Baisse du prix du pétrole – Réaction du ministre de l’Economie, M. Jean-Marie Ogandaga, sur les effets de la crise.

Tout s’est emballé le 6 mars, alors que l’Arabie saoudite, qui peut extraire de l’or noir à de très faibles coûts, a décidé de baisser unilatéralement ses prix à la livraison, opérant la plus importante réduction en vingt ans. Une initiative spectaculaire et lourde de conséquences prise dans la foulée de discussions de l’Opep + (rassemblant l’Opep et ses partenaires, dont la Russie), qui se sont conclues sans accord alors que l’épidémie de coronavirus provoque des craintes sur l’activité économique et donc la demande d’or noir. La Russie, deuxième producteur mondial de pétrole et qui n’est pas membre de l’Opep, s’était opposée à une nouvelle réduction de 1,5 million de barils par jour. Depuis le début de la crise, les cours n’ont fait que dévisser, au point que les membres de l’Opep se sont réunis dans le cadre de l’Opep +, à Vienne (Autriche), pour tenter d’élaborer une stratégie.

En effet, le ministre de l’Economie et des Finances, Jean Marie Ogandaga redoute un impact sévère de la crise du prix du baril de pétrole su l’économie gabonaise. Par conséquent, il énonce ses 4 vérités :

Dans un premier temps sur le dispositif de veille : « Le dispositif de veille au ministère de l’Economie travaille sur plusieurs hypothèses des prix des matières premières. Les résultats de ces analyses et des recommandations de mesures seront soumis à l’appréciation de la cellule de veille interministérielle placée sous l’autorité du Chef du gouvernement. »

Ensuite, concernant les effets de la crise : « Il est trop tôt pour évaluer avec précision l’impact sur l’activité économique et les recettes de l’Etat. Notons tout de même que l’économie gabonaise pourrait être affectée si cette crise perdurait… le prolongement de la crise pourrait fausser les prévisions de recettes de la loi de finances 2020 et les projections en matière de dépenses publiques. »

Puis sur les actions en réponse : « L’Etat pourrait initier des actions pour limiter les effets de cette crise sur le cadre macroéconomique et budgétaire. Pour l’heure, la priorité est à la surveillance des cours des matières premières et des données économiques et commerciales pour évaluer les effets de la crise sur l’économie nationale. »

Et pour terminer sur la résilience de l’économie : « Les efforts de diversification fournis depuis 2010 ont permis d’augmenter la résilience de l’économie gabonaise qui est en capacité de supporter des choses économiques… Toutefois, l’ampleur de la crise, si celle-ci perdurait, ne manquerait pas d’impacter négativement l’économie nationale. »

Gageons que le gouvernement procède à un nouvel examen dans les prochaines semaines et ajuste le budget si les revenus continuaient à diminuer, dans un contexte d’incertitude des chiffres de la croissance mondiale due à l’épidémie de coronavirus.

Thierry Mebale Ekouaghe

Directeur de publication, membre de l'UPF (Union de la Presse Francophone) section Gabon, Consultant en Stratégie de Communication, Analyste de la vie politique et sociale, Facilitateur des crises.

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