Concertation entre la société civile africaine et le président du groupe africain des négociateurs.

Une réunion de mise au point s’est déroulée avant la clôture de la rencontre entre la société civile africaine et le président africain des négociateurs. L’objectif était de s’accorder sur les attentes de la société civile.

Le groupe des négociateurs africains (AGN) déplore les attitudes non progressistes des parties des pays développés dans les négociations sur le climat à Bonn, le groupe des négociateurs africains a exprimé sa préoccupation devant l’engagement décroissant du processus de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) par les pays développés.  Une rencontre avec les différents délégués de la société civile africaine lors des discussions sur le climat s’est déroulée en fin de matinée à Bonn, avec le président du groupe africain des négociateurs Mohamed NASR. IL s’agissait d’une réunion de concertation sur la position de la société civile africaine dans l’objectif de parler d’une seule voix.

Au cours des échanges, Mohamed Nasr, a déclaré que” peu de progrès avaient été accomplis jusqu’à présent, certaines questions clés, telles que les pertes et les dommages, et celle de   l’adaptation avaient été reportées et les organes constitués avaient décidé de s’en occuper ultérieurement” .

Et lui de poursuivre: “ On s’attendait à ce que de nombreux progrès aient déjà été accomplis, Ce qui s’est passé à Katowice, c’est que tout était totalement opérationnel dans accord de Paris. Nous avons des éléments tels que l’article huit sur les pertes et dommages, l’adaptation et la résilience qui, ont été transmis aux organes constitués, tandis que concernant les éléments liés à la transparence rien n’avait été constitué. Cela nous convient, mais ce qui s’est passé dans les organes constitués était vraiment désolant, par exemple, concernant le point sur les pertes et de dommages, certains partenaires sont en train de renégocier ce que nous avions déjà convenu; Il en va de même pour le financement, et l’adaptation… nous craignons donc que cet équilibre délicat ne soit remis en cause en raison de l’évolution des dimensions géopolitiques », a déclaré Nasr.

Il a, par ailleurs révélé que la position sur le financement climatique, en particulier sur la reconstitution du Fonds Vert pour le Climat par certains pays du nord, tels que l’Australie, ne soit  pas particulièrement encourageante, « L’Australie dit qu’elle ne va pas investir de l’argent, car elle fait déjà beaucoup d’activités seule.  Par contre, les États-Unis jouent à des va-et-vient« , a déclaré le président d’AGN.

Et, toujours selon NASR, il semble, que l’Afrique soit désormais face à un dilemme, notamment les récentes découvertes de pétrole et de gaz dans certains pays du continent africain. Selon NASR, ces découvertes ont créé une complication pour les pays face à la préoccupation de l’heure qui est le changement climatique. En effet, d’une part, le pétrole et le gaz représente pour eux une véritable opportunité de développement par la mise à profit de ces matières premières, d’un autre part, le contexte de conjoncture climatique empêche l’exploitation de ces ressources.

«De retour sur notre continent, de nombreux pays découvrent des réserves de pétrole et de gaz, par exemple en Afrique de l’Est, à l’exemple de la Somalie, des pays ont découvert d’énormes réserves de pétrole et de gaz. En termes de protection de l’environnement, exploitation de ces matières est très polluante, la question est de savoir ce qu’ils vont faire de ces découvertes. Donc, lorsque nous traitons de la question des mesures d’intervention, c’est un défi auquel nous sommes confrontés », a expliqué NASR.

Il a toutefois été prompt à dire que les pays africains étaient favorables à la lutte contre le réchauffement climatique par la réduction des émissions de carbone. Mais, qu’ils s’attendaient en retour, à un véritable accompagnement sur le plan financier, car les conséquences du réchauffement climatique les obligent à détourner des ressources destinées au développement pour faire face aux catastrophes.

C’est pour cette raison que l’AGN a toujours insisté pour que l’adaptation soit au cœur des débats sur le climat. «Nous sommes dans ce processus pour deux raisons, et cela est très clair de notre côté en tant qu’AGN. Premièrement, il faut renforcer l’ambition mondiale de lutter contre les changements climatiques, mais aussi il faut sécuriser la dimension d’adaptation, qui est d’ailleurs différente de la résilience que nos partenaires tentent de décrire dans les discussions. Et le Fonds de la paix est le paquet financier prévue pour l’adaptation n’est pas aussi suffisant pour financer l’adaptation… mais de la part de nos partenaires, les pays développés, la vue ensemble n’est pas celle à laquelle nous nous attendions, il semble que l’engagement dans le processus de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique doit être revitalisé, et nous avons besoin d’une voix forte des Organisations de la Société Civile africaine  pour faire connaitre les résolutions sur lesquelles nous nous sommes convenus », a-t-il souligné.

Le Groupe africain de négociateurs (AGN) a été créé lors de la COP1 à Berlin en Allemagne en 1995 en tant qu’alliance des États membres africains qui représente les intérêts de la région africaine, en tant que continent dans les négociations internationales sur le changement climatique, d’une voix commune et unifiée. C’est l’organe technique de la structure de négociation africaine à trois niveaux qui participe aux négociations techniques lors des conférences des parties et des négociations intersessions. L’AGN prépare et rédige des textes et des positions communes, guidés par les décisions et les messages clés du Comité des chefs d’État et de gouvernement africains sur le changement climatique (CAHOSCC), et de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement et les ressources naturelles (AMCEN), et prépare également  le texte pour adoption par les ministres lors des COP.

Obone Flore

Journaliste

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