Accrombessi s’accapare du Méridien- Re Ndama.

C’est à la suite d’un rachat que  Maixent Accrombessi, le Benino-Gabonais a pris possession du fleuron de l’hôtellerie gabonaise, désormais baptisé Wali Hôtel.

Décidément, l’idylle entre le Gabon et Maixent Accrombessi ne finira jamais. Au contraire ! L’homme, en possession d’une importante fortune accumulée au Gabon en moins d’une décennie, fait encore parler de lui. Le cordon ombilical, s’il faut le dire, entre cet ex souffleur des oreilles d’Ali Bongo et le sérail, ne sera pas coupé de sitôt, l’homme ayant encore les moyens de s’imposer et de revenir aux devants de la scène. Toutes choses qui confirment, s’il en était encore besoin, que l’homme dispose encore de solides attaches et des relais fidèles au Gabon.

Il y a encore quelques jours, des nouvelles de son retour au Gabon bruissaient  les rédactions des canards, invoquant son désir de reprendre ses avantages et son influence auprès du président d’Ali qui, de remaniements en remaniements, avait  repris la main en  faisant perdre plusieurs maroquins à ceux ayant eu une proximité avec Accrombessi. Quand certains n’étaient pas rattrapés par le Mamba. Mais, en réalité, l’homme, de sources concordantes, serait venu au pays de Léon Mba pour finaliser les modalités d’achat du fleuron hôtelier gabonais dont la santé financière et managériale donnait déjà des insomnies. Le Gabon, on peut le dire, demeure dans le viseur du Nkani.

Accusé d’être à l’origine de plusieurs maux à l’origine de l’apoplexie sociale, économique et politique que vit actuellement le Gabon à la suite des détournements massifs effectués par ses équipées  tapies dans les hautes strates administratives de 2010 à 2016, Accrombessi n’a pas bonne presse auprès des populations qui le vouent aux gémonies, à tort ou à raison. En moins de cinq ans,  tous les budgets d’investissements, encouragés dès 2014 par un baril en hausse, ont été dissous entre les mains de proches de ce Raspoutine. Les chantiers lancés à grands renforts médiatiques sont tous ou presque, restés à l’état de maquettes ! Conséquence, Libreville a vu naître une course à l’enrichissement de personnes qui, moins d’une décennie, chargeaient encore les bus à la gare routière.

Le fait de son rachat du  Méridien Re- Ndama n’est pas pour arranger les choses, tant cela donne lieu à de nombreuses supputations quant à l’origine de sa fortune. Et cet acte est loin d’apaiser les colères que les populations gabonaises éprouvent vis-à-vis de ce Raspoutine des Tropiques dont la seule évocation du patronyme fait jaser.

Situé au quartier Glass dans le quatrième arrondissement de la commune de Libreville, le Méridien  Re-Ndama est un Hôtel 3 étoiles. Il  était géré par les Français  avant sa privatisation par le groupe Star-Wood. Aujourd’hui, le groupe Wali (indiens)  prend les rênes avec comme actionnaire majoritaire, Maixent Accrombessi. L’homme, on le sait, a toujours eu un faible pour l’immobilier, sa  première activité. On n’oublie jamais ses premières amours, comme  dit la chansonnette.

La structure est gérée par le président directeur général Moraly, assisté d’un adjoint, le nommé Gourrou. Selon une source, ce groupe qui a fait une razzia sur le Méridien, est le même qui pilote le Radisson Blu, ancien Okoumé Palace situé non loin du lycée national Léon Mba.

Comme conséquence de cette liquidation,  la perte silencieuse  des emplois avant l’hémorragie. Tous les acquis qui permettaient au personnel d’entretenir un mieux-être sont renvoyés aux Calendes Grecques. Parmi ces acquis obtenus de haute lutte par le syndicat ; la Célébration de la fête du personnel pour ceux qui avaient dix ans dans la structure avec un bonus  de cent mille francs, Vingt ans, de trois cent mille francs et, trente ans  de cinq cent mille francs cfa. A présent c’est tout le contraire. Les dix ans, vingt ans et trente ans ont 40 mille francs.

Que dire de la rentrée des classes 2019-2020, au Ré- Ndama Wali Hôtel ? La citation d’Abram Lincoln « Si l’éducation coûte chère, l’ignorance coûte plus chère » se vérifie chez le personnel qui n’a pas eu, cette année, des bons de rentrée de classe. Même chose pour la caisse nationale de sécurité sociale, CNSS.

A la question de l’inactivité des délégués du personnel, les mauvaises langues crient à la corruption de ces derniers par les indiens, nouveaux propriétaires. La bouche qui mange ne parle pas, pour emprunter le titre du polar de l’auteur Gabonais Janis Otsimi. Pourtant, avant la liquidation, la direction générale avait promis prendre en compte tous les avantages du personnel. L’autre question est de savoir si les employés auront les gratifications cette fin d’année 2019, comme ce fut le cas au bon vieux temps ?

Comme dans toute nouvelle transaction de ce type, la hantise du personnel est le licenciement. Chez les nouveaux propriétaires, c’est la chasse aux petites bêtes. La moindre petite erreur vous met à la porte, sans respect de la procédure. Les licenciements  se font avec la complicité de certains chefs de départements. Le code du travail en république gabonaise n’a plus voie au chapitre, certains inspecteurs du travail étant corrompus d’avance, selon les dires de certains licenciés rencontrés.

Thierry Mebale Ekouaghe

Directeur de publication, membre de l'UPF (Union de la Presse Francophone) section Gabon, Consultant en Stratégie de Communication, Analyste de la vie politique et sociale, Facilitateur des crises.

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