance de soi. C’est une ascèse, un effort de tous les jours. Et il s’agit de faire tout ça en acceptant de faire des erreurs, sans culpabiliser, sans les ressasser sans cesse.

Les gens attendent qu’on parle d’eux-mêmes, ils n’ont que faire de considérations philosophiques sur les êtres humains. Le développement personnel parle de l’individu et de ses compétences. Mais tout d’abord, que nous dit-il ? Que l’être humain est doté de ressources inexploitées et cachées. Il est présenté comme un être fondamentalement réparable et améliorable qui, en travaillant sur lui-même, peut obtenir plus de lui-même et devenir vraiment lui-même.

Le révérend Aristide présente l’individu comme un être clivé. Ce clivage qui nous traverserait tous, nous le vivons au quotidien sans nous en rendre compte. L’idée que nous sommes des êtres clivés est ainsi d’une clarté absolue pour les gens, il ne faut pas être un spécialiste pour comprendre cela, personne, aujourd’hui, n’imagine vivre sans inconscient. Chacun sait qu’il a en lui des choses qu’il maîtrise et d’autres, pas. Le développement personnel se saisit de cette représentation-là pour la fleurir, mais elle est déjà là chez les individus.

Nous vivons dans un contexte social et culturel où, lorsque nous rencontrons une difficulté, la question que nous sommes invités à nous poser est « que puis-je faire par rapport à cela ? ». Deux figures ont un statut très négatif dans le discours des lecteurs, la figure de la victime et celle de la plainte. Jouer la victime, c’est continuer à attribuer la responsabilité à d’autres personnes sans se demander ce qu’on peut faire pour s’en sortir. La plainte, c’est l’inaction, incompréhensible, alors qu’on pourrait essayer de s’en sortir, de travailler sur soi-même. Se battre, se relever sont des figures valorisées par les individus.

Il y a un découplage de la responsabilité qui s’opère entre, d’une part, la responsabilité du problème, et celle-là, on la met de côté, et, d’autre part, la responsabilité de s’en sortir. Les individus sont extrêmement friands de l’idée qu’ils sont en partie les responsables, voire les seuls responsables, non pas du problème, mais du fait de pouvoir s’en sortir. Se prendre en charge est devenu quelque chose de très prestigieux.

Dans toutes les sociétés, les hommes ont besoin qu’un sens soit donné aux épreuves qu’ils traversent et d’avoir des moyens d’action pour continuer à vivre. Les ressources dont les individus se saisissent face au malheur ne doivent donc rien au hasard, elles sont de nature culturelle : qu’il s’agisse de punir un sorcier ou de travailler une estime de soi.

Toutefois, il est important d’être vigilant et de ne pas s’en remettre absolument et entièrement à quelqu’un d’autre. C’est à soi d’expérimenter, de découvrir, tout en gardant à l’esprit que certaines méthodes fonctionnent pour les uns et pas pour d’autres.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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